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Naval Group a annoncé un succès retentissant dans le domaine de l’exportation en officialisant, ce lundi, la vente de quatre sous-marins Barracuda de dernière génération aux Pays-Bas. Cette transaction s’inscrit dans le cadre du renouvellement de la flotte néerlandaise, un projet qui représente plusieurs milliards d’euros.
Confirmation malgré le changement politique
Malgré un changement de gouvernement aux Pays-Bas, Naval Group, sélectionné par La Haye en mars dernier, concrétise la vente de son sous-marin Barracuda. Ce modèle avait auparavant suscité l’intérêt à l’international, avec la commande de douze unités par l’Australie, bien que ce contrat ait été annulé en 2021.
Gijs Tuinman, secrétaire d’État néerlandais à la Défense, et Pierre Eric Pommellet, PDG de Naval Group, ont signé l’accord de livraison relatif à ce programme de remplacement des sous-marins sur le chantier naval de Den Helder aux Pays-Bas, comme l’a annoncé Naval Group dans un communiqué.
Détails financiers et concurrence
Bien que le montant exact du contrat n’ait pas été divulgué, il avait été précédemment estimé par Christophe van der Maat, ancien secrétaire d’État néerlandais à la Défense, à environ 5,6 milliards d’euros, avec l’offre de Naval Group considérée comme « inférieure » à cette somme. Les Pays-Bas avaient choisi le groupe français par rapport au duo suédois Saab et néerlandais Damen pour moderniser une flotte opérationnelle depuis le début des années 1990.
Les capacités avancées des sous-marins Barracuda
Naval Group a exprimé sa fierté d’avoir été sélectionné par l’un des opérateurs de flotte sous-marine les plus avancés de l’OTAN. Le directeur général a souligné que les sous-marins Barracuda sont conçus pour être extrêmement silencieux, rendant leur détection très difficile. Ils disposent également de capacités avancées en détection et en puissance de feu, essentielles pour protéger les eaux territoriales néerlandaises et garantir la sécurité des routes maritimes vitales pour le commerce.
Un processus de sélection long et rigoureux
Ce processus de sélection, lancé en 2015, a pour objectif de remplacer les quatre sous-marins de classe Walrus, dont le premier a été retiré du service l’année dernière. Les nouveaux sous-marins, Orka, Zwaardvis, Barracuda et Tijgerhaai, offriront à la Marine royale néerlandaise un avantage significatif en matière de lutte sous-marine, comme l’a mentionné Jan Willem Hartman, commandant de l’agence gouvernementale néerlandaise COMMIT.
Selon les prévisions, les deux premiers sous-marins devraient être opérationnels dans les dix prochaines années, tandis que les deux derniers devraient être livrés avant la fin de l’année 2039. Naval Group a précisé qu’il veillerait à ce que l’écosystème industriel néerlandais soit impliqué tout au long du cycle de vie des sous-marins.
Assemblage et coopération industrielle
L’assemblage des sous-marins destinés aux Pays-Bas sera effectué sur le site de Naval Group à Cherbourg, en France, où les sous-marins nucléaires français sont également construits. De plus, selon l’accord de coopération industrielle, la défense néerlandaise aura l’opportunité de renforcer sa base technologique et industrielle grâce à ce contrat.
Le premier sous-marin Barracuda, nommé Suffren, est actuellement en service dans la Marine française, mais le modèle exporté vers les Pays-Bas sera légèrement différent, avec une propulsion diesel-électrique et un tonnage réduit de 3 000 tonnes contre 4 500 tonnes pour sa version française. La marine néerlandaise a exprimé le besoin d’opérer avec des sous-marins océaniques de grande autonomie, une exigence à laquelle le Barracuda répond parfaitement.