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Pénuries de médicaments : 8 millions d’euros de sanctions pour les laboratoires
Malgré leur caractère essentiel, les stocks de plusieurs laboratoires sont insuffisants pour garantir l’approvisionnement en médicaments. Face à cette situation préoccupante, les autorités sanitaires ont décidé d’agir en sanctionnant les manquements constatés. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a ainsi annoncé des sanctions financières s’élevant à 8 millions d’euros à l’encontre de divers laboratoires pharmaceutiques qui n’ont pas respecté l’obligation de maintenir un stock de sécurité durant quatre mois.
Des mesures renforcées pour répondre aux pénuries de médicaments
Au cours des dernières années, la législation concernant les obligations des groupes pharmaceutiques a été strictement renforcée. Ces nouvelles règles visent à assurer le maintien de stocks suffisants afin de faire face aux pénuries de médicaments, une problématique qui s’aggrave de plus en plus chaque année. Les entreprises doivent désormais garantir des stocks de deux à quatre mois pour les médicaments dits d’intérêt thérapeutique majeur (MITM), des produits indispensables dont l’interruption de traitement peut mettre en péril la vie des patients.
Une situation alarmante avec une trentaine de références concernées
Les sanctions récemment révélées par l’ANSM, qui se rapportent à des manquements observés en 2023, sont sans précédent. En comparaison, seulement 500.000 euros de sanctions avaient été imposées pour l’année 2022. Cette fois-ci, une trentaine de références médicales sont touchées, englobant un éventail thérapeutique varié.
Selon Alexandre de la Volpilière, directeur général de l’ANSM, « les manquements identifiés incluent des antihypertenseurs, des anticancéreux, des antimicrobiens, ainsi que des médicaments en neurologie. Aucune classe thérapeutique n’est épargnée par ce phénomène. »
Focus sur les principaux laboratoires concernés
Parmi les laboratoires impactés, on retrouve des grands noms tels que Biogaran, Sandoz et Viatris. Les sanctions les plus sévères portent sur des médicaments génériques, qui sont également à l’origine des principales ruptures d’approvisionnement constatées ces dernières années. Par exemple, Biogaran fait face à d’importantes sanctions dues à des stocks insuffisants d’une molécule largement utilisée contre l’hypertension, l’irbesartan.
Ces nouvelles sanctions soulignent l’urgence d’agir pour remédier aux pénuries de médicaments et assurer la disponibilité continue des traitements vitaux pour les patients en France.