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L’aluminium dans notre vie quotidienne : quels dangers pour la santé ?
L’aluminium est un élément omniprésent dans notre quotidien. Ce métal, faisant partie intégrante de la croûte terrestre, est utilisé par de nombreuses industries en raison de ses propriétés bénéfiques telles que la résistance à la corrosion ou la conductivité électrique. Toutefois, l’exposition à l’aluminium peut constituer un risque pour la santé humaine.
Dans cet article, nous examinerons les différents aspects de l’exposition à l’aluminium, ses effets potentiels sur la santé et les moyens de réduire cette exposition dans notre vie quotidienne.
L’aluminium est-il dangereux pour la santé humaine ?
L’aluminium est toxique chez les personnes fortement exposées, telles que les professionnels de l’industrie de l’aluminium et les patients souffrant d’insuffisance rénale recevant des produits contenant de l’aluminium. Chez ces individus, des atteintes pulmonaires et nerveuses, ainsi que des maladies du système nerveux ont été observées.
Pour les personnes exposées à de plus faibles doses, il n’a pas été démontré de manière concluante que l’aluminium cause des maladies. Cependant, certaines études suggèrent une possible implication de ce métal dans le développement de la maladie d’Alzheimer et des maladies inflammatoires de l’intestin.
Le site Sante.fr, géré par le ministère de la Santé et de la Prévention, précise : « Son rôle dans l’apparition de la maladie d’Alzheimer, autrefois suspecté, n’a jamais pu être confirmé, même si les taux d’aluminium dans le cerveau des personnes victimes de cette maladie sont plus élevés que la moyenne. »
Le Dr Pierre Souvet, cardiologue, ajoute : « C’est un toxique qui n’apporte rien à l’organisme. Autant en absorber le moins possible. » L’aluminium est présent en faible quantité dans l’air, mais il se retrouve également dans l’alimentation, les produits cosmétiques et certains médicaments.
La présence de l’aluminium dans l’alimentation
La principale voie d’exposition à l’aluminium est celle de l’alimentation. Ce métal peut pénétrer l’organisme de différentes manières.
Le métal dans le sol qui migre vers les végétaux
L’aluminium est un métal naturellement présent dans l’environnement, représentant environ 8 % de la croûte terrestre. Il est présent dans les sols et les eaux, ce qui explique pourquoi notre alimentation, notamment les céréales et légumes (bios ou non), est une source majeure d’aluminium.
Sous forme d’additifs dans l’industrie agroalimentaire
L’industrie agroalimentaire utilise largement l’aluminium sous forme de conservateurs, colorants et additifs divers. Selon l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), ce métal est souvent présent dans les charcuteries, gâteaux et confiseries.
Dans les ustensiles de cuisine
Les emballages alimentaires (boîtes de boissons, barquettes) et les ustensiles de cuisine en aluminium (poêles, casseroles) peuvent également relâcher de l’aluminium dans les aliments, surtout sous l’effet de la chaleur et avec des aliments acides.
Le site Sante.fr note : « Les ustensiles de cuisine en aluminium peuvent augmenter la concentration de ce métal dans les aliments qu’ils contiennent, en particulier lorsque ceux-ci sont acides et conservés longuement. »
En revanche, l’eau du robinet ou minérale et les sodas en canette contribuent de manière minime à l’apport en aluminium (moins de 5 % des apports pour l’eau selon les régions et 0,4 % pour les sodas).
Aluminium dans l’alimentation : que sait-on des risques ?
Bien que préoccupant, l’apport en aluminium par l’alimentation semble limité. Selon le Pr Olivier Guillard, seulement 0,01 à 1 % de l’aluminium ingéré traverse le tube digestif. L’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) a fixé une dose hebdomadaire tolérable à 1 mg par kilogramme de poids corporel.
En France, l’Anses estime que cette dose est dépassée par 1,6 % des enfants et 0,2 % des adultes.
« Pour un adulte de 60 kg, cela revient tout de même à 60 mg d’aluminium par semaine ! Pas sûr que l’on accepterait de les avaler si on nous les présentait dans un flacon », commente Olivier Guillard.
Cécile Vignal, chercheuse à l’Inserm, rappelle que l’exposition continue peut être nuisible même à faibles doses.
Comment limiter l’aluminium dans les produits alimentaires ?
Pour réduire l’exposition à l’aluminium dans les aliments, il est conseillé de :
- Cuisiner les aliments acides avec des ustensiles en acier inoxydable ou en céramique ;
- Privilégier les bocaux en verre pour la conservation des aliments ;
- Remplacer le papier d’aluminium par du papier sulfurisé pour les papillotes ;
- Lire attentivement les étiquettes pour repérer les additifs à base d’aluminium (E173, E520 à E523, E541, E554 à E556, E558, E559 et E1452).
La présence d’aluminium dans les cosmétiques
L’aluminium se cache aussi dans plusieurs produits cosmétiques :
- Vernis à ongles ;
- Crèmes solaires ;
- Colorants capillaires ;
- Et surtout les anti-transpirants contenant des sels d’aluminium.
Que sait-on des risques ?
Les anti-transpirants à base de sels d’aluminium sont soupçonnés d’augmenter le risque de cancer du sein. Une étude publiée en 2021 dans l’International Journal of Molecular Sciences montre que non seulement l’aluminium pénètre dans les cellules, mais qu’il favorise également l’apparition de cancers en dérégulant les chromosomes.
Bien que l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) n’ait pas interdit l’aluminium, elle a limité sa concentration à 0,6 % dans les anti-transpirants depuis 2011 et recommande d’éviter leur utilisation sur une peau lésée ou irritée.
Comment limiter les sels d’aluminium dans les cosmétiques ?
Pour éviter les sels d’aluminium dans les produits cosmétiques, vous pouvez :
- Opter pour des déodorants qui n’empêchent pas la sudation ;
- Éviter les produits étiquetés « sans aluminium chlorohydrate » qui peuvent contenir d’autres sels d’aluminium comme l’aluminium chloride, l’aluminium sesquichlorohydrate ou l’aluminium zirconium.
Choisir la pierre d’alun n’est pas non plus une bonne idée
La pierre d’alun, naturelle ou synthétique, contient aussi des sulfates d’aluminium et de potassium, ce qui peut être tout aussi problématique.
La présence d’aluminium dans les médicaments
Certains médicaments, notamment ceux contre les brûlures d’estomac comme les antiacides et les pansements gastriques, contiennent de l’aluminium.
Leur consommation doit être occasionnelle et sans association avec du jus d’orange ou de citron, qui augmente l’absorption de l’aluminium.
Notre conseil
Par exemple, un médicament comme le Maalox contient 400 mg d’hydroxyde d’aluminium par comprimé. Si on suit la dose maximale conseillée (12 comprimés par jour), on atteint une quantité 480 fois supérieure à la dose hebdomadaire tolérable fixée par l’EFSA.
Cependant, ces médicaments sont de moins en moins utilisés au profit de produits sans aluminium, comme le Mopral.
La présence d’aluminium dans les vaccins
L’aluminium est utilisé comme adjuvant dans certains vaccins pour renforcer la réponse immunitaire. On retrouve ce métal dans les vaccins contre le DTP (diphtérie-tétanos-polio), les hépatites A et B, le pneumocoque et les papillomavirus.
Les adjuvants aluminiques en cause
Depuis les travaux du Pr Romain Ghérardi en 1998, ces adjuvants sont suspectés de favoriser l’apparition de la myofasciite à macrophages, qui se manifeste par des douleurs musculaires et articulaires, la fatigue, des troubles du sommeil et des troubles neurocognitifs.
En 2013, le Haut Conseil de la santé publique a estimé qu’il n’y avait pas suffisamment de données pour remettre en question la sécurité de ces vaccins. Pour le Dr Souvet, bien que regrettable, continuer à utiliser ces adjuvants est indispensable car ne pas se vacciner serait encore plus risqué.
À noter que les vaccins contre la Covid-19 ne contiennent pas de sels d’aluminium.