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La crise actuelle de l’industrie automobile met en lumière la nécessité d’une réponse européenne, comme l’affirme Massimiliano Bienati, responsable du programme transports chez Ecco. Lors d’une récente conférence organisée avec Bocconi, il a souligné que la situation de Volkswagen ne concerne pas seulement un constructeur, mais nécessite une approche collective.
Une crise annoncée
Selon Bienati, « cette crise était annoncée ». Il rappelle que les discussions sur la réduction des émissions de CO2 ont débuté en 2017, avec des objectifs fixés dès 2019. L’échéance de 2025 représente une étape cruciale, et il s’étonne de la polémique entourant le règlement européen. « Les fabricants de voitures ont investi des centaines de milliards. Le problème réside dans le fait que l’industrie n’a pas suffisamment préparé ses chaînes d’approvisionnement et n’a pas réorienté sa filière vers l’électrique, contrairement à ce qui a été fait en Chine », précise-t-il.
Accélérer la transition
Face à la question de ralentir la transition pour atténuer les impacts, Bienati insiste : « Ce serait un mauvais signal pour les marchés. Cela ne ferait que retarder l’innovation et aggraver la situation climatique. Il est impératif d’accélérer le processus ». Il met en garde contre un retour en arrière qui ne ferait qu’aggraver la crise.
Besoin de ressources européennes
Concernant le financement de cette transition, Bienati admet qu’il est nécessaire de mobiliser des fonds. « Un fonds européen est une voie à explorer, mais il ne doit pas servir uniquement à inciter à l’achat de véhicules. Ces ressources doivent plutôt être orientées vers l’innovation de la chaîne de production et vers des mesures répondant aux enjeux sociaux », explique-t-il.
Il souligne également la nécessité d’utiliser les ressources nationales, tout en critiquant les coupes budgétaires du gouvernement italien dans le secteur automobile. « Comment le ministre Urso pourra-t-il relancer la production nationale, qui doit être électrique, sans ces financements ? » s’interroge-t-il.