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Amibe : Comment s’Attrape-t-elle et Quels sont les Risques ?

par michelle
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Amibe : Comment s’Attrape-t-elle et Quels sont les Risques ?

Connues comme des parasites responsables de maladies parfois mortelles, les amibes font peur. Néanmoins, la quasi-majorité des amibes est inoffensive pour l’Homme. Seule une mineure partie de ces organismes est susceptible d’affecter certains de nos organes comme nos intestins, nos yeux voire notre cerveau.

Définition : qu’est-ce qu’une amibe ?

Les amibes sont des organismes vivants que nous trouvons dans notre environnement et en particulier dans les milieux humides. Ces protozoaires de la classe des rhizopodes sont imperceptibles à l’œil nu (mesurant entre 30 et 500 micromètres de diamètre).

Les amibes se déplacent grâce à leurs extensions cytoplasmiques : les pseudopodes. Elles capturent d’autres organismes pour se nourrir par phagocytose.

Certaines amibes sont pathogènes, parasitant le corps humain et donnant lieu à des maladies parfois graves.

Où trouve-t-on les amibes ?

Les amibes sont présentes partout dans le monde y compris en France. Elles affectionnent tout particulièrement les eaux douces tièdes/chaudes (entre 25 et 40 °C) et les milieux humides. Les régions chaudes et tropicales sont les plus infestées.

En France, il est possible d’être contaminé(e). Le risque est bien entendu plus élevé dans les pays en développement surtout les régions tropicales. Certaines mesures de précaution doivent être prises lors d’un déplacement vers ces zones. Ces bons réflexes protègent non seulement des amibes mais aussi d’autres pathologies comme la turista à E.coli. Docteur Olivier Spatzierer, gastroentérologue.

Comment attrape-t-on les amibes ?

Le mode de contamination dépend de l’espèce d’amibe.

  • Certaines d’entre elles, comme la dangereuse Naegleria fowleri (responsable de la méningo-encéphalite), s’effectuent par inhalation de gouttelettes d’eau lors de baignades dans des eaux douces stagnantes dont les températures dépassent les 25°C (ce qui est rare en France).
  • Certaines se trouvent dans les eaux et les sols non stériles. C’est le cas notamment de l’Acanthamoeba, peu pathogène mais qui peut provoquer certaines maladies comme la kératite.
  • D’autres se transmettent par l’intermédiaire des matières fécales et sont donc contagieuses.

Est-ce que les amibes sont contagieuses ?

Certaines espèces d’amibes, comme l’Entamoeba histolytica (responsable d’une maladie intestinale appelée amibiase), sont contagieuses parce qu’elles se transmettent par ingestion de particules de matières fécales contaminées c’est-à-dire par contact avec des mains sales, des aliments ou des eaux souillées.

Ainsi, si un proche est contaminé et sans mesure d’hygiène préventive, vous risquez de l’attraper. Mieux vaut donc prendre des précautions d’hygiène notamment lors de voyages à l’étranger dans des pays tropicaux et/ou en développement.

Eau du robinet : quels sont les risques ?

Dans les régions du monde où l’eau du robinet n’est pas traitée, le risque d’infection est élevé (surtout en zone tropicale).

Dans les pays développés où l’eau est traitée, les risques d’être contaminé(e) par une amibe pathogène sont très faibles (surtout dans les pays froids et tempérés). « Il n’y a pas de cas d’amibiase intestinale liée à l’eau du robinet en France par exemple », selon le docteur Olivier Spatzierer.

Néanmoins, la contamination par l’amibe Acanthamoeba (responsable de la kératite amibienne) est rare mais possible même dans des pays comme la France. Il est donc déconseillé de rincer ses lentilles de contact avec de l’eau du robinet afin d’éviter les risques.

Qu’est-ce que l’amibiase causée par les amibes intestinales ?

Certaines amibes se comportent comme des parasites intestinaux. Néanmoins, seule l’Entamoeba histolytica est pathogène, provoquant une maladie intestinale appelée amibiase. Seulement 10 à 20% des personnes infectées développeront la maladie.

Celle-ci est fréquente en zone tropicale et intertropicale (Inde, Asie du Sud Est, Afrique, Amérique intertropicale). Elle touche préférentiellement les enfants.

Dans les pays développés, elle affecte les voyageurs en provenance d’une zone à forte prévalence pour la maladie.

La maladie cause des troubles digestifs majeurs et peut diffuser jusqu’au foie. Elle est potentiellement mortelle :

Néanmoins, cette information est à relativiser. En effet, la maladie peut diffuser vers le foie et former des abcès (mais il n’y a pas de cirrhose du foie) et même le poumon, engageant certainement le pronostic vital. Toutefois, dans la majorité des cas, dans des régions à risque, des signes digestifs ne laissent pas de doute (surtout pour les voyageurs européens bien informés) et les traitements suivent rapidement limitant la propagation de l’amibe à l’organisme. Docteur Olivier Spatzierer, gastro-entérologue.

Certains amibes colonisent le tube digestif sans pour autant être pathogènes comme Entamoeba hartmanni, Entamoeba coli, Entamoeba polecki, Entamoeba dispar, Endolimax nana, Iodamoeba bütschli, Dientamoeba fragilis

Quand les amibes atteignent le cerveau

Certaines amibes dits « parasites libres » peuvent atteindre le cerveau provoquant des méningites et/ou des encéphalites. C’est principalement le cas de Naegleria fowleri (et plus rarement d’Acanthamoeba et d’Hartmanella). Pas de panique, seulement 196 cas de méningo-encéphalites amibiennes ont été recensés dans le monde depuis la découverte de la maladie.

L’amibe pénètre par la muqueuse nasale pour atteindre le cerveau puis s’y développe provoquant une inflammation (méningite et/ou encéphalite). La maladie est potentiellement mortelle sans prise en charge.

Amibes à l’œil : Attention aux lentilles de contact

Autre atteinte possible : l’œil ! Cette fois-ci, c’est l’amibe Acanthamoeba qui est la grande responsable. Cette amibe peu pathogène peut envahir la cornée provoquant son inflammation.

Dans 8 cas sur 10, les personnes contaminées portent des lentilles de contact. Des yeux secs sont aussi un facteur de risque. Moralité ? Mieux vaut éviter de rincer ses lentilles avec de l’eau du robinet. Il est aussi déconseillé de se baigner dans des eaux douces avec ses lentilles de contact. Enfin, si vous avez les yeux secs, n’hésitez pas à hydrater la muqueuse avec un collyre hydratant régulièrement.

Quelles autres atteintes possibles à cause de ces parasites ?

D’autres atteintes sont possibles notamment par les amibes parasites libres comme Acanthamoeba et Hartmanella :

  • Sinusite
  • Atteintes cutanées
  • Atteintes pulmonaires et bronchiques

Maladies liées aux amibes : sont-elles mortelles ?

Vous l’avez compris, certaines amibes sont potentiellement mortelles (notamment en cas d’absence de prise en charge rapide) comme Naegleria fowleri responsable de méningites/encéphalites ou Entamoeba histolytica en cas d’amibiases intestinales sévères surtout lorsqu’elles ne sont pas prises en charge.

Amibes : Quels symptômes doivent alerter ?

Les symptômes dépendent de l’espèce d’amibe contaminante et des organes colonisés.

  • L’amibiase à Entamoeba histolytica est souvent asymptomatique. Parfois les patients présentent : des maux de ventre, une diarrhée légère à douloureuse/sanglante (la diarrhée dysentérique amibienne). Lorsque le parasite parvient à gagner la circulation sanguine, il peut infecter le foie.
  • Enfin, la kératite à Acanthamoeba se manifeste par une vision floue qui s’accompagne de rougeurs et de douleurs, la sensation d’avoir quelque chose dans l’œil, des larmoiements et des violents maux de tête.

Quelles précautions prendre pour éviter la contamination ?

Afin d’éviter d’être contaminé(e) par une amibe, vous devriez :

  • Ne pas rincer vos lentilles de contact avec l’eau du robinet ;
  • Ne pas boire de l’eau du robinet dans des pays tropicaux et ceux où l’eau n’est pas traitée ;
  • Consommer uniquement de l’eau potable bouillie, en bouteille ou filtrée ;
  • Éviter aussi les glaçons et les Ice creams/sorbets ;
  • Bien laver vos fruits et légumes avant consommation avec du vinaigre blanc ;
  • Préférer les aliments cuits lors d’un voyage à l’étranger ;
  • Se laver les mains régulièrement et en particulier après être allé(e) aux toilettes et avant chaque repas ;
  • Ne pas se baigner dans des eaux douces chaudes (dont la température excède 25°C) notamment lors d’un voyage en zone tropicale.

Comment est établi le diagnostic ?

L’examen clinique met le médecin sur la voie surtout si le patient éprouve des symptômes après un voyage dans une zone tropicale (notamment s’il s’y est baigné ou a consommé des eaux potentiellement contaminées).

Des examens complémentaires sont ensuite nécessaires pour confirmer le diagnostic.

  • Pour l’amibiase : un examen microscopique des selles et un test sérologique ou PCR.
  • Pour la méningoencéphalite à Naegleria fowleri : un prélèvement du liquide céphalo-rachidien et un test PCR.
  • Pour la kératite à Acanthamoeba : des prélèvements (biopsie) sur la cornée, une culture cellulaire et une PCR. Parfois une chirurgie est nécessaire (kératoplastie).

Traitements : comment se débarrasser des amibes ?

Le traitement des infections aux amibes dépend du type d’amibe et des organes touchés. Le plus souvent, il s’agit d’antiparasitaires à large spectre à prendre sur le long terme par voie orale. Parfois, des antibiotiques/antifongiques sont ajoutés. Néanmoins, en cas de kératite amibienne, on aura recours à l’association de médicaments antimicrobiens sous forme de collyres.

Quels médicaments ?

  • Pour l’amibiase intestinale : des antiparasitaires (le métronidazole, le tinidazole) et des médicaments actifs contre les kystes (la paromomycine, l’iodoquinol…).
  • Pour la méningo-encéphalite à Naegleria Fowleri : Miltéfosine et un ou plusieurs des médicaments suivants : amphotéricine B, rifampicine, fluconazole ou des médicaments apparentés.
  • Pour la kératite amibienne à Acanthamoeba : l’iséthionate de propamidine (en collyre), l’hexomédine, l’itraconazole.

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