L’EPR de Flamanville s’arrête automatiquement, contrôle en cours
Le réacteur nucléaire EPR de Flamanville, situé dans la Manche, a connu une étape significative mardi avec sa première réaction nucléaire. Cependant, un arrêt automatique a eu lieu mercredi, juste après ce démarrage. Les équipes d’EDF sont actuellement engagées dans des contrôles techniques et des analyses avant de pouvoir relancer la réaction nucléaire, appelée « divergence ». Une porte-parole du groupe EDF a déclaré à l’AFP : « Ce matin, le réacteur s’est arrêté automatiquement. »
Procédures de sécurité et contrôle
Selon les explications fournies, les équipes suivent les procédures habituelles pour effectuer les contrôles nécessaires avant de relancer la divergence. La porte-parole a ajouté : « Le démarrage est un processus long et complexe qui nécessite de nombreux essais, et ça peut entraîner des arrêts de ce type. » Cette situation témoigne de la bonne fonctionnement des systèmes de sécurité du réacteur.
Nicolas Goldberg, expert en énergie chez Colombus Consulting, a souligné l’inévitabilité de tels incidents : « Il faut s’attendre à ce type d’aléas. C’est un démarrage de procédé industriel très complexe. » Il rappelle aussi qu’un fonctionnement similaire a été observé lors du démarrage de l’EPR finlandais, où des problèmes avec des pompes hydrauliques avaient entraîné des retards.
Les causes de l’arrêt
La porte-parole d’EDF a précisé que « selon les premiers éléments du diagnostic technique, cet arrêt pourrait être lié à une mise en configuration inappropriée de l’installation. » Ce dernier aurait donc entraîné l’arrêt automatique du réacteur, conformément aux dispositifs prévus dans sa conception.
Progrès vers la mise en service
Le réacteur EPR de Flamanville avait marqué le début de sa montée en puissance avec sa première réaction nucléaire. Il doit atteindre 25 % de puissance pour se connecter au réseau électrique, une étape qui devrait être réalisable d’ici la fin de l’automne, selon EDF. Bien que l’énergéticien espérait atteindre cette phase d’ici la fin de l’été, il semble que le calendrier ait été ajusté.
Il est à noter que le démarrage de l’EPR accuse un retard de 12 ans par rapport aux prévisions initiales. Cela est dû à divers incidents techniques qui ont considérablement gonflé le budget, qui s’élève à présent à 13,2 milliards d’euros, soit quatre fois le devis initial de 3,3 milliards d’euros. L’EPR, un réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération, est le quatrième de ce type installé dans le monde et le plus puissant en France, avec une capacité de 1.600 MW. À terme, il sera en mesure d’alimenter environ 3 millions de foyers en électricité.