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Protégez vos oreilles en vacances avec les conseils d'un médecin ORL
La belle saison n’est pas tendre avec notre audition. Otite, acouphènes... Voici les conseils d’un médecin ORL pour protéger vos tympans et profiter des plaisirs de l’été en toute sécurité.
Comment éviter l’otite du baigneur : les bons réflexes à adopter
La première menace qui pèse sur les oreilles en été vient de l’eau et de la baignade.
Le contact prolongé avec l’eau de mer ou de la piscine peut entraîner une inflammation de la peau du conduit auditif externe. C’est ce qu’on appelle une otite externe ou otite du baigneur, explique le Dr Frédéric Morand, ORL. L’oreille est alors douloureuse et sensible au toucher.
Les gestes à connaître
- Si l’on est sujet à des otites à répétition, mieux vaut prendre ses précautions : on étale quelques gouttes d’huile d’amande douce dans le conduit auditif avant la baignade pour imperméabiliser la peau ;
- Porter des bouchons d’oreille étanches peut être utile à condition qu’ils n’appuient pas trop fort, au risque d’irriter la peau ;
- Après la baignade, il faut bien rincer l’oreille en y faisant couler un peu d’eau douce puis en penchant la tête ;
- Il faut savoir qu’une sensation d’oreille bouchée d’un seul côté en sortant de l’eau peut être due à un bouchon de cérumen qui a gonflé avec l’eau. La seule solution est alors de consulter un médecin.
Comment protéger ses oreilles pendant la plongée sous-marine ?
Sous l’eau, la différence de pression entre l’oreille externe et l’oreille moyenne déforme le tympan et peut causer des douleurs, voire une déchirure du tympan dans les cas les plus graves. « Attention, la différence de pression existe dès les premiers mètres, qui sont les plus délicats ! Il y a donc un risque, même en plongeant en apnée au fond de la piscine », précise le Dr Morand.
Afin d’éviter ces éventuels désagréments, on peut adopter des réflexes simples et efficaces.
Les gestes à connaître
- On stoppe la descente dès que nos oreilles se bouchent et qu’on a mal : il est indispensable de rééquilibrer la pression avant de continuer à descendre. Si l’on n’arrive pas à compenser, mieux vaut remonter ;
- Pour rééquilibrer la pression entre oreille externe et oreille moyenne, la manœuvre de Valsalva est la plus courante : on pince le nez entre le pouce et l’index puis on souffle de l’air dans notre nez jusqu’à sentir un déclic (c’est la trompe d’Eustache qui s’ouvre). « Attention, il faut souffler doucement et progressivement afin de ne pas provoquer un afflux d’air trop brutal ! », précise le Dr Morand ;
- On peut aussi essayer la méthode BTV (béance tubaire volontaire) qui consiste à bâiller sans ouvrir la bouche ou à bouger la mâchoire ;
- En revanche, on ne fait rien en remontant : on laisse l’oreille compenser naturellement ! L’air s’élimine spontanément de la trompe d’Eustache et on entend des petits "clics" dans l’oreille au fur et à mesure de la remontée ;
- En cas de rhume, d’otite ou de sinusite, on attend que cela s’améliore avant de plonger : si la trompe d’Eustache est déjà bouchée, on aura plus de mal à compenser. Outre des douleurs passagères, on peut risquer alors d’endommager les tympans ;
- Dernière précaution, avant d’effectuer un baptême de plongée, il faut consulter un médecin afin de vérifier que l’on ne présente aucune contre-indication ORL (otite chronique, perforation du tympan…) ou autres (cardiologiques, neurologique…). Certains médecins et ORL sont d’ailleurs spécialistes de la plongée (liste des praticiens agréés).
Comment ne plus avoir les oreilles bouchées en avion ?
Même si la différence de pression est moins forte dans l’air que sous l’eau, le danger est le même. On risque tout d’abord une gêne avec une sensation d’oreilles qui se bouchent et, si on ne compense pas, un traumatisme plus ou moins grave et douloureux au niveau des tympans.
Les gestes à connaître
Il n’y a pas de problème pendant le décollage car la compensation se fait toute seule. En revanche, il faut faciliter la compensation pendant la descente. On peut mastiquer un chewing-gum ou un bonbon, bâiller, faire la manœuvre de Valsalva, ou encore boire un verre d’eau pour déglutir : autant de moyens de rééquilibrer la pression en ouvrant naturellement la trompe d’Eustache. Ces manipulations sont à répéter plusieurs fois jusqu’à l’atterrissage.
Si on doit prendre l’avion et qu’on a déjà un problème ORL type otite ou rhume, mieux vaut consulter un médecin avant le vol. Il pourra prescrire des anti-inflammatoires pour limiter la douleur et l’encombrement des sinus ou de l’oreille moyenne.
Comment protéger ses oreilles du volume sonore et éviter les acouphènes ?
Le volume sonore des boîtes de nuit ou des salles de concert dépasse souvent les limites fixées par la loi (105 dB). Les vibrations exagérées qui s’exercent sur le tympan sont alors transmises à l’oreille interne avec un risque (immédiat ou à long terme si l’exposition au bruit est répétée) d’acouphènes – sifflements, bourdonnements… – transitoires puis permanents, voire de séquelles auditives perceptives, surtout sur les sons aigus.
Aucun problème, en revanche, si on aime dormir avec les fenêtres ouvertes en été.
Même s’il représente une gêne, le bruit de la circulation normale n’atteint pas les 80 dB au-delà desquels il y a un risque pour l’oreille interne. Dr Frédéric Morand, ORL
Les gestes à connaître
- « Porter des bouchons en mousse permet d’atténuer d’environ 30 % le bruit », conseille le Dr Morand ;
- Évidemment, on essaye de se tenir le plus loin possible des baffles, où le niveau sonore et les vibrations sont au maximum ;
- Faire une pause toutes les 30 à 45 minutes en sortant de la salle atténue un peu la fatigue de l’oreille.