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Les raisons du taux élevé de mortalité du cancer en France selon un expert

par michelle
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Les raisons du taux élevé de mortalité du cancer en France selon un expert

Les causes du taux élevé de mortalité du cancer en France

En 2023, le cancer a entraîné la mort de 157 400 Français, selon l’Institut National du Cancer. Actuellement, il s’agit de la **première cause de décès en France**. Malheureusement, cette maladie n’est pas près de disparaître. Entre 1990 et 2023, le nombre de nouveaux cas par an a doublé, avec une hausse de 98 % chez les hommes et de 104 % chez les femmes toutes localisations confondues.

Prévention et dépistage du cancer : une insuffisance persistante en France

Un rapport récent de l’Organisation européenne du cancer (ECO) a révélé des « données alarmantes » sur la situation en France. « La prise en charge du cancer en France est bonne, elle est même dans la moyenne supérieure de l’Europe. En revanche, les choses laissent à désirer en ce qui concerne la prévention du cancer et son dépistage », résume le Pr. Matti Aapro, médecin oncologue et ex-président de l’Organisation européenne du cancer.

Il faut commencer par les points positifs. **En France, le taux de survie à 5 ans des principaux cancers est supérieur à la moyenne européenne**. Par exemple, il est de 87 % pour le cancer du sein (contre 83 % dans l’Union Européenne), de 64 % pour le cancer colorectal (contre 60 % en Europe) et même de 93 % pour le cancer de la prostate (contre 87 % en Europe). Le taux de mortalité par cancer est également inférieur en France par rapport à l’ensemble des pays européens (226,6 pour 100 000 habitants contre 242,2 pour 100 000).

Tabac et alcool : deux ennemis bien présents en France

Cependant, les autres chiffres présentés par l’Organisation européenne du cancer (ECO) sont loin d’être rassurants. En 2022, l’incidence de la maladie (autrement dit, la proportion de personnes qui développent un cancer pour 100 000 personnes) était de 571,5 en Europe. En France, ce taux s’élevait à 618,9.

« Il y a d’abord des difficultés du côté de la **prévention** », souligne le Pr. Matti Aapro. Ainsi, en France, les principaux facteurs de risque sont malheureusement plus présents que chez nos voisins européens. Le Pr. Aapro remarque que 25,3 % des Français fument quotidiennement (contre 18,8 % des Européens) et précise qu’un Français consomme 10,5 L d’alcool par an (contre 10 L pour un Européen). Or, l’**alcool** et le **tabac** seraient responsables, ou du moins impliqués, dans le développement de 96 000 cancers chaque année en France.

« Les Français restent également assez réticents vis-à-vis de la **vaccination anti-HPV**, qui vise à prévenir plusieurs cancers (du col de l’utérus, de la région anale, de la sphère ORL…) », précise le Pr. Aapro. La couverture vaccinale en France n’est que de 42 %, bien loin de l’objectif de l’Union Européenne de 90 %.

Les lacunes dans le dépistage des cancers

« Ensuite, il y aurait des progrès à faire en matière de **dépistage**, » estime le médecin oncologue. En effet, le cancer du sein et le cancer colorectal sont moins bien dépistés en France que dans la moyenne des pays européens. De plus, il n’existe pas de campagne de dépistage organisée pour le cancer de la prostate en France, bien qu’il fasse partie des cancers les plus fréquents.

Un manque de médecins oncologues en France

« La France manque de médecins spécialisés dans le traitement du cancer ainsi que d’infirmiers aptes à travailler en cancérologie, » ajoute le Pr. Aapro. En France, on compte 1,52 médecin oncologue pour 100 000 habitants, contre 3,76 pour 100 000 dans l’ensemble de l’Union Européenne. Quant aux infirmiers en oncologie, les chiffres ne sont pas favorables non plus avec 858 professionnels pour 100 000 habitants en France, contre 879 pour 100 000 en moyenne en Europe.

« Une fois la prise en charge du cancer amorcée, la France est efficace et la maladie est bien traitée. C’est en amont qu’il faut s’améliorer. Malheureusement, l’Union Européenne ne peut faire que des recommandations, pas de lois…, » conclut le Pr. Matti Aapro.

**Source :** Institut National du Cancer

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