Sommaire
Présidentielle en Mauritanie : Défis du pouvoir et atouts de l’opposition
Les candidats à la présidence en Mauritanie poursuivent leurs campagnes avec des sentiments mitigés et des pas lourds de promesses électorales, cherchant à convaincre plus de 1,9 million d’électeurs de voter pour eux avant le jour du scrutin prévu le 29 juin.
Dans cette huitième élection présidentielle de l’histoire de la Mauritanie, 7 candidats s’affrontent, parmi lesquels figurent le président actuel, Mohamed Ould Ghazouani, le candidat islamiste et chef de l’opposition, Hamadi Ould Meimou, ainsi que l’activiste des droits de l’homme, Biram Dah Abeid, et l’avocat Ely Ould Mohamed.
Ce scrutin présidentiel intervient cette année dans un contexte de défis internationaux et régionaux majeurs, tels que la situation sécuritaire critique dans les pays du Sahel, ainsi que des défis internes tels que la corruption, la hausse des prix, la récession économique et l’émigration des jeunes, selon les observateurs.
Promesses et enjeux
Au cœur de leurs tournées dans les grandes villes, les candidats ont exposé les contours de leurs programmes électoraux. Le président Ghazouani, candidat de la coalition au pouvoir, promet de continuer ses réalisations, de lutter contre la corruption et de créer une agence spéciale pour résoudre les problèmes de la jeunesse et les aider à trouver un emploi.
En revanche, le chef de l’opposition Hamadi Ould Meimou s’engage à baisser les prix, à entreprendre une réforme globale de l’éducation, ainsi qu’à égaliser les salaires des enseignants et des ministres. Ely Ould Mohamed insiste quant à lui sur la nécessité du changement pour contrer les dangers inhérents au régime actuel, promettant de renforcer les libertés et d’entreprendre des réformes dans le domaine immobilier.
Défis du régime en place
Le président Ghazouani mise sur l’apaisement et l’harmonie qu’il a instaurés sur la scène politique mauritanienne. Il fait face à des défis internes le rendant prêt à toutes les éventualités, malgré les grandes réalisations qu’il revendique pour le pays et le maintien de la sécurité et de la stabilité pendant son mandat.
Le Dr Didy Ould Salek, président du Centre d’études stratégiques maghrébines à Nouakchott, identifie comme principaux défis le manque d’accomplissements réels et palpables durant ce mandat présidentiel, limitant la capacité des médias à les valoriser et à les présenter au grand public.
Opportunités pour l’opposition
L’opposition mauritanienne, présentant cinq candidats pour cette présidentielle faute de consensus sur une candidature unique, a montré lors de campagnes passées qu’elle pouvait créer la surprise, selon l’activiste politique Abdelkader Ould Fall.
Cependant, les conditions sécuritaires actuelles aux frontières avec le Mali et dans la région du Sahel pourraient réduire les chances des candidats de l’opposition, en raison de l’importance de préserver la stabilité politique face à de telles menaces, soutenant ainsi la position du président actuel Mohamed Ould Ghazouani en raison de son expérience militaire.