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Streptocoque A : Bilan de l’alerte nationale sur les infections invasives
Par Mathilde Debry
Une évaluation des infections à streptocoque A en Auvergne-Rhône-Alpes
Depuis 2015, des études ont été menées pour évaluer les mesures de gestion des cas d’infections invasives à streptocoque A (IISGA) en Auvergne-Rhône-Alpes. Cette analyse a pris un tournant important lors de l’alerte nationale de 2022-2023, incitant les professionnels de santé à déclarer tous les cas hospitalisés aux autorités sanitaires.
Des résultats probants grâce à une étude de Santé Publique France
Face à une recrudescence des cas d’IISGA à la fin de l’année 2022, des chercheurs de Santé Publique France se sont penchés sur l’efficacité de cette mesure. Dans leur rapport, ils avaient pour objectif de décrire les cas signalés depuis 2015 tout en se concentrant sur la période de l’alerte nationale.
Analyse des signalements : différences marquées
Pour mener à bien cette étude, une enquête descriptive a été réalisée, examinant les signalements d’IISGA reçus par l’Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes. Deux périodes ont été comparées : avant l’alerte (du 1er janvier 2015 au 5 décembre 2022) et pendant l’alerte (du 6 décembre 2022 au 2 mars 2023). Sur les 181 cas signalés, 66 % l’ont été durant les trois mois d’alerte, révélant des différences significatives.
- Un plus grand nombre de déclarants variés a été observé durant l’alerte.
- Le délai de signalement a diminué, passant de 7,2 jours à 4,8 jours.
- Les formes pleuropulmonaires étaient plus fréquentes, remplaçant les infections gynéco-obstétricales.
- Les recommandations d’antibioprophylaxie ont été renforcées pour les contacts au sein du même foyer.
Impact de l’alerte sur la santé publique
Les chercheurs concluent que l’alerte de 2022 a eu un effet positif en sensibilisant les professionnels de santé aux signalements précoces des cas d’IISGA. Ce phénomène a permis une mise en place rapide des mesures de gestion nécessaires. Ils soulignent également le rôle crucial des ARS dans l’organisation et la coordination des interventions de santé publique.
Bien que les signalements d’IISGA ne soient pas obligatoires en France, il est essentiel de maintenir des efforts pour les signalements précoces. Cela facilitera la mise en œuvre des mesures adaptées, particulièrement dans les collectivités ou autour de cas groupés.
Conséquences graves des infections à streptocoques invasifs
Les infections à streptocoques invasifs du groupe A (SGAi) sont rares mais peuvent entraîner des symptômes graves, notamment :
- Fièvre et essoufflement dus à une pneumonie,
- Douleurs intenses et rougeurs associées à une fasciite nécrosante,
- Symptômes tels que fièvre, frissons, douleurs musculaires, nausées et vomissements.