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Abdul Rahman Al-Bahsh, nouvelle victime de torture en prison

par Sara
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Abdul Rahman Al-Bahsh, nouvelle victime de torture en prison

Abdul Rahman Al-Bahsh, nouvelle victime de torture en prison

NABLUS – La famille du prisonnier palestinien Abdul Rahman Al-Bahsh n’a pas pu retenir ses larmes lorsqu’elle a appris sa mort dans les prisons de l'occupation israélienne. La santé de sa mère s'est immédiatement détériorée, et elle a été transportée à l'hôpital inconsciente, tandis que le chagrin et le désespoir s'abattaient sur le reste de la famille, notamment son père qui attendait avec impatience sa libération après que l'occupation lui a interdit de lui rendre visite pour des raisons de sécurité.

Tard dans la soirée du lundi, les premières informations ont filtré de la prison israélienne de Megiddo, indiquant qu'un prisonnier avait été tué. Peu à peu, les détails se sont précisés, confirmant que la victime venait de la ville de Nablus, au nord de la Cisjordanie, âgé de 23 ans, emprisonné depuis 18 mois et condamné à une peine de prison de 35 mois. Les caractéristiques coïncidaient, et la famille a réalisé avec horreur que c'était bien lui.

Les institutions dédiées aux prisonniers, notamment l'Autorité chargée des Affaires des Prisonniers et le Club du Prisonnier Palestinien, ont rapidement relayé la nouvelle et confirmé qu'il était le premier martyr parmi les prisonniers pour l'année 2024 et le septième depuis la guerre contre Gaza le 7 octobre dernier.

La famille a décrit ce qui est arrivé à Al-Bahsh comme un "crime d'assassinat" résultant de tortures systématiques visant à tuer les prisonniers, notamment dans la prison de Megiddo où trois prisonniers sont décédés depuis la guerre sur Gaza.

Né à "Al-Faqus", un des quartiers de la vieille ville de Nablus, le prisonnier Abdul Rahman a grandi dans une famille simple composée de cinq enfants en plus des parents. Il a reçu son éducation dans les écoles de la ville et a terminé ses études secondaires. Il est alors entré directement sur le marché du travail, sans poursuivre d'études universitaires, et a travaillé dans le commerce de vêtements et d'autres activités indépendantes.

Abdul Rahman vivait sa vie normalement avant que l'occupation ne l'arrête au point de contrôle de Hawara, au sud de Nablus, fin mai 2022. Après de longues séances d'interrogation et de procès, il a été condamné à 35 mois de prison et à une amende financière.

Un drame douloureux

Avec une tristesse teintée de désespoir, Bassem Al-Bahsh a parlé à Al Jazeera Net de la mort de son fils en recevant les condoléances. Il a décrit l'événement comme "un drame douloureux" et a déclaré : "C'est une agression délibérée qui coïncide avec une escalade israélienne sans précédent de harcèlement et de répression contre les prisonniers, y compris mon fils. J'accuse l'occupation de l'avoir tué."

Le père du martyr a déversé sa colère sur les institutions internationales, en particulier la Croix-Rouge, qui, selon lui, ne lui a pas apporté de nouvelles comme c'est le cas pour tous les prisonniers et leurs familles depuis la guerre et n'a pas visité pour connaître leurs souffrances. Il a dénoncé qu'elle "donne une couverture internationale à l'occupation pour réprimer et tuer les prisonniers avec préméditation et délibération".

Ce qui exacerbe encore la douleur du père du prisonnier, c'est que toutes leurs tentatives en tant que famille de trouver des informations sur les conditions de détention de leur fils pendant la guerre ont été vaines, et personne ne les a soulagés, d'autant plus qu'il a été empêché, ainsi que l'un de ses autres fils, de lui rendre visite pour des raisons de "refus sécuritaire" invoquées par l'occupation.

Le père du martyr demande la restitution du corps de son fils pour pouvoir l'enterrer près de ses camarades martyrs, appelant la Croix-Rouge à assumer sa responsabilité de faire pression sur l'occupation pour la restitution des corps.

Bassem Al-Bahsh (à droite) reçoit les condoléances pour la mort de son fils (Al Jazeera)

Des rêves interrompus

À la maison funéraire du quartier al-Qasbah, dans la vieille ville de Nablus, où ont eu lieu les funérailles du martyr Abdul Rahman, Abdullah Al-Bahsh, son cousin, ne croyait pas à ce qui s'était passé et restait stupéfait, regardant les jeunes et les compagnons du martyr accrocher ses photos sur les murs.

Selon Abdullah, le martyr Abdul Rahman avait une bonne santé, et le mari de sa sœur, qui lui avait rendu visite avant la guerre de Gaza, avait confirmé qu'il semblait en bonne forme, ce qui renforce la croyance unanime de la famille que leur fils "a fait l'objet d'une attaque flagrante et a été battu à mort".

Abdullah à peine croit-il que son cousin et ami d'enfance soit devenu un martyr, tout comme sa mère, qui, après avoir emménagé dans leur nouvelle maison, a "aménagé une chambre pour son fils martyr et l'a décorée avec ses photos, et attend avec impatience sa libération, tout en préparant le mariage de son autre fils", pour voir leur joie gâchée par l'occupation avec le meurtre d'Abdul Rahman et la rétention de son corps, car nos rêves sont toujours brisés.

Un ami du martyr Abdul Rahman affiche ses photos sur le mur (Al Jazeera)

Mesures répressives

Avec le début de la guerre à Gaza et l'annonce par Israël de l'état d'urgence, les autorités des prisons israéliennes ont mis en œuvre des mesures répressives contre les prisonniers, les privant de sommeil, de nourriture, de boisson, de douche, et confisquant leurs biens, y compris les appareils électriques. Ils les ont isolés dans des cellules, doublé leur nombre, coupé leur contact avec l'extérieur et la communication avec les avocats, et ont interdit leurs visites. En plus de cela, l'incursion armée dans leurs chambres avec des chiens policiers et des passages à tabac sévères a conduit à la mort de sept d'entre eux jusqu'à présent.

L’Autorité chargée des Affaires des Prisonniers et le Club du Prisonnier ont déclaré que "ce que fait l'occupation contre les prisonniers confirme qu'elle poursuit ses actions sans retenue", ajoutant dans un communiqué qu'à partir des témoignages des prisonniers libérés, des avocats et des institutions des droits humains, il est clair que la torture et les passages à tabac menés par des unités de répression spéciales et d'autres appartenant à l'armée d'occupation "ont été la cause directe de leur mort".

Cela fait suite à l'appel de responsables israéliens à adopter une loi prévoyant la peine de mort pour les prisonniers palestiniens. Ils se spécialisent dans la torture des détenus, chose que le ministre des Affaires des Prisonniers et des Libérés, Kadura Fares, interprète comme une "guerre de représailles" d’Israël contre les prisonniers depuis la guerre de Gaza. "Et qu'Israël n'a pas besoin de lois pour les exécuter car elle procède à des exécutions systématiques".

Fares a dit à Al Jazeera Net que cela se voit dans le nombre de martyrs parmi les prisonniers, ceux que l’occupation a tués pendant leur arrestation, suggérant que "le choc majeur" selon lui sera "après révélation de ceux qui sont morts parmi les prisonniers de Gaza".

Concernant si Israël envisage des exécutions de masse de prisonniers, Fares a indiqué que les prisonniers ont été soumis, en particulier au début de la guerre, à des provocations conçues pour justifier à l'occupation de commettre "des massacres à leur encontre".

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