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Augmentation des carences minérales chez les femmes et risque de troubles thyroïdiens

par michelle
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Augmentation des carences minérales chez les femmes et risque de troubles thyroïdiens

Augmentation des carences minérales chez les femmes et risque de troubles thyroïdiens

« La carence en iode, en particulier la carence légère, reste un problème répandu » en Europe, alertait l’Organisation mondiale de la santé dans un rapport paru fin juin. À terme, ce manque peut entraîner de nombreux problèmes pour la santé, notamment des troubles thyroïdiens, s’inquiète l’organisation qui dénonce la place croissante des substituts végétaux dans l’alimentation occidentale. Cette tendance prendrait le pas sur les principales sources d’iode comme le lait, les produits laitiers et le poisson. Or, « le lait et les produits laitiers constituent des sources importantes d’iode dans de nombreux pays d’Europe occidentale et centrale, en particulier pour les enfants », rappelle le rapport.

Carences en iode : un risque accru pour les femmes

Les femmes seraient particulièrement à risque. « L’évolution vers la consommation de produits laitiers à base de plantes, en particulier chez les femmes, qui présentent déjà un risque plus élevé de carence en iode et de maladies thyroïdiennes que les hommes, est préoccupante pour leur nutrition en iode », alerte le docteur Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe.

En France, les recommandations journalières en termes d’apport en iode sont de 150 microgrammes par jour. Les femmes enceintes ou allaitantes, quant à elles, devraient en consommer jusqu’à 200 microgrammes par jour. Actuellement, si les hommes parviennent à couvrir leurs besoins, la plupart des femmes sont carencées (135 µg en moyenne).

Pourquoi l’iode est-elle importante ?

L’iode est un minéral essentiel. Sa principale fonction est de participer à la synthèse des hormones thyroïdiennes, telles que la thyroxine (T4) et la triiodothyronine (T3). Ces hormones sont indispensables à la régulation du métabolisme et au développement du cerveau et du système nerveux chez les enfants. Dans le corps d’un adulte de taille moyenne (70 kg), on trouve environ 15 mg d’iode dont 80 % sont stockés dans la thyroïde. Ce stock se renouvelle grâce à nos apports alimentaires. Ces derniers doivent être suffisants pour couvrir les besoins de notre organisme.

Quand nous consommons un aliment riche en iode, la thyroïde n’en retient qu’environ 20 %. Le reste est éliminé par les urines. La glande thyroïde a besoin d’une quantité suffisante d’iode pour bien fonctionner. Ainsi, une carence en iode, même légère, peut ralentir la production d’hormones thyroïdiennes, engendrant des symptômes de l’hypothyroïdie fonctionnelle. Cette condition peut entraîner de la fatigue, une prise de poids inexpliquée, des troubles menstruels, une perte de cheveux et des problèmes de concentration. Dans les cas les plus graves, elle peut même provoquer l’apparition d’un goitre (augmentation du volume de la glande thyroïde).

Où trouver de l’iode ?

Pour le moment, la prise préventive de pastilles d’iode reste déconseillée. Certains compléments alimentaires peuvent être utiles en cas de carence sévère, mais ils doivent impérativement être prescrits par un professionnel de santé et après des analyses sanguines. Il est préférable de privilégier les sources naturelles d’iode. Comme mentionné précédemment, vous en trouverez dans les produits laitiers. Parmi les fromages, le fromage de chèvre est réputé pour sa teneur en iode, de même que les fromages à pâtes dures comme le parmesan, le gruyère et certains cheddars vieillis.

Vous pouvez également trouver de l’iode dans les poissons gras comme le saumon et le thon, ainsi que les fruits de mer, notamment les crevettes. Par exemple, une portion de saumon cuit peut fournir jusqu’à 60 % de l’apport quotidien recommandé en iode. Les algues marines comme le wakamé, le nori et le kombu, souvent utilisées dans la cuisine asiatique, sont également très riches en iode. Parmi les fruits, les prunes se distinguent, bien que leur teneur en iode soit relativement faible en comparaison des sources précédentes.

Adapter les stratégies de santé publique aux nouveaux modes de vie

Jusqu’ici, dans de nombreuses régions où les sources d’iode ne sont pas largement consommées, l’iodation du sel de table était une stratégie de santé publique efficace pour éviter les carences. Cette technique consiste à ajouter de petites quantités d’iode au sel, de manière réglementée et contrôlée.

Néanmoins, il semblerait que cette stratégie commence à devenir insuffisante à mesure que nos modes de vie évoluent. « Les aliments non produits ou non préparés à domicile, comme le pain, les viandes transformées ou les plats cuisinés, constituent aujourd’hui les principales sources de sel dans le régime alimentaire occidental, représentant 70 à 80 % de l’apport total ». Or, dans ces produits transformés, le sel n’est jamais iodé.

« Les pays ont besoin de stratégies politiques plus souples pour protéger les populations de la carence en iode, notamment de politiques obligatoires pour l’utilisation de sel alimentaire iodé dans les aliments transformés et l’intégration des mesures de réduction du sel et d’iodation du sel », interpelle le docteur Gauden Galea, conseiller stratégique du directeur régional à l’OMS/Europe, Initiative spéciale sur les maladies non transmissibles et l’innovation. « Compte tenu de l’évolution du contexte alimentaire, il est également nécessaire de veiller à l’enrichissement approprié en iode du lait et des produits laitiers de substitution », conclut-il.

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