Ubisoft impose un retour au bureau de trois jours par semaine
L’éditeur de jeux vidéo Ubisoft a annoncé à ses 18 000 employés à travers le monde, via un email, que le nouveau rythme de travail imposé sera désormais d’un minimum de trois jours au bureau par semaine. Cette décision, qui étend une règle précédemment appliquée à un tiers des effectifs, suscite des réactions particulièrement vives en France, où les syndicats se préparent à un mouvement social significatif.
Un changement de cap pour le télétravail
Depuis la pandémie de Covid-19, Ubisoft avait permis à ses salariés de choisir leur fréquence de présence au bureau. Aujourd’hui, le groupe resserre les règles concernant le télétravail. Marie-Sophie de Waubert de Genlis, directrice des studios d’Ubisoft, explique dans son message que l’objectif est d’aligner les pratiques de l’ensemble du personnel sur ce nouveau cadre de travail. Elle précise qu’un temps d’adaptation sera prévu pour ceux dont la routine pourrait être affectée par cette évolution.
Les réactions des syndicats français
La nouvelle a été mal accueillie par les syndicats en France. Le STJV (syndicat des travailleurs du jeu vidéo) réagit dans un tract, dénonçant ce qu’il considère comme un coup dur pour les salariés après deux années d’austérité salariale et de dialogue social difficile. Ils affirment qu’il est « hors de question de revenir sur un acquis social » qui a prouvé son efficacité, lançant un appel aux employés d’Ubisoft Paris pour se préparer à un possible mouvement social.
Des inquiétudes sur la stratégie de gestion des ressources humaines
Les syndicats pointent également du doigt les priorités du PDG d’Ubisoft, Yves Guillemot, qu’ils estiment axées sur l’incitation à quitter l’entreprise dans le cadre d’un « plan d’attrition naturelle ». Ce plan, introduit l’année dernière, vise à réduire les coûts en ne remplaçant pas les salariés démissionnaires, entraînant déjà des licenciements ciblés dans certaines divisions. Selon les analystes financiers, cette stratégie pourrait ne pas être suffisante pour adresser les défis auxquels fait face le groupe.
Une nécessité d’interactions humaines
Dans son message, Marie-Sophie de Waubert de Genlis souligne également l’importance des interactions interpersonnelles pour stimuler la créativité. Elle insiste sur le fait que travailler ensemble en personne favorise non seulement les conversations informelles mais aussi la résolution efficace des problèmes et la prise de décisions. Cela est particulièrement vital pour les nouveaux arrivants afin de construire une confiance mutuelle au sein des équipes.
Avec ces nouvelles directives au sujet du télétravail, Ubisoft marque un tournant significatif dans sa gestion de l’environnement de travail, reflétant un équilibre entre flexibilité et exigences créatives. Ce changement pourrait marquer le début d’une période de tensions croissantes entre l’entreprise et ses employés en France, alors que les syndicats se mobilisent pour défendre les droits des travailleurs.