Urgence humanitaire au Soudan : sauver les civils maintenant
La détérioration de la situation
Une récente publication du Guardian a mis en garde contre l’aggravation de la plus grande catastrophe humanitaire mondiale, un an après le début de la guerre au Soudan. Le journal a souligné qu’il n’y a plus de temps à perdre pour protéger les civils dans cette région.
Les trois menaces principales pour les civils
Selon le quotidien britannique, les civils peuvent mourir de trois manières dans cette guerre qui se rapproche de Fasher, la seule grande ville de la région du Darfour qui n’est pas encore tombée aux mains des Forces de soutien rapide. Ils meurent déjà de deux de ces manières :
- Privation : Le siège des aides humanitaires a exacerbé des conditions déjà désespérées.
- Échanges de tirs : Un bombardement aérien mené par les forces armées soudanaises près d’un hôpital pédiatrique a tué au moins deux enfants et un soignant le week-end dernier, selon Médecins Sans Frontières.
La troisième menace, mise en garde par Nathaniel Raymond, directeur exécutif du Laboratoire de recherche humanitaire de l’Université de Yale, est un massacre ciblé de masse à Fasher, qui abrite plus de 1,5 million de personnes.
Les allégations de génocide
Le Centre Raoul Wallenberg pour les droits de l’homme a conclu que le génocide se reproduit au Darfour, deux décennies après avoir traumatisé le monde entier.
La semaine dernière, Human Rights Watch a déclaré que les Forces de soutien rapide et les milices alliées avaient commis des crimes contre l’humanité contre la tribu des Masalit et d’autres habitants non arabes à El-Geneina et ses environs l’année dernière, entraînant la mort de milliers de personnes.
La réaction internationale
Le gouvernement britannique a souligné que ces violences présentaient « tous les signes distinctifs du nettoyage ethnique ». Il y a de bonnes raisons de craindre que Fasher ne connaisse encore plus de violence.
Le journal a commenté que la Grande-Bretagne avait une responsabilité particulière en raison de son rôle de leader dans le dossier soudanais au Conseil de sécurité de l’ONU. Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice des États-Unis à l’ONU, a averti que l’attaque sur Fasher serait « un massacre massif » et « une catastrophe sur une catastrophe » avec des conséquences graves si elle se poursuivait.
Les appels à l’action
Le journal a insisté sur la nécessité de faire pression à tous les niveaux — du Conseil de sécurité de l’ONU aux gouvernements régionaux en passant par les leaders locaux — pour rétablir la trêve informelle qui était en vigueur autour de Fasher fin de l’année dernière. Il est également crucial de pousser les forces armées soudanaises à s’engager dans des négociations sérieuses pour un cessez-le-feu et pour mettre fin à la guerre.
Le journal a conclu en approuvant les appels des ONG et des activistes soudanais demandant un embargo sur les armes pour l’ensemble du Soudan et la création d’une nouvelle mission onusienne pour protéger les civils. Une première étape plus acceptable pourrait être l’accord sur l’envoi d’observateurs tiers à Fasher.