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L’ONU presse l’Iran pour une coopération concrète sur le nucléaire
Le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a appelé l’Iran à intensifier ses efforts pour rendre la coopération tangible et « concrète ».
Grossi a exhorté Téhéran mardi à adopter des mesures « concrètes » pour favoriser la collaboration. Les Nations unies cherchent à rétablir la surveillance des activités atomiques de l’Iran, mais se sont heurtées à divers obstacles sur la manière de mettre en œuvre un accord conclu l’année dernière.
Cependant, des responsables des deux côtés ont suggéré qu’il y ait une certaine distance entre leurs positions.
Lors d’une conférence de presse dans la ville iranienne d’Ispahan, Grossi a déclaré avoir proposé, lors des pourparlers avec les responsables iraniens, de se concentrer sur « des mesures très pratiques et tangibles qui peuvent être mises en œuvre pour accélérer » la coopération.
« Ce que nous cherchons, ce sont des mesures concrètes qui pourraient rendre cela [l’accord] opérationnel », a déclaré le chef de l’AIEA.
Mohammad Eslami, le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, a insisté sur le fait que les entretiens avec Grossi avaient été positifs et productifs.
« Nous continuons les interactions sur les problèmes non résolus », a-t-il fait remarquer. « Le point important est que M. Grossi prenne les mesures nécessaires pour résoudre les problèmes qui sont principalement politiques. »
Pas de nouvel accord en vue
Alors que les deux hommes ont déclaré qu’il n’y aurait pas de nouvel accord immédiat lors de la visite de Grossi, ils ont indiqué une déclaration conjointe datant de mars 2023 comme une voie à suivre pour la coopération.
Cette déclaration comprenait l’engagement de l’Iran à résoudre les problèmes autour des sites où les inspecteurs ont des questions sur une éventuelle activité nucléaire non déclarée, et à permettre à l’AIEA de « mettre en œuvre des activités de vérification et de suivi supplémentaires appropriées ».
L’Iran et l’AIEA se sont souvent affrontés sur la tâche de l’agence de l’ONU consistant à surveiller un programme nucléaire que les nations occidentales soupçonnent d’être destiné finalement à développer une arme nucléaire. Téhéran nie vouloir construire des armes nucléaires.
L’Iran enrichit de l’uranium jusqu’à 60 % de pureté, proche d’environ 90 % du grade militaire. Si ce matériau était enrichi davantage, il suffirait pour deux armes nucléaires, selon une norme officielle de l’AIEA.
Mise en garde de Grossi
Grossi a déjà averti que Téhéran disposait d’assez d’uranium enrichi à des niveaux proches du grade militaire pour fabriquer « plusieurs » bombes nucléaires s’il choisissait de le faire.
Il a reconnu que l’agence ne peut garantir que aucun des centrifugeuses de l’Iran n’a été détourné pour un enrichissement clandestin.