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La grippe aviaire : une menace potentielle de pandémie, avertit un expert américain
La grippe aviaire fait de plus en plus parler d’elle ces dernières semaines, notamment aux États-Unis où les cas humains ont été rapportés, du fait de contacts avec des vaches laitières infectées. Mais cette menace ne se limite pas au territoire américain, d’autres régions du globe observent également une recrudescence de cas. Cela a poussé l’Union européenne à commander des doses de vaccin préventif pour éviter que la maladie ne se transmette d’homme à homme, un phénomène connu sous le nom de transmission interhumaine.
Augmentation des cas et préoccupations
Nos confrères de The Independent rapportent des déclarations qui n'atténuent guère les inquiétudes autour de cette maladie. Robert Redfield, ancien directeur des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), a en effet annoncé à la chaîne NewsNation que, selon lui, la prochaine pandémie pourrait être due à la grippe aviaire.
“Je pense vraiment qu’il est très probable que nous aurons, à un moment donné, la question n’est pas de savoir si, mais plutôt de savoir quand nous aurons une pandémie de grippe aviaire”, a déclaré Robert Redfield lors de l'émission de NewsNation.
Selon l’ex-directeur des CDC, le taux de mortalité dû à la grippe aviaire pourrait être beaucoup plus élevé (25 à 50 %) que celui dû au Covid-19, ce qui donnerait à la dernière pandémie une apparence de "grippette" en comparaison.
Surveillance et mesures préventives
Actuellement, aucune transmission interhumaine n’a été rapportée, mais cela pourrait changer à l’avenir. Robert Redfield a expliqué que cinq acides aminés doivent changer de récepteur clé pour que le virus de la grippe aviaire soit capable de se connecter à un récepteur cellulaire humain, permettant ainsi au virus d'infecter nos cellules. Cette modification rendrait le virus transmissible d’un humain à un autre.
“Une fois que le virus aura acquis la capacité de s’attacher au récepteur humain, puis de passer d’un humain à l’autre, c’est à ce moment-là qu’il y aura une pandémie”, a précisé Redfield. Personne ne sait exactement combien de temps il faudra pour que ces changements se produisent naturellement, mais les experts restent vigilants.
Le rôle des animaux dans la propagation
Une des préoccupations majeures est le rôle des animaux dans la propagation de la grippe aviaire. Aux États-Unis, les vaches sont désormais affectées, et elles sont souvent en contact avec des élevages de porcs, qui sont plus susceptibles de transmettre la grippe aux humains. Cette proximité entre espèces animales augmente le risque de mutations et de transmission du virus à l'homme.
Ce qui inquiète également Robert Redfield, c’est la possibilité de créer ce virus transmissible entre humains en laboratoire. En 2012, des chercheurs avaient déjà réussi cela et publié leurs résultats dans une revue scientifique, ce qui signifie que la "recette" pour un virus hautement infectieux pour l’homme est déjà connue.
Préoccupations mondiales et réponses sanitaires
En réponse à ces préoccupations, des mesures ont été mises en place à l’échelle mondiale pour surveiller et prévenir la grippe aviaire. Les gouvernements, les organisations internationales et les communautés scientifiques travaillent ensemble pour améliorer la surveillance des virus et développer des vaccins efficaces.
Les programmes de vaccination ne concernent pas seulement les humains, mais aussi les populations animales pour réduire les risques de mutation et de transmission. À titre d’exemple, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) collaborent sur des initiatives de santé animale et humaine intégrées.
Les implications pour l’avenir
Selon les experts, il est indispensable de renforcer la recherche sur les virus zoonotiques, ceux qui passent des animaux aux humains, et de mieux comprendre leur mécanisme de transmission. La grippe aviaire, avec sa capacité potentielle à provoquer une pandémie, illustre parfaitement l'importance de ce travail de préparation et de prévention.
En investissant dans la recherche et les technologies de surveillance, en renforçant les infrastructures de santé publique et en encourageant la coopération internationale, il est possible de réduire les risques et d'améliorer les réponses aux futures menaces virales.
Conclusion
L'alerte lancée par Robert Redfield rappelle l'importance de la vigilance et de la préparation face aux risques de pandémie. Bien que les découvertes scientifiques aient permis des avancées significatives, elles soulignent également les dangers potentiels des modifications virales et de la biotechnologie. Il est donc crucial de continuer à surveiller et à étudier la grippe aviaire de près pour protéger les populations mondiales contre une éventuelle crise sanitaire.