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Deux saisons de mangues: un long attente pour les familles pakistanaises
Islamabad, Pakistan – C’est l’été et la saison des mangues au Pakistan. Mais Amber, une jeune femme de 25 ans, ne peut plus supporter la vue de ce fruit, l’une des exportations les plus célèbres du pays.
Les mangues lui rappellent son mari, Mohammad Zameer, emprisonné. « Mon mari adore les mangues », raconte la mère de trois enfants depuis son domicile à Faisalabad, la troisième plus grande ville du Pakistan, dans la province du Pendjab.
‘Chapitre sombre’
Le 9 mai 2023, Zameer rentrait chez lui après avoir déjeuné avec son frère en début d’après-midi lorsqu’il a été pris dans une tourmente de manifestations qui ont éclaté dans les rues pakistanaises après l’arrestation de l’ancien Premier ministre Imran Khan. Les partisans de Khan ont attaqué des bâtiments gouvernementaux et même des installations militaires, après que l’ex-Premier ministre a accusé l’armée du pays d’avoir orchestré son renversement du pouvoir un an plus tôt.
Face à cette situation inédite dans l’histoire de l’establishment sécuritaire du Pakistan, les forces de l’ordre ont ouvert le feu sur les assaillants. Au moins 10 personnes ont été tuées dans les manifestations. Et un pays déjà en proie à une grave crise économique se retrouvait confronté à une instabilité politique croissante.
‘Où sont les jugements?’
De la mi-décembre à janvier, l’avocate Khadija Siddiqui se rendait quotidiennement au tribunal militaire de Lahore pour les procès des personnes accusées de violence le 9 mai. Elle représentait trois des accusés.
Cependant, le processus judiciaire lui laissait plus de questions que de réponses. Dans chaque cas, elle n’avait accès aux détails des accusations portées contre ses clients que 30 minutes avant l’audience, lui laissant peu de temps pour se préparer.