Le Soudan face à la crise de faim la plus grave du monde selon le PAM
Une agence des Nations Unies a averti que la guerre au Soudan menace de déclencher « la plus grande crise de la faim du monde ».
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a déclaré mercredi que plus de 25 millions de personnes réparties entre le Soudan, le Soudan du Sud et le Tchad sont « prises dans une spirale » d’insécurité alimentaire. Cependant, la guerre civile brutale ne montre aucun signe d’atténuation après 10 mois de combats.
Violence implacable
La « violence implacable » empêche les travailleurs humanitaires d’accéder à 90 % des personnes confrontées à des « niveaux d’urgence de la faim », a ajouté le PAM.
À la suite d’une visite au Soudan du Sud, la directrice exécutive du PAM, Cindy McCain, a déclaré : « Des millions de vies et la paix et la stabilité d’une région entière sont en jeu. »
Deux décennies après que le monde se soit mobilisé pour répondre à la famine dans l’État du Darfour au Soudan, le peuple du pays a été « oublié », a-t-elle ajouté.
À des [camps de transit](/gallery/2024/2/21/sudanese-refugees-face-gruelling-wait-in-overcrowded-south-sudan-camps) surpeuplés au Soudan du Sud, où près de 600 000 personnes ont fui du Soudan, le PAM a déclaré que « les familles arrivent affamées et sont accueillies par plus de faim ». Un enfant sur cinq franchissant la frontière est malnutri, a-t-il ajouté.
Point de rupture
La guerre civile au Soudan entre des factions gouvernementales rivales a éclaté en avril 2023. Opposant le chef de l’armée, Abdel Fattah al-Burhan, à son ancien adjoint, Mohamed Hamdan « Hemedti » Dagalo, qui commande désormais les Forces de soutien rapide (RSF), le conflit a tué des dizaines de milliers de personnes, détruit des infrastructures et paralysé l’économie du Soudan.
Il a également déplacé plus de huit millions de personnes. Avec deux millions contraintes de quitter leur foyer avant le début des combats, le Soudan abrite déjà la plus grande crise de déplacement au monde.
Tant les RSF que l’armée ont été accusés de bombardements indiscriminés de zones résidentielles, de ciblage de civils et d’entrave et de réquisition d’aide essentielle.
Le PAM a averti que la réponse humanitaire est au « point de rupture » et le restera tant que la violence ne cessera pas.
« Finalement, un arrêt des hostilités et une paix durable sont les seuls moyens de changer le cours des événements et d’éviter la catastrophe », a-t-il déclaré.
Éclair d’espoir
Le gouvernement soudanais a déclaré dans un communiqué mercredi qu’il avait accepté pour la première fois de recevoir de l’aide humanitaire via le Tchad et le Soudan du Sud.
Le gouvernement a déclaré qu’il précisera les routes et les aéroports dans différentes régions pour recevoir les livraisons d’aide.
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![Civilians who fled the war-torn Sudan following the outbreak of fighting between the Sudanese army and the paramilitary Rapid Support Forces](https://aljazeera.net/wp-content/uploads/2023/05/2023-05-08T065402Z_1301729113_RC2LP0AVWV9U_RTRMADP_3_SUDAN-POLITICS-SOUTHSUDAN-1683532171.jpg?w=770&resize=770%2C517)