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Le VIH n’épargne personne, y compris les personnes de plus de 50 ans. Selon une étude de Santé publique France (SpF), en 2023, environ 5 500 personnes ont été diagnostiquées séropositives, dont environ 1 200, soit 22 %, étaient âgées de 50 ans ou plus. Ce constat met en lumière une réalité souvent méconnue et négligée dans les campagnes de prévention.
Un appel à la prévention
En ce 1er décembre, Journée mondiale de lutte contre le sida, des voix s’élèvent pour renforcer les efforts de prévention, notamment pour les plus de 50 ans. Florence Thune, directrice générale du Sidaction, déclare : « La question du VIH chez les plus de 50 ans et les séniors n’est pas assez abordée dans les campagnes de prévention. On a souvent tendance à se focaliser sur les jeunes, alors que les chiffres montrent qu’une personne sur cinq qui découvre sa séropositivité a plus de 50 ans. »
Des chiffres alarmants
Les statistiques révèlent que 13 % des personnes ayant découvert leur séropositivité en 2023 avaient entre 50 et 59 ans, et 9 % étaient âgées de 60 ans ou plus. Parmi ces derniers, trois quarts sont des hommes. Malgré les efforts de communication de Santé publique France, le nombre de nouveaux cas ne montre pas de tendance à la baisse. En effet, le nombre de cas de nouvelles infections à chlamydia, syphilis et gonorrhée augmente aussi chez les plus de 50 ans.
Utilisation du préservatif
La protection contre le VIH et les infections sexuellement transmissibles (IST) passe par des moyens simples et accessibles, comme l’utilisation du préservatif. Cependant, une enquête récente de l’Inserm indique que seulement 50 % des femmes et 44 % des hommes de 50-59 ans ont utilisé un préservatif lors d’un premier rapport sexuel avec un nouveau partenaire au cours de l’année écoulée. Bien que similaires aux autres tranches d’âge, ces chiffres restent insuffisants.
Retard de dépistage
Un autre point préoccupant est que 40 % des plus de 50 ans découvrent leur infection à un stade avancé, comparé à 26 % des 25-49 ans. Ce retard de dépistage souligne l’importance d’une sensibilisation accrue à la prévention et au dépistage, d’autant plus que 27 % des cas sont détectés à un stade précoce, indiquant une prise de risque dans cette population.
Le tabou autour de la sexualité
Le VIH persiste parmi les 50-59 ans, en partie à cause d’un sentiment de faible dangerosité du virus. Florence Thune souligne que, même si cette tranche d’âge a été témoin des premières campagnes de prévention, le sentiment de danger semble diminuer avec le temps. Elle appelle à une implication plus forte des professionnels de santé pour aborder le sujet de la sexualité chez les plus de 50 ans.
Conclusion
Des initiatives telles que le programme « Mon test IST », lancé en septembre 2024, permettent de faciliter l’accès au dépistage des infections sexuellement transmissibles, y compris le VIH. Pour une meilleure prévention, il est crucial de reconnaître et d’aborder les réalités de la sexualité des plus de 50 ans, qui restent très actifs sexuellement.