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Pourquoi éviter la prise quotidienne d’aspirine selon une nouvelle étude
Aux États-Unis comme en France, et depuis des décennies, l’aspirine à petite dose (75 à 160 mg) a été prescrite en prévention des accidents cardiovasculaires.
Quels risques en cas d’utilisation de l’aspirine en prévention des maladies cardiovasculaires ?
Mais cette recommandation a du plomb dans l’aile depuis quelque temps, du fait d’études laissant entendre qu’une telle pratique serait inutile, sinon dangereuse. La dernière étude en date vient de paraître ce 25 juin 2024 dans la revue Annals of Internal Medicine. Menée à partir des données de santé de plus de 160 millions d’adultes, celle-ci suggère que l’utilisation de l’aspirine en prévention primaire des maladies cardiovasculaires, c’est-à-dire sans antécédent personnel, reste répandue chez les seniors américains, et ce en dépit des recommandations de deux sociétés savantes, l’American College of Cardiology et de l’American Heart Association.
Dans le détail, les données ont montré que l’utilisation de l’aspirine a diminué de 2018 à 2019 après que l’American College of Cardiology et l’American Heart Association ont recommandé de ne pas utiliser l’aspirine pour la prévention primaire chez les personnes âgées, du fait d’études « à charge ». Une telle utilisation « abusive » de l’aspirine a en effet été associée à un potentiel sur-risque de cancer ou d’hémorragies internes.
Mais même après cette baisse encourageante de l’utilisation de l’aspirine à titre préventif, près d’un tiers des adultes âgés de 60 ans ou plus sans maladie cardiovasculaire connue utilisaient encore de l’aspirine en 2021, et près d’un sur 20 en utilisait même sans avis médical. 25,6 millions d’adultes ont déclaré avoir utilisé de l’aspirine aux États-Unis, avec 18,5 millions d’adultes âgés de 60 ans ou plus utilisant de l’aspirine en 2021.
D’autres mesures aussi efficaces en prévention
En France, si l’on n’a pas connaissance de telles données, les dernières recommandations de la Haute Autorité de Santé sur le sujet remontent visiblement à juin 2012, et indiquent encore que le recours à l’aspirine (et autres antiplaquettaires) est possible en prévention primaire, « lorsque le risque cardiovasculaire est élevé ».
Pour les auteurs de cette nouvelle étude, ces résultats mettent en évidence le besoin urgent pour les médecins de s’emparer du sujet, et de discuter des bénéfices et des risques avec leurs patients âgés. Et ce afin de ne pas leur faire courir de risque inutile pour leur santé, s’ils n’ont aucun antécédent cardiovasculaire ni maladie cardiovasculaire diagnostiquée.
Rappelons qu’en prévention primaire, une alimentation saine et équilibrée et un mode de vie sain, suffisamment actif, si possible sans tabac ni excès d’alcool, réduisent déjà substantiellement le risque d’incident et de maladie cardiovasculaire. Mieux vaut par ailleurs consulter son médecin traitant avant de débuter un éventuel traitement préventif à base d’aspirine.