Symptôme Crucial du Cancer de l’Endomètre : L’Histoire d’Isabelle
Isabelle, 61 ans, est catégorique lorsqu’elle conseille : « Écoutez-vous! Si vous voyez que quelque chose d’anormal se produit dans votre corps, allez consulter au plus vite, qu’il s’agisse d’un généraliste, d’un gynéco ou d’une sage-femme ». Après son diagnostic de cancer de l’endomètre, quatrième cause de cancer chez les femmes en France, Isabelle insiste sur l’importance de suivre son instinct et d’être suivie par un gynécologue à l’écoute.
Les Premiers Signes Alarmants
Tout commence fin 2020, vers Noël, lorsque Isabelle subit d’énormes saignements. Ménopausée depuis plusieurs années, elle trouve cela anormal et contacte immédiatement son gynécologue. Après une consultation, un épaississement anormal de la paroi de son endomètre est détecté. En tant que secrétaire médicale, Isabelle comprend qu’il y a un souci et insiste pour réaliser une hystérographie. Les résultats, reçus le 15 mars 2021, confirment ses craintes.
Annonce du Diagnostic et Impact Émotionnel
Isabelle se souvient de l’annonce de son diagnostic comme d’un moment particulièrement difficile. En revenant de son test, son gynécologue, à première vue détendu, lui annonce nonchalamment : « Nous avons bien fait de faire ces examens, comme ça, on est tranquille ». Ce qui apporte d’abord à Isabelle un immense soulagement se transforme rapidement en un cauchemar lorsque le médecin réalise en direct les résultats sous ses yeux. « Écoutez Isabelle, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle », se rappelle-t-elle, marquée par la brutalité de l’annonce.
Répercussions et Décision de Thérapie
Bouleversée par l’attitude de son gynécologue de longue date, Isabelle décide de changer de praticien et poursuit son traitement à Grenoble. En mai 2021, elle subit une hystérectomie totale : « Les ovaires ont été enlevés, je ne voulais pas mais finalement ça s’est fait », déplore-t-elle. Aucun traitement supplémentaire comme la curiethérapie ne sera appliqué, le protocole ayant été modifié à la dernière minute.
Le Soutien de l’Association Imagyn
Durant cette période difficile, Isabelle trouve du réconfort auprès de l’association Imagyn, dédiée aux malades de cancers gynécologiques et à leurs proches. Isabelle raconte : « Je regardais sur Google s’il y avait des groupes de parole. J’ai trouvé cette association proche de moi, je ne saurais pas comment l’expliquer, tout ce que je lisais raisonnait en moi ». En contact avec une certaine Rachida, elle trouve réponses à ses questions et beaucoup de soutien.
Isolement et Communication
Pour Isabelle, l’annonce tardive de son cancer à ses proches était une nécessité. « Ils l’ont su quand j’ai estimé que je pouvais en parler. Je voulais que les choses soient presque revenues à la normale. » Depuis sa chirurgie, elle est sous surveillance médicale rapprochée, mais les contrôles s’espacent désormais et laissent place à une supervision clinique plus légère.
Conseils pour les Patientes et les Professionnels de Santé
Isabelle met désormais en garde contre les médecins en fin de carrière : « Attention aux gynécos en fin de course qui pensent tout savoir mais qui ne sont plus vraiment à l’écoute des femmes. » La patiente est néanmoins reconnaissante de l’excellente prise en charge qu’elle a finalement reçue à Grenoble, et souhaite que toutes les femmes puissent bénéficier de soins similaires.
Rompre l’Isolement grâce à l’Association
Certaines maladies gynécologiques touchent environ 17 000 femmes par an en France et nécessitent un réseau de soutien solide. Isabelle, désormais référente pour Imagyn en Haute-Savoie et dans le Dauphiné, milite activement pour rompre l’isolement des patientes. L’association, en collaboration avec l’entreprise biopharmaceutique GSK, organise la caravane Cocon pour aller à la rencontre des malades.
Accompagner les Femmes dans leur Parcours
L’objectif de la caravane Cocon est de créer un espace de dialogue et d’échanges entre patientes et experts médicaux : « Comprendre la maladie, c’est mieux comprendre ce qui nous arrive et les effets secondaires des traitements », explique Coralie Marjollet, présidente de l’association. La caravane propose divers ateliers : évolution des traitements, sexualité, activité physique, alimentation, etc., pour permettre aux patientes de mieux vivre avec leur cancer.
Créer une « Bulle de Confiance »
À ce jour, 21 établissements ont accueilli la caravane Cocon, permettant à 240 patientes de bénéficier de conseils et de soutien. Le village de la caravane, installé à l’écart des hôpitaux, offre un espace personnalisé d’échanges où les patientes et leurs proches se sentent en confiance.
Initiatives pour Sensibiliser le Public
En outre, GSK propose « la fresque des géantes », une œuvre visible dans une trentaine d’établissements hospitaliers en France, pour ouvrir le dialogue sur les cancers gynécologiques, souvent tabous. Réalisée par La Renarde Bouclée, illustratrice engagée, cette fresque vise à sensibiliser et à informer sur ces afflictions encore trop méconnues.