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La rougeole en progression en Europe : pourquoi elle reste dangereuse
La rougeole est loin d’être éradiquée ! L’OMS (Organisation mondiale de la santé) considère même qu’elle constitue une menace qui continue de s’amplifier.
La flambée des cas de rougeole se poursuit en Europe
Les premiers chiffres de 2024 confirment malheureusement cette tendance. Selon un communiqué publié le 28 mai 2024 par l’organisme international, le nombre de cas enregistrés depuis le début de cette année en Europe (56 634, avec 4 décès) dépassera bientôt le nombre total de cas signalés en 2023 (61 070 cas et 13 décès).
En France, grâce à l’obligation de vaccination en vigueur depuis 2018, les flambées épidémiques qui touchaient régulièrement l’Hexagone se sont affaiblies. Elles n’ont toutefois pas disparu. En témoigne la flambée que connaît la région Auvergne-Rhône-Alpes depuis septembre 2023 avec plus de 200 cas constatés, comparé à seulement 50 cas pour toute l’année 2023 et un seul en 2022 et 2021.
Nourrissons et jeunes adultes les plus touchés par la rougeole
Considérée – à tort – comme une maladie infantile, la rougeole touche principalement les nourrissons âgés de moins de 12 mois, encore trop jeunes pour avoir bénéficié de la vaccination, mais également la population des 20-30 ans. Ces jeunes adultes sont généralement des sujets n’ayant pas été vaccinés dans leur enfance ou n’ayant reçu qu’une seule dose de vaccin.
Les nourrissons et les jeunes adultes constituent aussi les deux classes d’âge les plus concernées par les complications graves de la rougeole.
La rougeole est une maladie infectieuse très contagieuse, pour laquelle il n’existe pas de traitement curatif spécifique. Elle se transmet facilement, quelles que soient les mesures d’hygiène mises en place. Quasiment quiconque est exposé se retrouve affecté : un malade peut ainsi contaminer de quinze à vingt personnes non vaccinées.
Complications de la rougeole : une hospitalisation possible
La rougeole se traduit en général par des épisodes de diarrhée, une otite. Des complications peuvent cependant survenir : pneumonie, laryngite, et surtout encéphalite aiguë.
Ces formes compliquées de la rougeole sont graves et peuvent conduire à une hospitalisation, voire à un décès. Plusieurs dizaines de cas d’encéphalite ont ainsi été recensées en France par Santé publique France.
Par ailleurs, la rougeole entraîne une fatigue générale durable, favorisant les infections dans les mois qui suivent la maladie par une baisse temporaire de l’immunité.
Le vaccin ROR devenu obligatoire chez les moins de 2 ans
La vaccination contre la rougeole est efficace et bien tolérée ; les contre-indications sont très rares. Le vaccin trivalent ROR (pour rougeole, oreillons, rubéole) est remboursé à 100 % pour les enfants jusqu’à 17 ans. Au-delà, il est remboursé à 65 %.
La première dose de vaccin est préconisée à l’âge de 12 mois. La deuxième dose doit être administrée entre 16 et 18 mois.
Cette vaccination, longtemps seulement recommandée en France, est devenue obligatoire chez les enfants de moins de 2 ans depuis le 1er janvier 2018.
Deux doses de vaccin pour les jeunes adultes non vaccinés
La couverture vaccinale chez les jeunes adultes, une population particulièrement concernée par les complications de la rougeole, a par ailleurs été renforcée. Deux doses de vaccin, au lieu d’une dose unique, sont aujourd’hui préconisées pour toute personne non vaccinée née après 1980. La nouvelle obligation vaccinale ne vise toutefois pas les jeunes adultes.
Une couverture vaccinale qui reste insuffisante
Selon les pouvoirs publics français, la couverture vaccinale reste insuffisante, et permet au virus de continuer à circuler dans notre pays. Un problème également pointé du doigt par l’OMS pour expliquer le bond des cas de rougeole dans le monde : « Cette augmentation des flambées épidémiques et des décès dus à la rougeole est très impressionnante, mais elle n’a, hélas, rien d’étonnant compte tenu de la baisse des taux de vaccination observée au cours des dernières années. »
Si le taux mondial de couverture vaccinale de la première dose a progressé et est désormais à 83 %, il est encore bien en deçà « du niveau de couverture de 95 % nécessaire pour protéger les communautés contre les épidémies » que recommande l’OMS. 99 % des enfants de moins de 5 ans qui ont contracté la rougeole en 2023 n’avaient pas reçu les 2 doses de vaccin antirougeoleux nécessaires pour une protection efficace.