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Comment se protéger du déclin cognitif selon un nouveau rapport
La prévention du déclin cognitif, en particulier la démence, est une question préoccupante pour beaucoup. Un récent rapport publié par la Commission Lancet offre des réponses prometteuses. Selon ce document, il existe des moyens de prévenir jusqu’à 50 % des cas de démence grâce à des ajustements dans divers facteurs de risque.
Le rapport identifie 14 facteurs pouvant être modifiés, allant des habitudes quotidiennes aux conditions de santé, offrant ainsi une feuille de route complète pour protéger nos cerveaux et maintenir leur santé.
Facteurs de risque identifiés
Ces recommandations sont fondées sur des recherches approfondies et ont été présentées lors de la conférence internationale de l’Association Alzheimer, publiée le 31 juillet dernier. Les experts de la Commission Lancet, un organisme scientifique indépendant de renommée mondiale, présentent des suggestions basées sur des preuves pour améliorer la santé publique globale.
Le rapport introduit également deux nouveaux facteurs de risque, que l’on estime responsables de 9 % des cas de démence, dont :
- Taux élevé de cholestérol LDL (lipoprotéines de basse densité) dans le milieu de la vie (environ 40 ans) représentant 7 % des cas,
- Perte de vision non traitée durant les années ultérieures, impliquant 2 % des cas.
Ces derniers s’ajoutent à 12 facteurs de risque déjà établis par la Commission Lancet en 2020, tels que :
- Faible niveau d’éducation,
- Déficience auditive,
- Hypertension artérielle,
- Tabagisme,
- Obésité,
- Dépression,
- Activité physique insuffisante,
- Diabète,
- Consommation excessive d’alcool,
- Trauma crânien,
- Pollution de l’air,
- Isolement social.
Ensemble, ces facteurs représentent environ 40 % des cas de démence.
L’urgence d’agir
Avec une population âgée croissante dans le monde, le nombre de personnes vivant avec une démence pourrait tripler d’ici 2050, passant de 57 millions en 2019 à 153 millions. Les coûts liés à la santé et aux services sociaux engendrés par la démence dépassent déjà un trillion de dollars par an.
Dans certains pays à revenu élevé, tels que les États-Unis et le Royaume-Uni, la proportion de personnes âgées atteintes de démence a diminué, notamment parmi les populations bénéficiant de meilleures conditions socio-économiques. Ceci est attribué à une meilleure résilience cognitive et physique tout au long de la vie.
La professeure Jill Livingston, de l’University College London, déclare : « Il existe encore beaucoup à faire pour réduire le risque de démence. Il n’est jamais trop tôt ou trop tard pour agir ».
Recommandations pour réduire le risque de démence
Pour atténuer le risque de démence tout au long de la vie, la Commission a formulé 13 recommandations essentielles :
- Assurer un bon système éducatif pour tous les enfants.
- Fournir des dispositifs d’audition aux personnes malentendantes et réduire l’exposition au bruit nuisible.
- Surveiller le cholestérol LDL à partir de 40 ans et traiter les cas élevés.
- Rendre l’évaluation et le traitement de la perte de vision accessibles à tous.
- Traiter efficacement la dépression.
- Utiliser des équipements de protection lors de sports de contact et à vélo.
- Favoriser des environnements communautaires soutenants pour renforcer les interactions sociales.
- Limiter l’exposition à la pollution de l’air via des politiques de qualité de l’air.
- Élargir les mesures anti-tabac, notamment à travers la régulation des prix et l’augmentation de l’âge légal d’achat.
- Réduire la teneur en sucre et en sel dans les aliments en vente.
Ces stratégies sont vitales pour augmenter non seulement les années de vie en bonne santé mais aussi pour réduire la durée durant laquelle les individus vivent avec la maladie.
La professeure Livingston précise : « Un mode de vie sain, incluant l’exercice régulier et une stimulation cognitive, peut non seulement diminuer le risque de démence, mais aussi retarder son apparition ».