Accueil Santé Reconnaître et soigner une commotion cérébrale après un choc à la tête

Reconnaître et soigner une commotion cérébrale après un choc à la tête

par michelle
A+A-
Réinitialiser
Reconnaître et soigner une commotion cérébrale après un choc à la tête.jpeg

Reconnaître et soigner une commotion cérébrale après un choc à la tête

Depuis une série d’accidents graves dans le milieu sportif, les commotions cérébrales font l’objet d’une attention particulière. Les joueurs, les entraîneurs, les arbitres et les médecins du sport sont de plus en plus sensibilisés sur ce sujet. Ces chocs sont, en effet, très fréquents. « 10 % de tous les accidents liés au sport sont des commotions cérébrales plus ou moins importantes », rappelle le Dr Marc Rozenblat, président du Syndicat national des médecins du sport-santé.

Définition : qu’est-ce qu’une commotion cérébrale ?

Lors d’une chute ou d’un contact violent entre deux joueurs, une onde de choc peut se propager au niveau de la tête et perturber le fonctionnement cérébral (traumatisme crânien).

L’image classique du cerveau qui viendrait cogner contre la boîte crânienne est beaucoup trop simpliste pour expliquer la commotion.

En réalité, il n’y a pas de lésion mécanique de type œdème ou hématome. Il s’agit de lésions fonctionnelles. Lors du traumatisme, des molécules chimiques toxiques sont libérées et viennent perturber les fonctions cérébrales, explique le Dr Marc Rozenblat, président du Syndicat national des médecins du sport-santé.

Juste après le choc, quoi faire ? Quel est le protocole ?

Lorsque le choc se produit, il faut sortir le joueur du terrain et le mettre au repos quelle que soit l’intensité des symptômes. Les entraîneurs et les arbitres sont, en principe, formés à évaluer la gravité de la situation. Dans tous les cas, il est préférable d’avoir un avis médical.

L’état de santé du patient est surveillé pendant les heures qui suivent la commotion cérébrale et réévalué huit jours après :

Pendant ces huit jours, il faut rester attentif aux perturbations de type : troubles de l’équilibre, du sommeil, de la vision… Il ne faut pas prendre ces signes à la légère.

La personne doit observer un repos strict sur le plan physique et cognitif. Son cerveau est mis au repos pendant au minimum deux jours. Un arrêt maladie d’une semaine est parfois nécessaire.

Comment savoir si le choc ou le coup à la tête est grave ?

Les symptômes d’une commotion cérébrale peuvent être très variables : trouble de l’équilibre, vision double, confusion, ralentissement, somnolence… La perte de connaissance est fréquente, mais pas systématique. Une chose est sûre, c’est un élément important à prendre en compte. Schématiquement, ces symptômes sont classés en trois catégories.

Commotion sans perte de connaissance : quelles conséquences ?

Si les troubles neurologiques durent moins de trente minutes, tout devrait a priori rentrer dans l’ordre. Mais la personne blessée doit rester sous surveillance. Par précaution (pour vérifier notamment qu’il n’y a pas d’hémorragie), des examens radiologiques peuvent être pratiqués, mais ils ne sont pas adaptés à la détection des lésions fonctionnelles du cerveau.

Perte de connaissance de moins d’une minute : est-ce grave ?

Si les signes neurologiques durent moins de 24 heures, il faut rester vigilant car l’état de la personne peut évoluer sur une semaine. C’est la raison pour laquelle un joueur blessé doit systématiquement être revu par un médecin une semaine après la commotion cérébrale, avant de reprendre l’entraînement.

Perte de connaissance supérieure à 1 minute : est-ce grave ?

Si les signes neurologiques durent plus de 24 heures, « il se passe parfois plusieurs semaines avant que la personne retrouve son état normal », constate le Dr Rozenblat. Certains patients gardent des séquelles, plus ou moins importantes : « cela peut aller jusqu’à l’encéphalopathie chronique avec un ralentissement général, des maux de tête, une fatigue au moindre effort, une confusion… »

Commotion cérébrale et rugby : quelles mesures prises ?

Les commotions cérébrales sont bien connues dans les sports de combat (comme la boxe) et de contact (comme le rugby). On en parle moins dans d’autres activités comme la gymnastique, l’équitation, le football, le handball ou le basket, où elles sont pourtant fréquentes.

Très secoué par une série d’accidents graves survenus ces dernières années, le monde du rugby a pris la mesure du problème et instauré des règles préventives. Elles ne concernent, pour l’instant, que les joueurs amateurs. Le milieu professionnel est soumis à des règles internationales qui mettent plus de temps à évoluer. En l’occurrence, c’est toute une philosophie de jeu qui doit changer. « Le KO faisait partie des morceaux de bravoure. Il reste beaucoup de chemin à parcourir dans le rugby professionnel », reconnaît Didier Retière, directeur technique national de la Fédération française de rugby.

L’instauration du carton bleu

Dès qu’il soupçonne une commotion cérébrale, l’arbitre donne un carton bleu au joueur blessé. L’accident peut être signalé par le joueur lui-même, un adversaire ou un coach. À partir de là, le blessé sort du terrain et ne peut pas reprendre le jeu. « L’incident est noté sur la feuille de match. Le joueur ne peut pas reprendre l’entraînement sans avis médical », précise Didier Retière.

Le plaquage

Il est interdit de plaquer un adversaire au-dessus du short. À la taille et en dessous, cela reste autorisé.

Pas de passage en force

Le porteur du ballon n’a pas le droit de percuter un défenseur arrêté, encore moins de foncer sur un adversaire tête baissée.

Pour Didier Retière, ces nouvelles règles de jeu représentent une véritable « révolution » dans le rugby amateur. « Au départ, le sujet des commotions cérébrales était tabou. Aujourd’hui, on constate un changement d’attitude. On ne rigole plus avec ça », admet-il. Désormais, le jeu privilégie les longues courses et l’évitement. Sur les bancs de touche, les coachs ont appris à reconnaître les signes inquiétants de commotion cérébrale :

On imagine toujours la perte de connaissance, mais ce n’est pas toujours aussi spectaculaire. Les blessures sont parfois invisibles. Il a fallu beaucoup travailler sur la reconnaissance des signes et l’organisation de la prise en charge, explique le directeur technique national, dit Didier Retière, directeur technique national de la Fédération française de rugby.

Une baisse des commotions cérébrales dans le rugby amateur

Selon une enquête réalisée auprès des clubs de rugby, et publiée en 2019, ces nouvelles préconisations sont plutôt bien accueillies puisqu’elles sont approuvées à 60 %. Mais 20 % de clubs se disent encore très réticents. Par ailleurs, l’incidence des commotions cérébrales dans le rugby amateur, chez les plus les plus de 15 ans et les adultes, vient d’être mesurée par une étude de la Fédération française de rugby sur un échantillon représentatif de clubs. Cette incidence représente 2,41 commotions cérébrales pour 1 000 heures de jeu. Par comparaison, elle est de 13 commotions cérébrales pour 1 000 heures de jeu chez les « pros ». Ces chiffres devraient rassurer, au moins en partie, les parents qui hésitent à inscrire leur enfant au rugby.

Laissez un commentaire

*En utilisant ce formulaire, vous acceptez le stockage et la gestion de vos données par ce site web.


Droits d’auteur © 2024 – unsujet.fr – Tous droits réservés

Bienvenue sur unsujet.fr ! 🌟 Nous utilisons des cookies pour améliorer votre expérience sur notre site. Ces petits fichiers sont essentiels pour le bon fonctionnement de notre site et nous aident à comprendre comment vous l'utilisez, afin de le rendre encore plus intéressant et pertinent pour vous. En continuant à naviguer sur unsujet.fr, vous acceptez notre utilisation des cookies. Si vous souhaitez en savoir plus sur notre politique de confidentialité et les cookies que nous utilisons, cliquez sur "En savoir plus". Vous pouvez également choisir de refuser les cookies non essentiels en cliquant sur "Refuser". Merci de votre visite et bonne lecture sur unsujet.fr ! 📚🌍 Accepter En savoir plus