La politique énergétique mondiale continue d'évoluer alors que des exceptions sont mises en place pour faciliter certains échanges. Récemment, les États-Unis ont octroyé à l'Irak une extension critique pour l'importation d'énergie iranienne, malgré des sanctions en place contre Téhéran. Ce développement stratégique se place en toile de fond des tensions géopolitiques régionales et des besoins énergétiques urgents de l'Irak.
Extension de Dérogation par les États-Unis
En réponse aux besoins énergétiques de l'Irak, les États-Unis ont accordé une prolongation de quatre mois de l'exception qui permet à Bagdad de continuer à importer de l'électricité et du gaz naturel d'Iran, bien que sous des conditions strictes. Selon Reuters, cette décision offre à l'Irak la possibilité d'utiliser ses fonds pour régler les importations cruciales tout en limitant l'accès de l'Iran à ces mêmes fonds, qui ne peuvent être utilisés que pour des transactions humanitaires telles que l'achat de nourriture et de produits agricoles.
Impact sur les Relations Irak-Iran et les Objectifs Américains
Les responsables américains, s'exprimant sous couvert d'anonymat, ont révélé que cet assouplissement des sanctions vise principalement à réduire l'influence iranienne sur l'Irak. D'autre part, les autorités irakiennes pourront payer ces importations énergétiques à partir de comptes iraniens restreints basés en Irak, comme le souligne l'Agence France-Presse. La dette cumulée de l'Irak envers l'Iran s'élève à environ 10 milliards de dollars, suggérant une dynamique financière et politique complexe.
Conséquences Économiques et Énergétiques
L'importation de gaz et d'électricité est vitale pour l'Irak, un pays qui, malgré ses riches réserves pétrolières, dépend fortement de l'Iran pour satisfaire un tiers de ses besoins énergétiques. La faible performance de ses infrastructures ébranle sa capacité à atteindre l'autosuffisance. Bagdad dépense environ 4 milliards de dollars par an pour ces importations tandis qu'une crise persistante tourmente son secteur électrique après vingt années et 80 milliards de dollars investis sans réussir à combler le fossé entre la production actuelle et la demande en électricité, d'après les chiffres cités par l'AFP.
La politique de prolongation des exceptions menée par les États-Unis depuis 2018 révèle l'engagement à maintenir un équilibre délicat entre l'imposition de sanctions à l'Iran et la reconnaissance des difficultés économiques irakiennes. Tandis que l'Irak tente de s'extirper de l'emprise iranienne, l'effet de ces transactions sur l'infrastructure énergétique et l'économie globale irakienne reste palpable, posant des questions cruciales sur l'avenir énergétique et politique de la région.