Le ministre russe de la santé annonce une avancée sur le vaccin anti-cancer
Le ministre russe de la santé, Mikhaïl Mourachko, a annoncé que le vaccin anti-cancer développé par des scientifiques russes est actuellement en phase d’études précliniques (sur des animaux). Les premières résultats devraient être obtenus d’ici la fin de l’année, avec un début des essais cliniques sur l’homme prévu peu après.
Les déclarations de Mourachko ont été faites ce dimanche lors d’une interview avec l’agence TASS, en marge du Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF).
Développement et Étapes Futures
Selon Mourachko, les résultats préliminaires des études précliniques sur le vaccin russe anti-cancer seront disponibles fin 2024.
« Le vaccin est actuellement en phase d’études précliniques. Nous prévoyons d’obtenir des résultats préliminaires d’ici la fin de l’année et de démarrer les essais cliniques », a-t-il ajouté.
Le vaccin est développé conjointement par plusieurs équipes de scientifiques représentant le Centre national de recherche en épidémiologie et microbiologie Gamaleya, l’Institut de recherche en oncologie Herzen de Moscou, et le Centre de recherche en cancérologie Blokhin.
Le Financement et les Avancées
Selon le ministre, la recherche est financée par l’État dans le cadre d’un programme gouvernemental. De son côté, l’académicien russe Alexandre Guinzbourg a annoncé que le vaccin russe contre tous les types de cancer a passé avec succès les tests effectués sur des souris de laboratoire, selon un rapport publié par Russia Today.
L’académicien a expliqué que le vaccin pourra être administré aux patients atteints de cancer soit par injection directement dans la tumeur maligne, soit par injection intramusculaire selon le cas du patient.
Technologie de l’ARN Messager
L’académicien Guinzbourg a précisé que le vaccin a été conçu en utilisant la technologie de l’ARN messager (mRNA).
Habituellement, les vaccins sont fabriqués à partir de virus inactivés ou atténués, ce qui stimule une réponse immunitaire pour protéger le corps des agents pathogènes vivants. Cependant, le développement de ce type de vaccins nécessite de nombreuses substances chimiques et cultures cellulaires, ce qui prend du temps et augmente le risque de contamination.
En revanche, la fabrication de vaccins à ARN messager ne présente pas ces problèmes. Ces doses guident le corps à produire lui-même des anticorps, permettant ainsi au système immunitaire de se préparer à combattre les protéines spécifiques associées aux pathogènes le jour où ils apparaîtront.
Avantages de la Technologie mRNA
Guinzbourg a expliqué que l’avantage majeur de cette technologie est qu’elle permet de créer de très fortes concentrations de l’antigène cible dans les cellules.
« Cela permet au système immunitaire de la personne affectée de différencier les cellules saines des cellules malignes. »
Il a ajouté : « Nous avons démontré qu’il est nécessaire d’injecter le vaccin soit dans la tumeur, soit dans les muscles. En cas d’administration orale, il serait absorbé par le foie en raison de son enveloppe lipidique. Toutefois, en l’injectant dans la tumeur ou les muscles, il se distribue uniformément dans tout le corps. »
Test du Vaccin sur un Type de Cancer
Le vaccin a été testé sur des souris atteintes de mélanome (cancer de la peau). Le mélanome
Les chercheurs ont observé une différence significative dans la taille de la tumeur entre les animaux vaccinés et non vaccinés 15 jours après l’injection, lorsque le système immunitaire commence à agir. Les souris non vaccinées sont décédées entre 19 et 22 jours, tandis que celles ayant reçu le vaccin sont encore en vie.
En février dernier, le président russe Vladimir Poutine avait annoncé que les scientifiques russes étaient proches de produire des vaccins contre le cancer, susceptibles d’être disponibles pour les patients bientôt. Selon Poutine : « Nous sommes très proches de la production de ce que l’on appelle des vaccins contre le cancer et des médicaments d’immunomodulation de nouvelle génération. »
Collaborations Internationales sur les Vaccins Anti-cancers
Plusieurs pays et entreprises travaillent actuellement sur des vaccins anti-cancer. L’année dernière, le gouvernement britannique a signé un accord avec l’entreprise allemande BioNTech pour lancer des essais cliniques fournissant des « traitements personnalisés contre le cancer », visant à atteindre 10 000 patients d’ici 2030.
Les entreprises pharmaceutiques Moderna et Merck & Co développent également un vaccin expérimental contre le cancer qui, selon une étude, réduit de moitié le risque de récidive ou de décès dû au mélanome trois ans après le traitement.
Actuellement, il existe six vaccins autorisés contre les virus du papillome humain (HPV), responsables de nombreux types de cancer, dont le cancer du col de l’utérus, selon l’Organisation mondiale de la santé. De plus, il existe des vaccins contre l’hépatite B (HBV), pouvant entraîner un cancer du foie.