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Syrie : Plan de sécurité et accord avec Entité sioniste pour mettre fin à l’insurrection à Sweida
Le site Al Jazeera Net, de sources anonymes, a appris que le gouvernement syrien est en train de mettre en place des arrangements politiques et sur le terrain pour une résolution militaire dans la province de Sweida. Cette région connaît un mouvement populaire depuis l’été 2023, évoluant progressivement vers des revendications de départ du président Bachar al-Assad.
Sweida (au sud) a servit ces dernières années de modèle unique en Syrie, où des manifestations hostiles au régime syrien ont éclaté de temps en temps, malgré le contrôle sécuritaire exercé par ce dernier à travers des checkpoints. De plus, la province a refusé dès le début d’envoyer la majorité de sa jeunesse au service militaire obligatoire, en raison du refus des notables locaux et d’une large fraction des religieux de s’engager dans la confrontation contre les composants du peuple syrien opposés au régime.
La dynamique à Sweida a embarrassé le gouvernement syrien, qui a basé sa narration sur la protection des minorités en Syrie et a présenté les manifestations depuis 2011 comme des affrontements avec des extrémistes. Ceci est d’autant plus vrai compte tenu des relations internationales entre les religieux de la communauté druze en Jordanie, en Palestine et en Syrie, qui leur ont permis de créer des canaux de pression sur le régime pour le dissuader de suivre la voie militaire adoptée dans la plupart des villes syriennes qui se sont rebellées contre lui.
Contexte politique préparatoire
Le mouvement à Sweida a constitué un défi pour le gouvernement syrien, qui a construit sa stratégie sur la protection des minorités en Syrie, en montrant les manifestations comme étant liées à des extrémistes. Cela a été particulièrement marquant dans un contexte où les responsables religieux de la communauté druze en Palestine occupée ont établi des relations internationales, essayant ainsi de convaincre le Hezbollah libanais de ne pas outrepasser son soutien au Hamas. Ces efforts de médiation ont impliqué des visites répétées du général Louka à Beyrouth et le transfert de messages de pays arabes et régionaux au parti.
Des sources diplomatiques arabes ont confirmé que le chef des renseignements généraux syriens, le général Havam Louka, a effectué plusieurs visites dans plusieurs pays arabes depuis le début des manifestations à Sweida jusqu’à récemment, cherchant à obtenir leur aide pour arrêter les manifestations à Sweida afin d’éviter d’utiliser une solution sécuritaire qui pourrait entraîner des répercussions internationales. Cependant, ses efforts n’ont pas donné de résultats en raison de l’irritation des pays voisins de la Syrie face à la poursuite du trafic de drogue et d’armes, ainsi que de l’activité croissante des milices soutenues par l’Iran.
Accord sécuritaire avec Entité sioniste et plan d’action
Selon des sources sécuritaires, le gouvernement syrien a mis en place un comité pour suivre la situation à Sweida, sous la supervision du Bureau de surveillance à la Présidence, en raison de la sensibilité du dossier de la province de Sweida.
De manière apparente, le régime syrien envoie des unités de l’armée pour se déployer dans des zones sous l’influence des factions liées à l’Iran, telles que l’aéroport de Khalkhalah et environ 12 autres sites au nord et à l’ouest de la province. Implicitement, il élaborera un plan de sécurité pour affaiblir progressivement le mouvement populaire, sans recourir à des opérations militaires élargies.
Le régime syrien devrait faire croire, dans ses médias non officiels, qu’il ciblera les groupes liés au parti du général syrien exilé en France, Malik Abu Al-Khayr, accusant le parti de promouvoir des projets autonomes, renforçant ainsi l’administration autonome. En outre, il soulignera les liens entre le mouvement à Sweida et Entité sioniste en se concentrant sur le rôle de Mufak Tarif, président du tribunal druze en Palestine occupée, qui se rencontre régulièrement avec des responsables israéliens publiquement.
Conclusion et perspectives
Il est clair que le gouvernement syrien renforce son emprise sécuritaire sur Sweida et s’appuie sur une amélioration relative de ses relations avec les pays régionaux et arabes pour réprimer progressivement les manifestations populaires dans la province, qui l’ont considérablement embarrassé depuis leur début. Cependant, le déploiement sécuritaire pourrait ne pas se faire par des opérations militaires massives mais plutôt par le biais d’accords avec des factions locales, notamment le mouvement des Hommes de Dignité, qui entretient des canaux de communication avec les forces russes déployées en Syrie, ayant eu des réunions antérieures pour régler les problèmes de sécurité à Sweida.