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Tyler, the Creator, artiste aux mille facettes, dévoile avec son nouvel album « Chromakopia » une nouvelle facette de sa personnalité. Dans cette œuvre, publiée une semaine avant les élections américaines, l’artiste se présente sous un jour à la fois provocateur et introspectif, faisant écho à des thématiques contemporaines.
Un Album Dystopique
Sur la couverture de « Chromakopia », Tyler apparaît en tenue militaire et masqué, avec des cheveux coiffés en Amasunzu, une coiffure traditionnelle rwandaise. Ce visuel soulève des questions : est-il un dictateur ou un chef de guérilla ? Ce qui est certain, c’est qu’il se dévoile comme jamais, utilisant son propre visage comme masque pour explorer ses démons intérieurs durant 53 minutes. L’album commence avec des éléments de horrorcore, mêlant les hurlements d’un loup à des chœurs gospel qui chantent contre les doutes de soi : « can you feel that light, can you feel that fire ? ».
Un Univers Musical Éclectique
La première piste, « St. Chroma », fait place à des sons synthétiques qui s’épanouissent dans le rap lisse de Tyler. Ce dernier se moque avec humour de l’arrogance souvent présente chez les rappeurs, tout en restant lucide sur son statut : « I was really Odd Future, all them other n*ggas whacked out ». Tyler se place ainsi comme l’un des géants du rap aux côtés de Kendrick Lamar, se démarquant des temps où il était le leader du collectif Odd Future, connu pour sa rébellion contre le mainstream.
Un Album pour la Réflexion
Avec « Chromakopia », Tyler refuse de se cantonner à une simple étiquette de rappeur. En réponse aux critiques sur le fait de le classifier dans des genres définis, il déclare que sa musique transcende les catégories traditionnelles. Il choisit même de sortir son album un lundi, soulignant qu’il ne s’agit pas d’une musique à écouter pour se détendre le week-end. Le morceau « Noid » mélange Lo-Fi et rock des années 70, rendant hommage à la culture noire tout en critiquant l’industrie musicale.
Exploration des Relations Humaines
Dans « Chromakopia », Tyler aborde également des thèmes de l’amour et des relations. Dans « Judge Judy », il chante sur une relation avec une femme attirante, mais où le sexe devient une évasion. Le morceau « Darling, I » évoque la culture des millénials, avec une réflexion sur les relations ouvertes. À travers ses paroles, il partage ses doutes sur l’engagement, se demandant s’il peut vraiment aimer quelqu’un autant que sa musique.
Les Conseils de Sa Mère
La voix de sa mère, Bonita Smith, résonne à travers l’album, offrant des conseils précieux à son fils sur la vie et les relations. Elle lui rappelle de ne jamais se rabaisser et de vivre authentiquement. Dans l’un des titres les plus touchants, « Like Him », Tyler cherche à établir un lien avec son père qu’il n’a jamais connu, tout en acceptant que ce lien n’est peut-être pas nécessaire à son bonheur.
En somme, « Chromakopia » est une œuvre puissante, alliant une introspection personnelle à des réflexions profondes sur la société. Tyler, the Creator continue d’évoluer, nous laissant anticiper les prochaines versions de lui-même dans ses futurs projets musicaux.