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Le PPID chez les chevaux : un risque accru de fractures osseuses
Le dysfonctionnement de la pars intermedia de l’hypophyse (PPID), également connu sous le nom de syndrome de Cushing, peut entraîner de nombreux problèmes de santé chez les chevaux. Parmi ceux-ci, on note une perte de poils lente, une faiblesse musculaire, une immunité compromise et des laminites chroniques. Récemment, des chercheurs ont identifié une nouvelle complication associée au PPID : un risque accru de fractures osseuses.
Comprendre le PPID
Le PPID se produit lorsque l’hypophyse devient hypertrophiée et hyperactive, entraînant des niveaux excessifs d’hormone corticotrope (ACTH). Les signes cliniques de cette affection incluent non seulement une mue difficile mais aussi une faiblesse musculaire et des laminites persistantes. Dr Harold Schott, DVM, PhD, de l’Université d’État du Michigan, souligne que bien que les manifestations du PPID varient entre les espèces, l’ACTH joue un rôle central, montrant ainsi des similitudes dans son impact sur différents animaux.
Les résultats de l’étude
Une étude menée par l’Université d’État du Michigan a évalué cinq chevaux atteints de PPID non traités et dix chevaux en bonne santé pour comparer leurs conditions. Après avoir prélevé des échantillons sanguins pour mesurer les niveaux d’ACTH, les chercheurs ont examiné les vertèbres lombaires et les os du canon à la recherche de fractures ou de signes de faiblesse. Ils ont constaté que les vertèbres des chevaux atteints de PPID présentaient une densité minérale osseuse significativement plus faible par rapport à celles des chevaux sains. En revanche, aucun changement n’a été observé dans les os du canon, ce qui pourrait s’expliquer par leur fonction de support.
Dr Schott explique que selon la « Loi de Wolff », les os réagissent à la contrainte en devenant plus solides. Les vertèbres, qui ne supportent pas de poids comme le font les membres, pourraient donc être plus vulnérables aux changements de densité observés chez les chevaux atteints de PPID.
Risque de fractures et conséquences
La diminution de la densité osseuse entraîne un risque accru de fractures. Dr Schott précise que ces fractures peuvent survenir même avec un mouvement normal : « Un cheval qui se couche pour se rouler peut exercer une pression sur ses vertèbres. Si l’os est légèrement fragile, cela peut suffire à provoquer une fracture. » Bien qu’aucun des chevaux étudiés n’ait présenté de fractures vertébrales, il existe des cas documentés de fractures d’autres os chez les chevaux âgés souffrant de PPID avancé.
Perspectives de recherche
Étant donné que les chevaux de l’étude n’étaient pas sous traitement pour le PPID, les chercheurs ne savent pas si une médication pourrait aider à prévenir la perte de densité osseuse. Dr Schott mentionne qu’il serait intéressant d’explorer également le rôle de la nutrition dans la gestion de cette maladie. Une étude visant à examiner le métabolisme du calcium chez les chevaux atteints de PPID a été proposée pour mieux comprendre cette dynamique.
Les résultats de cette étude mettent en lumière le fait que le PPID est une maladie systémique. Dr Schott espère sensibiliser le public à la nécessité de ne pas réduire le PPID à un simple problème de pelage, mais de le considérer comme un trouble endocrinien ayant des implications sur la santé globale des chevaux. « Le PPID affecte tout le corps, il est essentiel d’aller au-delà de l’apparence extérieure pour apporter l’aide nécessaire. »
Référence : « La densité osseuse vertébrale lombaire est diminuée chez les chevaux présentant un dysfonctionnement de la pars intermedia de l’hypophyse, » Equine Veterinary Journal, décembre 2023.