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Le Louvre d’Arabie Saoudite : Un projet ambitieux du prince héritier MBS
Le projet du prince héritier Mohammed ben Salmane de créer un Louvre d’Arabie Saoudite se positionne comme une initiative majeure pour redynamiser le secteur du tourisme dans le pays. Au cœur de cette ambition, l’œuvre la plus chère du monde, le Salvator Mundi, attribuée à Léonard de Vinci, jouera un rôle central.
Acquisition record et stratégie touristique
En 2017, le prince a acquis le Salvator Mundi pour la somme ahurissante de 450 millions de dollars (environ 360 millions de livres sterling). Cette pièce maîtresse, restée cachée dans un coffre-fort à Genève depuis son achat phénoménal, sera désormais utilisée pour attirer des millions de visiteurs à Riyad, la capitale saoudienne.
Un musée ambitieux à Riyad
Le professeur Bernard Haykel, spécialiste des études du Proche-Orient à l’Université de Princeton, a évoqué dans un documentaire de la BBC un échange qu’il a eu avec le prince héritier. Il a déclaré que Mohammed ben Salmane avait exprimé son souhait de créer un grand musée à Riyad, avec le Salvator Mundi comme « objet d’ancrage » de cette institution culturelle.
Impact culturel et défis religieux
Selon Haykel, cette acquisition représente également un défi délibéré aux normes conservatrices de la direction islamique saoudienne, n’ayant jamais été officiellement approuvée. Le professeur a ajouté : « L’idée était d’accrocher un tableau de Léonard dans ce musée pour aider à attirer les touristes. » Il a souligné que le tableau pourrait également être présenté comme l’une des œuvres les plus importantes du monde occidental représentant Jésus, enrichissant ainsi le discours culturel du royaume.
Le rôle du ministre de la Culture
Le ministre saoudien de la Culture, le Prince Badr ben Abdullah ben Mohammed ben Farhan al-Saoud, a révélé qu’une fois le musée achevé, le Salvator Mundi sera exposé. « Il reste en stockage à Genève depuis son achat en 2017 », a-t-il précisé.
Une série d’acquisitions stratégiques
Parallèlement à l’achat du Salvator Mundi, le prince héritier a recruté plusieurs personnalités du monde de l’art pour l’aider dans son projet. Parmi eux figurent Iwona Blazwick, ancienne directrice de la Whitechapel Gallery à Londres, et Hartwig Fischer, ancien directeur du British Museum.
Un achat sensationnel
L’acquisition de l’œuvre de Léonard a été l’une des transactions artistiques les plus marquantes du XXIe siècle. Le prix a été propulsé bien au-delà de l’estimation de 100 millions de dollars grâce à une série de mises aux enchères. Il a été révélé par la suite que le tableau avait été acheté pour seulement 1 175 dollars en 2005 aux États-Unis, avant d’être attribué définitivement à Léonard de Vinci après des travaux de conservation.
Cependant, des experts du monde de l’art émettent des doutes sur l’attribution au maître, suggérant que l’œuvre pourrait provenir de ses élèves ou d’un autre artiste, pointant une qualité inférieure par rapport à des chefs-d’œuvre tels que la Joconde.