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Incendie au Koweït : Des familles du Kerala endeuillées
De la planification de départ d’un père de deux enfants à la visite prévue en août par un homme de 29 ans à sa famille, une vingtaine d’Indiens de l’État méridional du Kerala sont décédés dans un incendie qui a ravagé un logement pour travailleurs au Koweït, laissant leurs familles en deuil.
Le ministère indien des Affaires étrangères a annoncé jeudi que 40 Indiens ont péri dans l’incendie d’un immeuble abritant des travailleurs dans la ville de Mangaf au Koweït, tuant également au moins neuf autres personnes, dont trois ressortissants philippins.
Le ministre des Affaires étrangères du Koweït, Abdullah al-Yahya, a déclaré jeudi à la presse qu’une personne était décédée des suites de ses blessures, portant le nombre de décès à au moins 50.
Des personnes marchent devant le bâtiment à Mangaf où le terrible incendie a eu lieu [Yasser Al-Zayyat/AFP]
La plupart des quatre millions d’habitants de la riche en pétrole du Koweït sont des étrangers, nombreux d’entre eux venant d’Asie du Sud et du Sud-Est travaillant dans la construction et les services. Ils vivent souvent dans des logements surpeuplés.
Depuis des décennies, une part disproportionnée des travailleurs indiens du Golfe viennent du Kerala, un État densément peuplé le long de la côte de la mer d’Arabie en Inde.
Les familles du Kerala en deuil
Au Kerala, Norka Roots, une agence gouvernementale pour les résidents de l’État vivant à l’étranger, a dénombré 24 décès originaires de l’État. Le gouvernement fédéral a organisé un vol spécial pour rapatrier les corps, a déclaré le secrétaire de Norka, K Vasuki.
Dans un message posté tard mercredi, le Premier ministre Narendra Modi a déclaré que le pays « faisait tout son possible pour aider les victimes de cette terrible tragédie ». Les proches recevront des paiements de 200 000 roupies (environ 2 400 dollars), a annoncé son bureau.
État de choc
La nouvelle de la catastrophe s’est rapidement répandue au Kerala.
Parmi les victimes de l’État se trouvait Muralidharan Nair, qui travaillait au Koweït depuis 32 ans, dont 10 en tant que superviseur principal dans l’entreprise propriétaire du logement où l’incendie s’est déclaré.
Le vice-Premier ministre du Koweït, Fahad Yusuf Al-Sabah, parle avec des officiers de police devant le bâtiment brûlé [Reuters]
Un autre victime, Stephin Abraham Sabu, âgé de 29 ans, ingénieur au Koweït depuis 2019, appelait sa famille presque tous les jours.
Les autorités koweïtiennes n’ont pas officiellement annoncé les nationalités des défunts. Mais les autres victimes incluaient trois travailleurs philippins, a déclaré Leo Cacdac, ministre philippin des travailleurs migrants, dans un communiqué jeudi.
Les responsables koweïtiens ont arrêté le propriétaire du bâtiment pour négligence potentielle et ont averti que tout immeuble en infraction avec les règles de sécurité serait fermé.
Ce terrible incendie compte parmi les pires enregistrés au Koweït, qui borde l’Irak et l’Arabie saoudite et détient environ 7 % des réserves mondiales de pétrole connues.