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L’épidémie de mpox relance les complots autour du Covid-19
Dans un centre de traitement de la mpox à l’hôpital général de référence de Nyiragongo, situé au nord de Goma (République démocratique du Congo), l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a récemment déclaré l’urgence de santé publique de portée internationale le 14 août. Ce plus haut niveau d’alerte a été émis en réponse à la propagation d’une nouvelle souche de mpox, précédemment connue sous le nom de variole du singe. Cette annonce a ravivé les rumeurs de « plandémie » (épidémie planifiée) et a suscité des spéculations parmi les théoriciens du complot.
Des échos des théories conspirationnistes de 2020
Les figures de proue de la désinformation qui avaient proliféré durant la pandémie de Covid-19 ont rapidement adapté leurs discours à la nouvelle situation autour de la mpox. Des personnalités comme Silvano Trotta, bien connu pour sa désinformation en francophonie, et Alexis Cossette, qui a popularisé des récits conspirationnistes entre la France et les États-Unis, se joignent à des groupes comme RéinfoCovid. Leur argumentation s’appuie nous rappelant les théories du complot de 2020.
Sur le fil des intérêts financiers
Un des arguments récurrents consiste à avancer que des individus comme Bill Gates, principal donateur privé de l’OMS, tirent profit des crises sanitaires. Grâce à une photo où son visage est habillé de boutons en forme de dollars, des internautes appellent à « suivre l’argent ». Ce raisonnement, déjà utilisé lors de l’émergence du Covid-19, extrapole ses interventions publiques, notamment ses prévisions sur les menaces bioterroristes, pour suggérer qu’il serait impliqué dans la diffusion du mpox.
Le déni des zoonoses et l’inventivité du complotisme
Ce phénomène de bouc émissaire s’accompagne souvent d’un déni des origines animales des virus. Une publication virale s’attaque à la terminologie, affirmant que la variole du singe ne devrait pas avoir ce nom alors qu’on sait qu’elle circule principalement chez les rongeurs. Cette désinformation alimente un catalogue de maladies fictives, comme « l’acné de la coccinelle », pour détourner l’attention des vérités scientifiques sur la transmission zoonotique.
Les inévitabilités des théories sur les origines du virus
La pandémie de Covid-19 avait déjà été marquée par des spéculations sur un virus échappé d’un laboratoire, une thématique qui réapparaît aujourd’hui avec la mpox. Des informations sur des travaux en laboratoire sur la variole sont relayées pour soutenir l’hypothèse de manipulations scientifiques mal intentionnées.
Différences entre mpox et Covid-19
Certaines voix s’élèvent pour rappeler que la transmission de la mpox est fondamentalement différente de celle du Covid-19. Contrairement aux virus respiratoires, la mpox se propage par contact physique ou lors de rapports sexuels. Cela réduit considérablement son potentiel de contagiosité et les réponses sanitaires nécessaires. L’épidémiologiste Antoine Flahault souligne qu’aucune proposition de confinement n’a été évoquée en rapport avec la mpox.
Les critiques des théories du complot
Des théoriciens du complot, notamment Silvano Trotta, voient un lien entre l’alerte de l’OMS et une conspiration des multinationales pharmaceutiques. Toutefois, les vaccins contre la variole sont désormais génériques, limitant ainsi les bénéfices pour les grandes compagnies pharmaceutiques.
Alexis Cossette, en particulier, évoque des théories reliant l’alerte de l’OMS à des enjeux politiques, sous-estimant les urgences sanitaires déjà soulevées par la mpox.