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Dôme de l’Université du Caire : Un cadeau princier remarquable
Dans le palais somptueux, une idée prenait forme pour devenir réalité. L’inspirante princesse rassemblait ses bijoux en or, diamants, rubis et émeraudes, chacun portant un souvenir précieux, mais la contribution à la construction de la première université égyptienne serait sans aucun doute l’un de ses plus grands héritages.
L’héritage de l’Amiré Fatima Ismaïl
L’Amiré Fatima Ismaïl, fille de l’ancien gouverneur d’Égypte, le khédive Ismaïl, était animée d’une grande passion en offrant ses précieuses parures à son médecin personnel, qui s’occuperait de les vendre à l’étranger afin de financer la construction de l’Université Fouad Ier. Cette institution allait plus tard prendre le nom d’Université du Caire, après la chute de la monarchie.
Fatima ne se contenta pas de cet acte généreux, elle consacra également 661 feddans de ses biens pour garantir le financement continu de l’université et fit don d’un terrain de 6 feddans pour établir son siège.
Des débuts tumultueux
L’idée d’une université égyptienne germa chez les pionniers du mouvement des Lumières et les leaders du mouvement national au début du XXe siècle. Les discussions s’intensifièrent dans les journaux et les cercles intellectuels, mais la proposition fit face à deux obstacles majeurs.
- La première était l’occupation britannique, qui considérait l’université comme une menace, craignant que l’enseignement supérieur ne favorise l’émergence d’une élite intellectuelle opposée à l’impérialisme.
- Le second obstacle concernait le financement, car la création d’une université nécessitait des coûts considérables. Les partisans de l’idée mirent alors en place une collecte de fonds via les journaux, tandis que les autorités coloniales rassuraient sur le caractère purement éducatif de l’institution.
Malgré ces défis, l’université fut inaugurée comme une institution privée en 1908, sans campus fixe. Les emplacements des cours étaient communiqués à travers les journaux, et il fallut louer un palais pour accueillir les premières classes.
La construction de l’université
En mars 1914, la première pierre du bâtiment de l’université fut posée avec la inscription « Université égyptienne, Amira Fatima bint Ismaïl, année 1332 de l’Hégire ». En 1925, un décret créa l’université publique et, après trois ans, la première faculté, celle des Lettres, fut bâtie.
Le Dôme de l’Université
Le Dôme majestueux accueille les visiteurs à l’entrée principale, se dressant comme le principal symbole du premier pôle académique égyptien. Sa construction prit six ans, la coupole elle-même nécessitant trois années de travaux avec un design réalisé par des professeurs de l’École supérieure d’ingénierie, après l’échec des ingénieurs britanniques à réaliser la structure, qui s’effondra à plusieurs reprises.
Inauguré en 1936, le bâtiment possède une grande salle pouvant accueillir jusqu’à 4 000 invités pour des événements importants, ainsi que des bureaux administratifs incluant celui du président de l’université.
La célèbre horloge de l’université
Construit en 1937, l’horloge de l’université est indissociablement liée à la radio égyptienne, chaque émission de bulletin d’information débutant par ses célèbres coups. La tour de l’horloge atteint 42 mètres de hauteur, accessible par un escalier de 168 marches, et comprend cinq cloches dont l’une sonne chaque heure.
Des diplômés influents
Depuis son ouverture, l’Université du Caire a attiré de nombreux étudiants devenus des figures influentes dans leurs domaines respectifs, comme l’ancien président irakien Saddam Hussein, le leader palestinien Yasser Arafat et l’ancien président égyptien Mohamed Morsi. D’autres diplômés notables incluent Naguib Mahfouz, prix Nobel de littérature, et Mohamed ElBaradei, prix Nobel de la paix.
La reconnaissance internationale
Selon le classement international de 2024, l’Université du Caire a progressé à la 870e place dans le monde, glissant de la 1125e position l’année précédente, avec une amélioration de 23 % de son classement. Ce classement est basé sur trois critères : performance de recherche, innovation et impact sociétal. En 2023, l’université était classée 279e selon le classement de Leiden, et cette année, elle est passée à la 260e place.