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François Ozon : Un cinéaste audacieux avec « Quand vient l’automne »
Il existe des réalisateurs qui suivent toujours le même filon, mais François Ozon se distingue par sa volonté de surprendre. Avec son nouveau film, Quand vient l’automne, qui sort en salles ce mercredi, il offre un drame captivant aux allures d’intrigue policière. En découvrant l’amitié entre deux vieilles dames interprétées avec justesse par Hélène Vincent et Josiane Balasko, le spectateur s’immerge dans des thèmes lourds tels que la mort violente et les conflits familiaux, où leurs enfants, joués par Ludivine Sagnier et Pierre Lottin, jouent un rôle central.
Une réflexion sur la représentation des âges
« J’avais envie de montrer des rides », confie François Ozon. Son précédent long-métrage, Mon crime, explorait la complicité entre deux jeunes femmes. « Il me semblait essentiel de mettre en lumière une tranche d’âge souvent invisibilisée au cinéma », ajoute-t-il. Ce désir constant de renouvellement constitue le fil rouge de son œuvre. « Je n’aime pas me répéter », affirme-t-il, bien que reconnaissant qu’il est possible de trouver des éléments communs à travers ses différents films.
Des choix guidés par l’instinct
Le cinéaste refuse de céder à la facilité, même si cela aurait pu lui rapporter gros. « Après le succès phénoménal de Huit femmes, on m’a proposé de reproduire la même recette à maintes reprises, mais cela ne m’a jamais intéressé. Je suis guidé par mon instinct et mes envies, sans chercher à établir un plan de carrière », souligne-t-il. Ozon attire les actrices et acteurs comme un aimant, les incitant souvent à sortir de leur zone de confort.
« Si on ne s’intéresse pas aux interprètes, mieux vaut se lancer dans le reportage animalier ! », plaisante-t-il, tout en soulignant l’importance des rôles enrichissants qu’il propose. Josiane Balasko, notamment, bénéficie de ces opportunités lui permettant d’élargir sa palette dramatique, révélant une sensibilité profonde dans Quand vient l’automne.
La maternité : un thème central
Le sujet de la maternité passionne le réalisateur, qui s’en rend compte principalement lors de ses rencontres avec les journalistes. « C’est vrai que c’est un thème qui me fascine, même si je n’en ai pas toujours conscience. » Dans Quand vient l’automne, l’amour revêt diverses formes, qu’il soit réunissant ou séparant les individus. Ozon trouve particulièrement intéressant que cet amour puisse traverser les générations ou ne pas se baser sur des liens du sang.
Bien que chacun de ses films soit unique, il admet avoir ses thématiques de prédilection. « Ce qui m’intéresse, c’est d’aborder ces sujets différemment à chaque fois, sans surinterpréter mon travail. C’est un processus naturel pour moi », explique-t-il. Des notions telles que la sororité, la famille et la place des marginaux sont récurrentes dans sa filmographie.
Suspense et émotions intenses
Quand vient l’automne se distingue également par son habileté à mêler suspense et émotions puissantes. Aujourd’hui, François Ozon envisage déjà son prochain film sans ressentir le besoin de se précipiter. « Je ne suis pas angoissé à l’idée de ne pas travailler. J’attends patiemment que les idées viennent à moi, sans me retourner vers le passé », déclare-t-il. Si son nouvel opus est à la hauteur de Quand vient l’automne, les spectateurs pourront attendre avec impatience cette nouvelle création.