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Une œuvre déroutante par J. M. Coetzee
Le dernier livre de l’écrivain australien d’origine sud-africaine, J. M. Coetzee, intitulé Le Polonais, est un récit captivant mais moins puissant que certaines de ses œuvres précédentes. Publié en 2022 et traduit par Sabine Porte, ce court roman fait réfléchir sur les thèmes de l’amour non partagé et de la complexité des relations humaines. Disponible aux Éditions Le Seuil, il se présente comme une œuvre à part entière, bien que son origine fasse partie d’un recueil de nouvelles dans d’autres pays.
Une histoire d’amour non conventionnelle
Dans Le Polonais, Coetzee nous introduit à Beatriz, une femme d’une quarantaine d’années, épouse d’un banquier, impliquée dans l’organisation de concerts à Barcelone. Elle va croiser le chemin de Witold, un pianiste polonais âgé de 72 ans, dont le nom est si complexe que personne n’ose le prononcer. Spécialiste de Chopin, Witold apporte une perspective unique à la musique, qui tout en étant reconnue, semble inaccessibile pour elle.
Un dîner qui ne débouche sur rien
Suite à un concert, même si Beatriz est censée dîner avec Witold, son esprit est loin de s’emballer. Bien qu’il soit clairement fasciné par elle et propose même des solutions extravagantes pour passer plus de temps ensemble, elle reste indifférente à son charme. Pour Beatriz, ces moments d’écoute musicale deviennent une perte de temps, alors qu’elle pourrait se consacrer à des causes plus nobles. L’absence de connexion romantique est soulignée par Coetzee, qui évite les clichés amoureux typiques, proposant plutôt une réflexion sur la nature des sentiments.
Une fixation troublante
Witold, malgré les refus constants de Beatriz, continue de lui écrire et d’espérer une réponse positive. Cette obsession ne fait qu’ajouter à la tristesse du tableau, alors que Beatriz perçoit cet amour comme une forme de vulnérabilité chez un homme âgé. Coetzee s’amuse aussi avec des références littéraires, notamment à Dante, soulignant ainsi le contraste entre les aspirations de Witold et l’indépendance farouche de Beatriz. La dynamique entre les deux personnages met en lumière la singularité des relations humaines, loin des conventions romantiques habituelles.
Avec Le Polonais, J. M. Coetzee continue d’explorer des thématiques complexes à travers une prose élégante et réfléchie, offrant au lecteur une perspective nouvelle sur l’amour et l’art. Cette œuvre, bien que moins marquante que ses précédents chefs-d’œuvre, constitue néanmoins un chapitre captivant dans la bibliographie de cet auteur de renom.