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Ma sacrée jeunesse : une autofiction cinématographique sur les amours à Paris
L’autofiction de Carly Blackman, qui se concentre sur les amours d’une étudiante à Paris, se caractérise par des clins d’œil cinéphiles audacieux et riches en références.
Une œuvre audacieuse et personnelle
Intitulé _Ma sacrée jeunesse_, ce film s’inscrit dans l’autoproduction et l’autofiction, étant même adapté d’une nouvelle dont Carly Blackman est aussi l’autrice. En noir et blanc, ce projet cinématographique, réalisé avec énergie, prend la forme d’une «miniature» qui se démarque des circuits habituels de financement comme le CNC. Cependant, il pose un véritable dilemme quant à l’indulgence à faire preuve face à une œuvre qui peut déplaire, voire irriter certains spectateurs.
Un récit romantique à la Nouvelle Vague
Le film raconte les journées sentimentales décevantes de Jane, l’héroïne anglo-française qui étudie à Paris. Évoquant les souvenirs lointains de la Nadja de Rohmer, l’histoire se déroule en 2014, l’année de son tournage. Nous y découvrons un romantisme marqué par une forte intensité, préfigurant les discussions qui émergeront avec le mouvement #MeToo. Une réplique marquante, _«Tu m’aguiches ? Pétasse !»_, prononcée par un jeune homme écarté, témoigne d’une réalité peu éloignée des lamentations contemporaines sur les relations entre les sexes.
Un monde cinématographique nostalgique
Dans cet univers fait de jeunes hétéros aux cheveux flottants, on ne trouve que des références aux sixties et seventies, où la cinéphilie prime. Le film évoque un monde où seul le cinéma semble vivre, à travers le prisme du passé. Ce qui s’apparente à un cinéma imité semble s’opposer au «cinéma filmé» critiqué par Jean-Claude Biette. Malheureusement, _Ma sacrée jeunesse_ souffre d’un certain fétichisme lié à sa passion pour le septième art.
Une réflexion sur l’art et la vie
La vérité crue sur _Ma sacrée jeunesse_ réside dans le fait qu’il est, en quelque sorte, écrasé par son propre amour du cinéma. Un passage poignant illustre cette connexion : _«C’est le cœur qui compte, pas le cerveau»,_ peut-on lire sur un sachet de laitue sous vide que scrute Jane, évoquant les réflexions de personnages emblématiques comme Antoine Doinel dans _Les Salades de l’amour_.
En résumé, _Ma sacrée jeunesse_ de Carly Blackman, avec des performances de Justine Rousseau et Antoine Jobard, présente une durée de 1 heure 30, captivant ainsi le public par sa vision unique des amours étudiantes à Paris tout en rendant hommage à l’héritage cinématographique français.