Nombre de sciences islamiques – comme le savent ceux qui les étudient – ont vu le jour et se sont développées bien avant que leurs règles ne soient établies par écrit. C’est par la suite, après une certaine période, que la mise par écrit et la codification de ces sciences ont commencé, donnant naissance à la science des règles juridiques, après la propagation de la jurisprudence, dont les détails ont été consignés et les écoles de pensée ont émergé.
Les Hanafites se sont distingués dans la fondation de cette science, sous la houlette d’Abou Tahir Al-Dabbas. Ensuite, chaque école de pensée a commencé à documenter les règles relatives à sa propre doctrine, ou les règles juridiques et fondamentales en général.
Cependant, il est à noter que l’abondance des livres sur les règles se retrouve dans toutes les écoles de pensée, principalement du côté juridique et fondamental, rares sont les doctrines – généralement – qui n’en ont pas. Nous avons vu un certain nombre de livres sur les règles jurisprudentielles chez les Hanafites, les Malikites, les Chafi’ites, les Hanbalites, et même chez les Chiites Imami et les Ibadi, ce constat est récent pour ces derniers, qui n’avaient auparavant pas de livres connus sur les règles jurisprudentielles. Le ministère des Awqaf d’Oman les a publiés sous le titre : “Les règles jurisprudentielles Ibadites” en deux volumes, puis a publié un autre travail sur les règles jurisprudentielles Ibadites en comparaison avec les quatre écoles de pensée et l’école Zaidite, en six volumes, réalisé également par le Dr. Mahmoud Mustafa Aboud Al Harmoosh.
Néanmoins, il a été observé que le domaine de la croyance islamique – malgré son importance et sa gravité – a été délaissé en termes d’établissement de règles de croyance, à l’instar de ce qui est fait en jurisprudence et en principes fondamentaux. Alors que le domaine des règles juridiques et fondamentales a prospéré dans toutes les écoles de pensée en grand nombre, celui de la doctrine a été très rare, voire inexistant, malgré le besoin crucial de ce dernier. Il s’agit d’un domaine lié à la foi et à l’incrédulité, ainsi qu’aux autres composantes et détails de la croyance. Les esprits ont souvent dérivé et les pas se sont égarés dans ce domaine, conduisant à la fitna de l’excommunication et à la légitimation de l’effusion de sang humain en raison de l’absence de cette méthodologie et de ces règles chez les étudiants en croyance et en sciences islamiques en général.
Efforts traditionnels
Dans notre héritage jurisprudentiel et doctrinal, nous ne connaissons pas de tentatives pour établir formellement des règles dans le domaine doctrinal, sauf ce qui a été rapporté par l’Imam As-Subki dans son livre : “Al-Ashbah wan-Naza’ir”, qui est un livre de règles basé sur l’école Chafi’ite. Cependant, dans l’un des chapitres du livre, il a posé des règles qu’il a appelées : “principes rhétoriques sur lesquels se fondent les ramifications juridiques”. Le Dr. Jamal Al-Din Atiyya a attiré l’attention des chercheurs sur ces règles dans son livre : “La conceptualisation juridique”, ainsi que le Dr. Hassan Ash-Shafi’i dans son livre : “Introduction fondatrice à la science des règles de croyance”.
L’Imam Abu Hamid Al-Ghazali, également de l’école Chafi’ite, a été précédé dans ce domaine par son livre : “Ihya’ ‘Ulum Ad-Din”, qui n’est ni un livre de jurisprudence ni de règles, au sens conventionnel. Dans son livre, Al-Ghazali a écrit plusieurs chapitres sous le titre : règles de croyance, bien qu’elles ne soient pas des règles au sens conventionnel, il a expliqué de manière intermédiaire entre la concision et le détail la croyance d’Ahl As-Sunna wal-Jama’a. Concernant les noms de Dieu et Ses attributs, puis les degrés de croyance, suivi d’un résumé sur les piliers de la foi.
D’autres livres de règles juridiques n’ont pas manqué d’inclure des règles liées à la croyance, en particulier en ce qui concerne l’incrédulité, notamment les livres de règles arrangées par ordre alphabétique, ce qui a été initié par l’Imam Az-Zarkashi dans ses règles intitulées : “Al-Manthur fi Al-Qawa’id”.
Quant aux commentateurs de ces règles ou ceux qui ont écrit des annotations sur elles, ils ont traité les mêmes règles, que ce soit par explication ou par concision, comme l’Imam Ash-Sha’rani, lorsqu’il traitait les règles jurisprudentielles, il ne les appelait pas jurisprudentielles, mais a plutôt nommé son livre : “Al-Maqasid As-Sunniyya Fi Bayan Al-Qawa’id Ash-Shar’iyya”. Il s’est penché sur le terme : “incrédulité”, et sus-ce qui y est lié de règles, et a établi plusieurs règles et standards d’une grande importance, dans quelques pages peu nombreuses, mais significatives, de même que l’Imam Al-‘Abadi dans son annotation sur les règles d’Az-Zarkashi.
Le premier livre patrimonial sur les règles de la parole
Dans ce contexte temporel – après Al-Ghazali, et au siècle où vivaient Ibn Abdul Salaam et Al-Qarafi, entre autres, qui se sont consacrés à rédiger des ouvrages sur les règles jurisprudentielles – il y avait un juriste qui s’est intéressé aux règles et a écrit un livre intitulé : “Le Livre des Règles Générales… sur un ensemble de disciplines scientifiques”, qui est Shamsuddin Al-Isfahani. Ce livre n’avait pas été publié auparavant, mais a été récemment publié par les Publications de la Fondation Religieuse Turque il y a quelques années. Ce livre sur les règles inclut plusieurs sciences et leurs règles, telles que : la logique, la divergence d’opinions, les principes de jurisprudence, et les fondements de la religion. Il a consacré une section de son livre aux règles générales liées aux fondements de la religion, c’est-à-dire la croyance.
Il semble que personne n’avait prêté attention à ce livre, car il est resté inédit pendant toutes ces années et n’était accessible aux chercheurs que depuis quelques années. Ce livre est considéré comme le premier ouvrage patrimonial s’intéressant aux règles de croyance, bien qu’il n’entre pas non plus dans la catégorie des règles au sens conventionnel, mais plutôt comme une explication générale de ce qui pourrait être le germe de règles générales sur les fondements de la religion.
La tentative de Hassan Ash-Shafi’i
Nous ne connaissons pas de tentative ou d’expérience sérieuse dans le domaine à notre époque moderne, sauf celle du Dr. Hassan Ash-Shafi’i, que Dieu le préserve, qui s’est longtemps penché sur le sujet et a écrit à plusieurs reprises après avoir constaté le vide scientifique dans ce domaine. Parfois, il écrivait un article, parfois il rédigeait un document de recherche présenté à un groupe de savants pour discussion et enrichissement, puis récemment il a élargi ce document pour qu’il soit publié dans un ouvrage de taille moyenne, intitulé : “Introduction fondatrice à la science des règles de croyance”.
Ash-Shafi’i aborde dans son livre l’histoire de l’émergence des règles en général, puis les lieux où se trouvent les règles de croyance et où les chercher, l’importance de produire un travail à leur sujet. Bien que le livre ait été publié depuis une dizaine d’années, notre cher Ash-Shafi’i n’a pas poursuivi ce qu’il avait commencé par un travail qui complète ce qu’il avait commencé, et nous n’avons pas eu connaissance d’un effort qu’il aurait entrepris pour aller de l’avant dans ce sujet très important.
Il ne fait aucun doute que l’introduction fondatrice d’Ash-Shafi’i est importante et révélatrice du sujet et de son importance, ainsi que du manque de celui-ci dans la bibliothèque islamique, en mettant en évidence des exemples de ces règles dans les livres du Coran. Il a écrit un article sur les règles de croyance dans la sourate Al-Baqara, en tant que modèle qui peut être construit, soit à travers des livres d’exégèse traditionnels, soit à travers des livres d’exégèse contemporains qui se sont intéressés à aborder le discours coranique sur la croyance, soit par une analyse explicative ou thématique du Coran.
Puis les règles dans les Hadiths, et dans les livres de règles jurisprudentielles, et les livres de croyance, en donnant des exemples pour cela, et pour le modèle thématique dans les règles, qui est un bon effort de sa part et une initiative pionnière, car nous ne connaissons pas de recherche ou de livre qui ait établi un plan d’action pour étudier les règles de croyance, comme l’a expliqué le livre du Dr Ash-Shafi’i.
Qui portera ce fardeau ?
Je crois que porter un tel fardeau sera difficile pour un individu seul, et bien que le début de ce processus provient généralement d’individus et est souvent le plus rapide et le plus accompli, le travail collectif est ici important en raison de l’étendue du sujet. Cela est particulièrement vrai pour ceux qui sont dans la sagesse du Dr. Hassan Ash-Shafi’i. Il faut que le sujet sorte du cadre du travail individuel pour entrer dans un autre cadre scientifique collectif.
Cela peut être fait par le biais de : l’Académie de jurisprudence islamique, ou de l’Académie de recherche islamique, ou par le biais de grands centres qui sont désormais préoccupés par la recherche scientifique actuelle, et qui ont de grands budgets, suffisamment larges pour former une grande équipe de travail adaptée au travail requis et à son importance. Cela peut également être approuvé par les départements de croyance dans les universités islamiques pour être proposé aux étudiants en master et en doctorat, sous forme de sections spécifiques, mais selon un plan complet et clair pour les responsables du travail. Puis ces travaux peuvent être rassemblés en livres.
Sources de ces règles
Le Dr. Ash-Shafi’i, que Dieu le préserve, a fait des efforts pour expliquer les sources auxquelles on peut se référer pour écrire ces règles de croyance, et ce qu’il a mentionné des sources importantes, mais d’autres sources importantes peuvent également être ajoutées, à travers des efforts antérieurs et contemporains dans le champ de la codification juridique, qui aident et appuient la codification de la croyance.
Parmi les sources antérieures, tous les livres de règles jurisprudentielles, ou de mise à jour des règles, ou de règles d’exégèse, de nombreuses règles mentionnées dans ces livres conviennent également en tant que règles de croyance, en particulier les règles générales dans ces sciences, et les livres qui se sont intéressés aux universaux dans la charia islamique, ou dans la jurisprudence islamique.
De plus, la publication de livres contemporains, où beaucoup de contemporains ont fait des efforts et ont commencé à ajouter de nouveaux types d’index liés aux avantages scientifiques et doctrinaux et autres des livres publiés, pour des érudits de premier plan tels que les livres de : Ibn Taymiyyah, et Ibn al-Qayyim, et d’autres, en particulier l’édition de Dar Al-Fawaid, qui était selon un plan établi par le cheikh Bakr Abou Zaid, que Dieu ait pitié de lui. Dans beaucoup d’entre eux, à la fin du livre, lors du placement des index, des index sur les avantages de croyance sont placés, dont beaucoup conviennent comme règles de croyance.
Et ainsi, les livres de biographies qui ont été résumés et raffinés, ceux qui les ont faits ont mis en place des index scientifiques, comme dans les œuvres du Dr. Mohamed Moussa Al-Sharif, dans sa version abrégée du livre : “Siyaar ‘Alaam An-Nubalaa’”, qu’il a raffiné et résumé en quatre volumes sous le titre : “Nazhat Al-Fudalaa… Tahdheeb Siyaar ‘Alaam An-Nubalaa’”. Il a mis en place un grand index à la fin du livre, basé sur les sujets, y compris les sujets de foi et de croyance et d’incrédulité, dans lesquels des règles importantes ont été mentionnées dans les biographies des célébrités, dont beaucoup sont des érudits et des grands imams, ainsi que dans d’autres de ses livres qu’il a abrégés, dans la série qu’il a publiée sous le titre : “Série d’histoire et de figures”.
L’encyclopédie recherchée
Ce qui est recherché pour cette branche des sciences islamiques, c’est de commencer par un travail sur une encyclopédie des règles de croyance, le processus ne doit pas s’arrêter aux règles uniquement, mais doit également inclure, les normes de croyance ainsi, pour qu’elle devienne l’encyclopédie des règles et des normes de croyance, puis l’affaire peut s’étendre pour aborder ensuite : les différences de croyance aussi, à l’image des différences jurisprudentielles.
Il y a des termes et des individus dans la croyance qui ont besoin d’éclairer les différences entre eux pour leur importance, comme : la différence entre l’incrédulité de l’acte et l’incrédulité de la croyance, la différence entre l’hypocrisie de l’acte et l’hypocrisie de la croyance, la différence entre la foi et l’Islam, la différence entre le scripatire et le non-scripatire, la différence entre l’incroyant et l’hérétique, et ainsi de suite des termes et des individus entre lesquels il y a rencontre et divergence.
Auparavant, l’Académie de jurisprudence islamique a pris en charge la préparation, la planification et la supervision de la publication de l’encyclopédie des règles et des normes jurisprudentielles, qui a été nommée du nom de : “Ma’alamet Zayed”, et le travail s’est poursuivi pendant des années, jusqu’à ce qu’elle émerge sous la forme d’un ouvrage important et grand, dans de grands volumes qui ont dépassé les quarante volumes, mais elle est restée une fierté et une réalisation scientifique importante. Le travail sur une encyclopédie similaire en croyance n’est pas moins important, mais attend celui qui le parrainera et se chargera de sa tutelle, et combien d’organes sont nombreux si la résolution est bonne et les intentions sincères.