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Médicament amaigrissant et antidépresseurs : Attention au risque suicidaire

par michelle
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Médicament amaigrissant et antidépresseurs : Attention au risque suicidaire

Médicament amaigrissant et antidépresseurs : Attention au risque suicidaire

Plus que jamais, les traitements amincissants ont le vent en poupe. En 2023, les ventes de médicaments, tant contre le diabète que contre l’obésité, comme Ozempic, ont dépassé 19 milliards de dollars. D’après Goldman Sachs Group Inc., le marché pourrait même excéder les 100 milliards de dollars à l’échelle mondiale d’ici 2030. Dans le même temps, la consommation d’antidépresseurs ne cesse d’augmenter en Europe. En France, elle aurait même progressé de 62% entre 2014 et 2021 chez les jeunes. Or, d’après une étude internationale dont les résultats sont parus le 20 août dans la revue JAMA Network, combiner ces deux sortes de médicaments augmenterait le risque de suicide.

Analyse des effets combinés des médicaments

Pour leurs travaux, des chercheurs de New York, de Suisse et d’Italie ont analysé une base de données de l’Organisation mondiale de la santé recueillant des rapports d’idées noires et de tentatives de suicides parmi les personnes prenant ces médicaments dans plus de 140 pays. Ils ont restreint leur étude aux patients prenant à la fois un antidépresseur et du sémaglutide ou du liraglutide, qui composent respectivement Ozempic et Victoza, également un antidiabétique. Ils ont ainsi détecté 107 cas de pensées, actes suicidaires ou automutilation parmi les individus prenant du sémaglutide et 162 chez ceux qui consommaient du liraglutide.

Pour rappel, le sémaglutide augmente la production d’insuline et fait baisser la glycémie. Il réduit ainsi l’appétit et agit comme coupe-faim en ralentissant la digestion. Cependant, la nécessité d’une prescription médicale est primordiale pour éviter les effets indésirables graves.

Statistiques inquiétantes sur les risques suicidaires

Dans le détail, environ un tiers des patients utilisant l’un des deux médicaments amaigrissants l’ont fait sans ordonnance, c’est-à-dire sans être suivis médicalement. Parmi les individus ayant signalé des effets suicidaires et prenant du sémaglutide, 88 % ont eu des idées suicidaires, 6,5 % ont tenté une surdose et 6,5 % ont essayé de mettre fin à leurs jours.

Chez les utilisateurs de liraglutide, la situation est tout aussi alarmante : 72 % ont pensé au suicide, 10 % ont tenté de se tuer et 12 % y sont parvenus. Dans les deux groupes, dans 62% des cas, les idées suicidaires ont cessé après l’arrêt du médicament amaigrissant.

Des résultats à interpréter avec prudence

« Compte tenu du risque d’idées suicidaires chez les personnes prenant du sémaglutide hors indication, les autorités devraient envisager d’émettre un avertissement pour informer de ce risque », écrivent les chercheurs, notant toutefois que les résultats de cette étude doivent être interprétés à la lumière de plusieurs limites.

En effet, peu de patients ont signalé ce tragique effet. Qui plus est, l’étude ne prend pas en compte d’autres facteurs pouvant alimenter les idées noires comme la consommation d’alcool ou de drogues. Plusieurs universitaires anglais se sont d’ailleurs exprimés à ce sujet.

Réactions de la communauté scientifique

« Les preuves d’un effet réel dans ce cas sont extrêmement faibles. Nous ne pouvons pas conclure de l’étude que le sémaglutide lui-même est responsable des pensées suicidaires », déclare le Dr Stephen Evans, professeur émérite de pharmacoépidémiologie à la London School of Hygiene & Tropical Medicine. D’autres experts, tels que le Dr Stephen Burgess, ajoutent : « Nous devons comprendre si ces résultats représentent un effet secondaire spécifique de ces médicaments ou une conséquence rare mais tragique du parcours de perte de poids de certaines personnes. »

Les effets secondaires connus des médicaments amaigrissants

De son côté, l’industrie de la minceur n’a pas tardé à se défendre. « Des recherches indépendantes et des analyses de l’Agence européenne des médicaments n’ont pas trouvé d’association entre l’utilisation de médicaments GLP-1RA et l’apparition d’un risque accru de pensées ou d’actions suicidaires », assure un porte-parole de Novo Nordisk, le producteur de Wegovy et Ozempic.

Cependant, quel que soit le caractère réel des risques évoqués dans cette étude, Ozempic est régulièrement critiqué pour ses nombreux effets secondaires. A l’origine prescrit comme traitement antidiabétique, ce médicament est de plus en plus détourné à des fins amaigrissantes par des personnes non malades. Parmi les effets secondaires observés par l’Agence européenne des médicaments, on recense :

  • Nausées
  • Diarrhées
  • Hypoglycémies (chez plus d’un patient sur dix)
  • Constipation
  • Vomissements
  • Douleurs abdominales
  • Brûlures d’estomac
  • Calculs biliaires

Enfin, quelques individus ont rapporté avoir souffert de troubles du goût, d’une pancréatite et/ou d’une augmentation du rythme cardiaque.

Réflexion sur la prescription de médicaments

Il est essentiel d’aborder la question de la prescription de ces médicaments avec prudence. La course à l’amaigrissement peut diazoter le bien-être mental, surtout chez des patients souffrant déjà de dépression ou d-anxiété. Les professionnels de santé doivent prêter attention à l’historique médical de leurs patients avant de prescrire un traitement combiné.

Une évaluation approfondie de la santé mentale et un suivi régulier peuvent aider à minimiser les risques de pensées suicidaires associées à l’utilisation de médicaments amaigrissants en conjonction avec des antidépresseurs. Il est aussi important de sensibiliser les patients aux effets secondaires potentiels, les incitant à signaler toute pensée ou comportement inhabituel à leur médecin.

Conseils pour une utilisation sécurisée des médicaments

Pour garantir une utilisation sécurisée des médicaments amaigrissants et des antidépresseurs, il est crucial de suivre quelques recommandations :

  1. Consulter un professionnel de santé : Ne jamais commencer un traitement sans prescription médicale.
  2. Suivi régulier : Assurer un suivi médical continu pour évaluer l’efficacité et les effets secondaires des médicaments.
  3. Être vigilant aux changements d’humeur : Faire attention aux symptômes de dépression ou d’anxiété et les signaler à votre médecin.
  4. Éviter l’automédication : S’abstenir de prendre des médicaments amaigrissants sans prescription pour éviter des effets indésirables graves.
  5. Adopter une approche holistique : Combiner les médicaments avec une alimentation équilibrée et de l’exercice physique pour une perte de poids saine.

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