Accueil Industrie et technologie Intel en crise : options de cession ou démantèlement sur la table

Intel en crise : options de cession ou démantèlement sur la table

par Saliha
A+A-
Réinitialiser
Intel en crise : options de cession ou démantèlement sur la table

Intel en crise : options de cession ou démantèlement sur la table

Patron d’Intel à l’apogée de sa renommée, Andy Grove s’était fait connaître en affirmant en 1996 que « seuls les paranoïaques survivent » dans le monde des affaires. Pourtant, depuis deux décennies, le géant américain des semi-conducteurs semble avoir perdu cette vigilance. L’ex-champion de la Silicon Valley, qui dominait le secteur informatique mondial en tandem avec Microsoft jusqu’au début des années 2000, n’a pas su anticiper les mutations vers l’Internet mobile et l’intelligence artificielle. Aujourd’hui, Intel envisage des cessions, voire un démantèlement.

Des discussions avec Morgan Stanley et Goldman Sachs

Le groupe est en pourparlers avec ses conseillers financiers, Morgan Stanley et Goldman Sachs, pour examiner plusieurs scénarios, comme le rapportait Bloomberg. L’une des options envisagées serait de scinder l’entreprise en deux, avec d’un côté la conception de puces et de l’autre la production, qui pourrait être cédée. Intel évalue également quels projets d’usines abandonner pour réduire les coûts. Une opération de fusion-acquisition n’est pas à exclure, ces options étant présentées au conseil d’administration en septembre.

Une situation financière préoccupante

La situation d’Intel est devenue critique ces derniers mois. En août, le PDG Pat Gelsinger a annoncé la suppression de 15 % des effectifs, représentant 16 000 postes à l’échelle mondiale, ainsi que la suspension des dividendes jusqu’à nouvel ordre. Ce jour-là, le groupe faisait état d’une perte trimestrielle de 1,6 milliard de dollars avec un chiffre d’affaires également en léger déclin.

Depuis le début de l’année, le cours d’Intel a chuté de 60 %, malgré un regain de 9,5 % vendredi dernier. Actuellement, la capitalisation boursière du géant des semi-conducteurs est évaluée à 94 milliards de dollars, une somme dérisoire comparée aux 2 901 milliards de dollars de Nvidia, la nouvelle étoile montante du secteur, qui l’a surpassé depuis 2020.

Réductions de coûts et dépendance aux subventions

Pat Gelsinger s’efforce de réduire les coûts depuis un bon moment. En juin, il a décidé de suspendre l’agrandissement d’une usine de microprocesseurs en Israël, ainsi que ceux en Irlande et en Arizona. Le projet de construction d’un site à Magdebourg en Allemagne, évalué à 30 milliards d’euros, a également été reporté en attendant des subventions européennes significatives.

Cependant, les subventions ne manquent pas. L’administration Biden a accordé à Intel la majorité des financements dans le cadre du Chips Act, visant à favoriser le rapatriement de la production de puces aux États-Unis. Sur les 39 milliards de dollars de subventions fédérales, Intel devrait toucher environ 8,5 milliards de dollars, en plus de 11,5 milliards en prêts. En comparaison, le géant taïwanais TSMC recevra seulement 6,6 milliards de dollars de subventions et 5 milliards de dollars en prêts.

Un modèle économique en transition

Les fabricants de semi-conducteurs, et en particulier Intel, se retrouvent confrontés à des défis d’investissement majeurs. Pat Gelsinger, arrivé à la direction en 2021, a été contraint d’adopter une nouvelle stratégie pour rester compétitif, faisant appel à des fonds d’investissement comme Brookfield Infrastructure Partners et Apollo Global Management pour co-investir dans ses usines.

Intel s’est engagé à adopter un modèle économique qui sépare la conception de la production. Cela signifie que d’un côté, l’entreprise continuera à concevoir ses propres puces tout en ayant recours à d’autres fondeurs selon les besoins. De l’autre, elle fabriquera des puces pour le compte de tiers, utilisant ces revenus pour financer la construction de nouvelles usines, avec l’objectif de devenir le deuxième acteur mondial derrière TSMC d’ici 2030.

Les défis de l’intelligence artificielle

Toutefois, les revenus générés par la fabrication de puces pour d’autres ne progressent pas aussi rapidement que nécessaire pour compenser une faible croissance globale des revenus d’Intel, en partie due à un sous-investissement chronique dans l’intelligence artificielle. En effet, Intel ne prévoit de vendre que 500 millions de dollars de puces d’IA Gaudi cette année, tandis que Nvidia génère 20 milliards de dollars de revenus par trimestre.

En plus de cela, Nvidia a créé tout un écosystème autour de l’intelligence artificielle, incluant des équipements de mise en réseau et des plateformes logicielles comme Cuda, ce qu’Intel n’a pas encore pleinement développé. Après les difficultés rencontrées par Boeing, les problèmes d’Intel constituent un nouvel affaiblissement pour les icônes du capitalisme américain.

Laissez un commentaire

*En utilisant ce formulaire, vous acceptez le stockage et la gestion de vos données par ce site web.


Droits d’auteur © 2024 – unsujet.fr – Tous droits réservés

Bienvenue sur unsujet.fr ! 🌟 Nous utilisons des cookies pour améliorer votre expérience sur notre site. Ces petits fichiers sont essentiels pour le bon fonctionnement de notre site et nous aident à comprendre comment vous l'utilisez, afin de le rendre encore plus intéressant et pertinent pour vous. En continuant à naviguer sur unsujet.fr, vous acceptez notre utilisation des cookies. Si vous souhaitez en savoir plus sur notre politique de confidentialité et les cookies que nous utilisons, cliquez sur "En savoir plus". Vous pouvez également choisir de refuser les cookies non essentiels en cliquant sur "Refuser". Merci de votre visite et bonne lecture sur unsujet.fr ! 📚🌍 Accepter En savoir plus