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Les journées consacrées à la santé mentale et à la jeunesse, organisées par les conseils de la jeunesse d’Uviéu et des Asturies, ont eu lieu ce jeudi dans l’ancienne prison de la capitale asturienne. Cet événement a été marqué par des propositions, des réflexions et des interventions artistiques, attirant un public nombreux.
Intervention artistique et réflexions professionnelles
La partie théâtrale a été assurée par le collectif TOC-HADAS, avec une performance présentée dans la coupole de la prison. Cette performance a abordé les pratiques de contention, qui, bien que théoriquement abolies depuis la fin des asiles et la réforme psychiatrique des années 80, persistent encore dans le traitement des personnes souffrant de problèmes de santé mentale.
Les réflexions ont été menées par des professionnels de la santé mentale tels que **Silvia Parrabera García**, **Tanit Monedero Díaz**, **Diana Frisuelos Berbería** et **Irene Hernández Arquero**. Ils travaillent sur de nouvelles thérapies et des méthodes de travail qui favorisent une plus grande horizontalité et réduisent la dépendance aux psychotropes.
Le Diálogo Abierto : une approche innovante
Silvia Parrabera García a présenté l’intervention par le biais du Diálogo Abierto, une méthodologie née dans les années 80 en Finlande, qui gagne rapidement en popularité dans le monde entier. Dans ce cadre, une personne en crise est accompagnée par un groupe comprenant des amis, des proches et des thérapeutes, au lieu d’être traitée de manière isolée. Parrabera a souligné que, malgré les obstacles, “nous réussissons à l’intégrer dans le système public”.
Il est essentiel que l’intervention soit réalisée le plus rapidement possible, idéalement à domicile plutôt qu’à l’hôpital ou dans un centre de santé. La philosophie du Diálogo Abierto repose sur l’idée que “nous ne parlons jamais de la personne en crise sans sa présence”, évitant ainsi les diagnostics hâtifs et le stigmatisation à vie.
Une vision sociale de la santé mentale
Tanit Monedero, l’une des thérapeutes, adopte également ces techniques malgré les défis rencontrés dans un système de santé mentale souvent tourné vers la médication. Irene Hernández a plaidé pour “politiser le mal-être”, soulignant l’importance de dépasser les approches individualistes et de considérer les contextes sociaux, tels que le racisme, le sexisme et l’homophobie, qui entourent les individus. Diana Frisuelos a ajouté que nous devrions réfléchir aux origines sociales des souffrances plutôt que de les considérer uniquement comme des problèmes génétiques ou individuels.
Vers une autonomie des personnes
Les quatre professionnels, bien qu’appartenant à des courants différents, ont convenu de la nécessité de diminuer l’usage des psychotropes au profit de méthodes d’intervention qui encouragent l’implication communautaire et favorisent l’autonomie des individus. L’objectif est d’éviter que les personnes ne deviennent dépendantes toute leur vie.
Les journées **Uff!** se clôtureront ce vendredi avec des concerts de **Trezze** et **Valois**, apportant ainsi une touche culturelle à cet événement centré sur des approches novatrices en santé mentale.