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Les flatulences, un nouvel espoir contre la dépression post-partum

par michelle
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Les flatulences, un nouvel espoir contre la dépression post-partum

Les flatulences, un nouvel espoir contre la dépression post-partum

Les recherches sur le microbiote intestinal ont fait des avancées significatives ces dernières années. Il est maintenant établi que ce dernier joue un rôle crucial dans divers aspects de notre santé mentale, y compris les comportements et les fonctions cognitives. Selon l’Inserm, transférer la flore tronquée d’un individu souffrant de dépression à un individu sain suffit à déclencher une dépression chez ce dernier, ce qui confirme un lien de causalité entre microbiote intestinal et dépression. Une étude récente publiée dans la revue Cell a mis en lumière un aspect fascinant de cette relation : les gaz intestinaux produits par certaines bactéries du microbiote pourraient influencer les niveaux d’hormones sexuelles, et à leur tour, jouer un rôle dans la gestion de la dépression post-partum.

Le lien entre microbiote intestinal et dépression

Les scientifiques ont longtemps observé que le microbiote intestinal est impliqué dans des processus bien au-delà de la simple digestion. Des études ont montré des corrélations significatives entre la composition bactérienne de l’intestin et divers phénotypes, ainsi que les niveaux d’hormones stéroïdiennes liées au sexe et au stress. Ce lien devient encore plus pertinent lorsque l’on considère les troubles de l’humeur comme la dépression post-partum, qui touche près d’une femme sur cinq dans les mois suivant l’accouchement.

À partir de ces constats, des chercheurs de la Harvard Medical School ont identifié deux types de bactéries du microbiote intestinal, Gordonibacter pamelaeae et Eggerthella lenta, capables de produire des hormones sexuelles progestatives, qui jouent un rôle crucial dans le cycle menstruel et la grossesse. Ces bactéries utilisent les hormones stéroïdes présentes naturellement dans la bile pour produire des composés à effet hormonal.

Le microbiote comme organe endocrinien

Abigail Sloan Devlin, professeure de chimie organique et de pharmacologie à Harvard, explique que le corps humain produit de la progestérone dans les glandes surrénales, le placenta et les ovaires. Les recherches de son équipe suggèrent que le microbiote intestinal pourrait agir comme un organe endocrinien supplémentaire. En produisant des gaz intestinaux à partir de la digestion, comme l’hydrogène, certaines bactéries créent un métabolisme coopératif qui pourrait avoir des implications importantes pour la santé mentale et hormonale des femmes.

L’hydrogène gazeux, produit naturel de notre digestion, est le gaz le plus abondant dans notre intestin. Il est en partie responsable des flatulences. Sloan Devlin explique que certaines bactéries intestinales produisent de l’hydrogène gazeux, ce qui favorise la production d’alloprégnanolone, une hormone stéroïde produite pendant la grossesse et commercialisée sous le nom de Brexanolone pour traiter la dépression post-partum.

Flatulences et production d’hormones bénéfiques

L’alloprégnanolone est une hormone produite en grande quantité pendant la grossesse. Selon Sloan Devlin, les niveaux d’alloprégnanolone sont 100 fois plus élevés dans les selles des femmes au cours du troisième trimestre de la grossesse que dans celles des personnes non enceintes. Ces niveaux élevés pourraient jouer un rôle protecteur contre la dépression post-partum, en jouant un effet régulateur sur les niveaux d’hormones après l’accouchement.

Megan McCurry, co-auteure de l’étude, souligne que cette découverte pourrait ouvrir la voie à des thérapies ciblées sur les microbiomes pour traiter des maladies neurologiques telles que la dépression. En comprenant mieux les mécanismes par lesquels certaines bactéries intestinales produisent des stéroïdes comme l’alloprégnanolone, des solutions thérapeutiques innovantes pourraient être développées.

Comment diagnostiquer une dépression post-partum ?

La dépression post-partum se distingue du baby blues, souvent léger et passager, par ses symptômes plus sévères et durables. Elle se manifeste généralement progressivement dans les mois suivant l’accouchement. Ses symptômes incluent une fatigue perpétuelle, une incapacité à réaliser les tâches quotidiennes, une profonde tristesse sans raison apparente, une perte de plaisir, des pensées négatives (culpabilité, sentiment d’incompétence), des difficultés à dormir et des changements d’appétit.

Il n’existe pas de cause unique à la dépression post-partum. Les causes peuvent être physiologiques, comme le manque de sommeil, l’épuisement et les changements hormonaux, ou liées aux changements de vie colossaux qu’entraîne l’arrivée d’un enfant, surtout si c’est le premier. La nouvelle maman peut se sentir submergée par les nouvelles contraintes et le changement de paradigme avec son partenaire. Elle peut également revivre des deuils internes, tels que le deuil de sa vie d’avant ou ses idéalisations de la maternité.

Si vous reconnaissez plusieurs de ces symptômes en vous, il est crucial de consulter un professionnel de santé, qu’il s’agisse de votre sage-femme, de votre médecin traitant ou d’un psychologue, pour obtenir de l’aide et du soutien.

Les thérapies prometteuses ciblées sur le microbiote

Les avancées dans la compréhension des interactions entre le microbiote intestinal et le système endocrinien ouvrent de nouvelles perspectives de traitement pour les troubles de l’humeur post-partum. Sloan Devlin et son équipe espèrent que leurs découvertes mènent à l’élaboration de nouvelles thérapies basées sur la manipulation du microbiome. Ces thérapies ciblées pourraient devenir une alternative aux traitements hormonaux actuels, offrant une approche plus naturelle et potentiellement moins invasive.

Les futures recherches devront se concentrer sur la compréhension des mécanismes précis par lesquels les bactéries intestinales influencent les niveaux hormonaux et comment ces interactions peuvent être modifiées pour prévenir ou traiter la dépression post-partum. En outre, d’autres études cliniques seront nécessaires pour traduire ces découvertes en traitements efficaces et sûrs pour les patientes.

En conclusion, les connaissances croissantes sur le rôle du microbiote intestinal dans la santé mentale offrent un espoir tangible pour de nouvelles approches thérapeutiques. Les flatulences, souvent considérées comme une simple gêne, pourraient bien se révéler être un élément clé dans la lutte contre la dépression post-partum.

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