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Comment TikTok a aidé à diagnostiquer une maladie rare chez un bébé
Morgan Rachal, 29 ans, et son mari Kirk, 34 ans, originaires de Louisiane aux États-Unis, ont accueilli en octobre 2022 leur deuxième fille, Lydia. La petite fille semblait grandir normalement et, mis à part de fréquentes otites, des troubles du transit et quelques difficultés à trouver le sommeil, elle paraissait en parfaite santé. Ces petits soucis infantiles étaient jugés bénins par sa maman.
Cependant, un jour, sa grand-mère a découvert sur TikTok l’histoire d’une autre petite fille présentant les mêmes symptômes et, de manière surprenante, les mêmes sourcils épais que Lydia. « Elle ressemblait exactement à Lydia », raconte sa maman au Daily Mirror. C’est alors que Morgan a montré la vidéo TikTok à son médecin, qui a décidé de faire passer des tests à Lydia. C’est ainsi que le diagnostic de syndrome de Sanfilippo B a été confirmé.
Qu’est-ce que le syndrome de SanFilippo ?
Le syndrome de Sanfilippo, souvent surnommé (à tort) « Alzheimer infantile », est une maladie génétique rare. « Il s’agit en réalité d’une maladie générant des troubles du développement psychomoteur qui n’ont rien de commun avec la maladie d’Alzheimer », explique la Fondation Recherche Alzheimer.
Les enfants atteints du syndrome de Sanfilippo souffrent d’un déficit en certaines enzymes cruciales pour éliminer les déchets cellulaires. Cette anomalie conduit à l’accumulation de sucres non digérés dans l’ensemble des cellules de l’organisme, notamment le foie, ce qui entraîne des perturbations considérables dans le développement psychomoteur des enfants.
Les premiers symptômes apparaissent généralement avant l’âge de 3 ans et incluent un retard du développement cognitif, une hyperactivité, un comportement autistique et des troubles du sommeil. Avec la progression de la maladie, l’atteinte neurologique provoque une déficience intellectuelle et une réduction des capacités motrices, menant à une perte d’autonomie autour de l’âge de 10 ans, comme le précise l’Institut Pasteur.
Absence de traitement pour le syndrome de SanFilippo
À ce jour, aucun traitement curatif n’a été découvert pour cette maladie. Selon la maman de Lydia, « Lydia ne pourra ni marcher, ni parler. Elle ne survivra pas à la troisième décennie de sa vie. Sa joie actuelle lui sera enlevée si elle ne suit pas de traitement ».
Néanmoins, grâce au diagnostic précoce permis par la vidéo TikTok, Morgan espère pouvoir faire participer sa fille à un essai clinique. « Sans la vidéo TikTok, je n’aurai rien su avant que les lésions cérébrales ne commencent à se produire », confie-t-elle. Cet espoir repose sur les recherches en cours et les pistes thérapeutiques actuellement explorées par la communauté médicale.
L’impact inattendu des réseaux sociaux
Cette histoire met en lumière le rôle de plus en plus significatif que jouent les réseaux sociaux dans la diffusion des informations médicales. TikTok, en particulier, est devenu une plateforme où des parents partagent leurs expériences, permettant à d’autres de reconnaître les symptômes similaires chez leurs propres enfants.
Bien que les réseaux sociaux ne remplacent pas l’expertise médicale, ils peuvent servir de puissant outil de sensibilisation. De plus, des outils technologiques et des communautés de soutien sur Internet offrent des ressources à ceux qui vivent avec des conditions rares, aidant à améliorer leur qualité de vie et à obtenir des diagnostics précoces.
Les défis des maladies génétiques rares
Les maladies rares posent un défi colossal pour le secteur de la santé en raison de leur complexité et de leur diversité. Chaque maladie rare touche un nombre limité de patients, ce qui rend difficile la réalisation de recherches et le financement de projets dédiés.
Cependant, des organisations et des fondations, telles que la Fondation Recherche Alzheimer et l’Institut Pasteur, continuent de travailler sans relâche pour comprendre et traiter ces maladies. Leurs efforts comprennent la collecte de fonds, le soutien aux familles et le financement des recherches et des essais cliniques.
La communauté internationale de la santé encourage aussi la collaboration entre chercheurs, médecins et familles. L’harmonisation des efforts et des ressources pourrait accélérer le développement de traitements novateurs et offrir des perspectives d’avenir plus optimistes pour les enfants comme Lydia.
Un avenir plein d’espérances
Malgré le diagnostic difficile et le pronostic sombre, l’histoire de Lydia et de sa famille est un témoignage poignant de résilience et de solidarité. Grâce à la vigilance de la grand-mère et la puissance des réseaux sociaux, Lydia a une chance de bénéficier des avancées scientifiques à venir.
Pour les parents confrontés à une telle situation, l’espoir réside dans la recherche continue et les nouvelles approches thérapeutiques. En participant à des essais cliniques et en restant informés des progrès scientifiques, ils peuvent offrir à leurs enfants les meilleures chances de qualité de vie possible.
En fin de compte, cette histoire illustre non seulement les défis des maladies génétiques rares, mais aussi le potentiel des nouvelles technologies pour transformer des vies, un partage à la fois.