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Le Niger accueille des formateurs russes et renforce sa défense aérienne après avoir rompu avec la France et les USA
Les médias officiels au Niger ont signalé l’arrivée de formateurs militaires russes à Niamey, la capitale, mercredi, à bord d’un avion transportant du matériel et du matériel militaire. Cela survient après que le Conseil militaire au pouvoir dans le pays ait annulé des accords de coopération militaire avec Paris et Washington.
Leur arrivée vise à activer un accord entre le Conseil militaire au pouvoir dans le pays et le président russe Vladimir Poutine pour renforcer la coopération entre les deux pays.
La télévision nigérienne officielle (RTN) a diffusé des images d’un avion de transport militaire déchargeant du matériel alors que des personnes en uniforme militaire se tenaient à côté.
Un homme en uniforme militaire a déclaré à la télévision qu’il s’agissait d’un des formateurs, « Nous sommes ici pour former l’armée du Niger… et renforcer la coopération militaire entre la Russie et le Niger ».
La Russie a déployé un système de défense aérienne au Niger pour aider ce dernier à surveiller son espace aérien.
Le système de défense aérienne
La télévision nigérienne a également indiqué que la Russie avait accepté d’installer un système de défense aérienne (anti-aérienne) au Niger.
En Russie, les médias russes ont rapporté que des experts russes étaient arrivés au Niger pour former les forces de sécurité locales à la lutte contre le terrorisme.
L’agence russe « Novosti » a cité un expert russe affirmant que « l’armée africaine établira des relations ici et aidera également à former l’armée nigérienne ». Il a ajouté : « Nous avons une grande expérience dans la lutte contre le terrorisme. Nous sommes ici pour partager cette expérience avec nos amis ».
Les relations du Niger avec Moscou ont été mises en lumière depuis que le Conseil militaire a pris le pouvoir lors du coup d’État de l’année dernière, rompant les relations militaires et diplomatiques à long terme avec la France.
Cela a alimenté les spéculations selon lesquelles le Niger renforcerait sa coopération sécuritaire avec la Russie, tout comme l’ont fait ses voisins, le Mali et le Burkina Faso.
Le Conseil militaire avait annoncé après son arrivée au pouvoir la rupture de tous les accords militaires conclus entre le Niger et la France, exigeant que Paris retire ses troupes du pays. Suite à cela, la France a annoncé son intention de retirer ses troupes du Niger d’ici la fin de l’année en cours.
Décisions à l’encontre de la France
Après avoir pris le pouvoir, les autorités au Niger ont pris une série de mesures contre la France, telles que l’expulsion de l’ambassadeur, l’annulation des accords bilatéraux, la fermeture de l’espace aérien du pays aux avions français, en réponse à la reconnaissance par Paris de la légitimité du président Mohamed Bazoum.
À la demande du Conseil militaire au pouvoir, la France a commencé à retirer ses troupes du Niger en octobre, avant de déclarer à la fin de décembre dernier qu’elle avait achevé le retrait de ses forces, mettant ainsi fin à sa présence militaire dans le pays. Plus de 1500 soldats français étaient stationnés au Niger, la plupart étant concentrés à la base aérienne française près de Niamey, et ils partiront d’ici la fin de l’année, selon Macron.
Et d’autres mesures contre les États-Unis
Il y a environ 3 semaines, le porte-parole du Conseil militaire au pouvoir au Niger, le colonel Amadou Abdul Rahman, a déclaré que le Conseil avait annulé immédiatement un accord militaire avec les États-Unis autorisant la présence de militaires et de civils du Pentagone sur le territoire du pays.
Cette décision fait suite à une visite il y a quelques jours de responsables américains, dont l’assistant du secrétaire d’État américain aux affaires africaines, Molly Feeney, et le général Michael Langley, commandant du commandement américain pour l’Afrique.
Le Conseil militaire au pouvoir au Niger a accusé le gouvernement américain de ne pas avoir respecté les normes diplomatiques, indiquant que le gouvernement américain avait informé Niamey « unilatéralement » de la date d’arrivée et de la composition de sa délégation.
Le Niger abritait depuis l’année dernière environ 1100 soldats américains, l’armée américaine opérant à partir de deux bases, dont la base aérienne pour les drones connue sous le nom de base aérienne 201, construite près d’Agadez au centre du Niger, pour un coût dépassant les 100 millions de dollars.