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Retraite des troupes birmanes après des combats vers le pont frontière thaïlandais
Quelque 200 soldats birmans se sont retirés vers le soi-disant pont de l’amitié reliant la ville frontalière de Myawaddy à la Thaïlande, au milieu d’une attaque implacable menée par les forces anti-coup d’État.
Pression croissante sur les généraux
Ce repli est une nouvelle indication de la pression croissante exercée sur les généraux ayant pris le pouvoir lors du coup d’État de février 2021, déclenchant une révolte armée en réponse à la répression violente des manifestations pacifiques contre le coup d’État.
Situation critique à Myawaddy
Dans une déclaration sur Facebook, l’Union nationale karen (KNU), le groupe armé ethnique à l’origine de l’attaque sur Myawaddy, a annoncé que ses forces avaient vaincu le 275e bataillon, la principale force militaire restante dans la ville, tôt jeudi matin.
Des photos d’armes saisies après le retrait des soldats ont également été partagées.
Tensions à la frontière
Saw Taw Nee, porte-parole de la KNU, a déclaré que les soldats – environ 200 d’entre eux – s’étaient retirés vers le pont, tandis que le média birman Khit Thit a rapporté que les autorités thaïlandaises étaient en pourparlers avec les soldats pour décider s’ils leur accorderaient refuge.
Impact sur les échanges commerciaux
Myawaddy est une ville stratégiquement importante, située juste de l’autre côté de la frontière de Mae Sot en Thaïlande, et plus d’un milliard de dollars d’échanges commerciaux ont transité par le poste frontalier au cours des 12 derniers mois jusqu’en avril, selon le ministère du commerce birman.
Des images télévisées du côté thaïlandais de la frontière ont montré des panaches de fumée noire s’élevant dans les airs, suscitant des inquiétudes quant à des attaques aériennes potentielles de la part de l’armée.
Situation précaire pour les généraux
Les généraux sont sous pression depuis une offensive d’octobre menée par une puissante alliance de groupes armés ethniques qui a redynamisé l’opposition et entraîné de violents affrontements à travers le pays. L’armée a perdu le contrôle de centaines de postes militaires et de plusieurs villes dans les zones frontalières.
Au cours du week-end, environ 600 soldats birmans et leurs familles ont fui Myawaddy, alors que des rapports ont indiqué que l’armée avait demandé à la Thaïlande de leur permettre d’entrer dans le pays pour rejoindre la sécurité.
Déplacements de population
Au moins 2 000 personnes ont été déplacées à l’intérieur de la Birmanie en raison de la recrudescence des combats, selon le groupe de la société civile Karen Peace Support Network. Des centaines de personnes ont été vues faire la queue mercredi pour tenter de traverser en Thaïlande.
Omerta des médias d’État
Les médias d’État en Birmanie n’ont pas fait état du conflit croissant à la frontière orientale, et jeudi, la une du Global New Light of Myanmar, en anglais, a été consacrée à une grande photographie du chef du coup d’État Min Aung Hlaing rencontrant le ministre russe Sergei Glazev, ainsi qu’un article sur l’investissement chinois dans l’industrie du vêtement.
Recrutement forcé critiqué
Human Rights Watch (HRW) a accusé cette semaine l’armée de recruter de force plus de 1 000 hommes et garçons musulmans rohingyas à travers l’État de Rakhine depuis février.
Appel à la fin du recrutement forcé
« Il est choquant de voir l’armée birmane, qui a commis des atrocités contre les Rohingyas pendant des décennies tout en leur refusant la citoyenneté, les obligeant maintenant à se battre pour elle », a déclaré Shayna Bauchner, chercheuse sur l’Asie chez HRW dans un communiqué mardi.