États-Unis, Australie
Meta et la protection des adolescents sur Instagram
Le groupe Meta a récemment annoncé une initiative visant à renforcer la protection des adolescents sur Instagram, une application souvent critiquée pour ses effets néfastes sur la santé mentale des jeunes utilisateurs. Ce projet, dénommé « Comptes Adolescents », a pour objectif d’offrir une expérience plus sécurisée aux mineurs.
Des mesures concrètes pour une utilisation plus sûre
À partir de maintenant, les utilisateurs âgés de 13 à 15 ans bénéficieront automatiquement de comptes privés. Cela inclut des protections supplémentaires concernant les personnes qui peuvent les contacter et les types de contenus accessibles. Pour les adolescents désireux de passer à un profil public, notamment dans l’optique de devenir influenceurs, une autorisation parentale sera requise, qu’ils soient déjà membres ou non de la plateforme.
Antigone Davis, vice-présidente de Meta en charge des enjeux de sûreté, a souligné que cette mise à jour est essentielle pour garantir un environnement en ligne sécurisé pour les jeunes. Les parents auront également la possibilité de superviser les activités de leurs enfants sur le réseau social et pourront intervenir, y compris en bloquant l’application si nécessaire.
Un règlement renforcé sur l’âge
En parallèle, Meta se penche sur son règlement concernant l’âge. La vice-présidente a reconnu que de nombreux adolescents mentent sur leur âge afin d’accéder à des fonctionnalités non adaptées. Désormais, si un jeune tente de modifier sa date de naissance, il devra fournir une preuve de son âge.
Cette décision fait suite à une pression croissante de la part des autorités, notamment aux États-Unis, où une quarantaine d’États ont poursuivi Meta pour ses conséquences sur la santé mentale et physique des jeunes, citant des problématiques telles que la dépendance, le cyberharcèlement et les troubles alimentaires.
Les initiatives internationales et les défis persistants
Les préoccupations relatives à la sécurité des jeunes en ligne ne se limitent pas aux États-Unis. Dans des pays comme l’Australie, des projets de loi sont en cours pour fixer un âge minimal pour l’utilisation des réseaux sociaux, entre 14 et 16 ans.
Cependant, Meta refuse catégoriquement de mettre en place un contrôle systématique de l’âge pour tous ses utilisateurs, invoquant des raisons de confidentialité. Antigone Davis a suggéré que l’idéal serait que ce contrôle soit effectué au niveau des systèmes d’exploitation mobiles comme Android ou iOS, qui disposent déjà d’informations pertinentes sur l’âge des utilisateurs.
Des critiques face aux protections renforcées
Malgré ces nouvelles mesures, des experts demeurent sceptiques quant à leur efficacité. Matthew Bergman, avocat et fondateur d’une organisation représentant les victimes des réseaux sociaux, estime qu’Instagram alimente une dépendance chez les jeunes et les expose à des contenus nocifs. Il souligne que même si certaines restrictions sont mises en place, il reste encore beaucoup à faire pour minimiser les risques encourus par les adolescents.
Bergman appelle également à une régulation plus stricte des plateformes afin de les rendre moins addictives, tout en préservant les éléments positifs qui permettent aux utilisateurs de communiquer et d’explorer différents centres d’intérêt.
Dans ce contexte, la question de la responsabilité des réseaux sociaux en matière de santé mentale des jeunes continue de susciter des débats passionnés. Ainsi, alors que Meta avance dans ses efforts de protection des adolescents, de nombreux parents et professionnels de santé restent vigilants face aux implications de l’utilisation des plateformes sociales par les jeunes.