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Les Constructeurs Automobiles Européens Demandent un Assouplissement des Normes CO₂
Les géants de l’automobile tels que Renault, Volkswagen et Volvo appellent à une renégociation du calendrier des normes de CO₂ en Europe, en raison d’une chute des ventes de véhicules électriques sur le continent. Cette situation les expose à des amendes pouvant atteindre plusieurs milliards d’euros.
Une Situation Alarmante pour l’Industrie
Luca de Meo, directeur général de Renault et président de l’ACEA (Association des Constructeurs Européens d’Automobiles), a récemment exprimé ses préoccupations concernant la capacité des constructeurs à respecter les nouvelles normes de réduction des émissions de CO₂, qui entreront en vigueur dès janvier prochain. Il a averti que les amendes pourraient atteindre 15 milliards d’euros si ces normes étaient appliquées alors que les ventes de véhicules électriques restent insuffisantes.
Ce jeudi, tous les membres de l’ACEA, à l’exception de Stellantis, ont exprimé leur désir commun de voir des mesures d’urgence mises en place. Dans un communiqué, l’ACEA a déclaré : « La tendance continue à la baisse de la part de marché des voitures électriques au sein de l’UE est préoccupante et nécessite une réponse rapide des décideurs politiques. »
Les Objectifs de Réduction en Question
À partir de janvier 2025, chaque constructeur devra réduire de 15 % son seuil moyen d’émissions de CO₂, passant de 95 g à 81 g par kilomètre. Cela nécessite une augmentation significative des ventes de véhicules entièrement électriques (BEV) pour compenser les émissions des modèles thermiques. Or, les chiffres sont préoccupants : la part de marché des BEV a chuté à 12,5 % dans l’Union européenne.
De plus, quatorze des vingt-sept pays de l’UE affichent une part de marché des véhicules électriques inférieure à 7 %. Pour que l’Europe atteigne ses objectifs climatiques, il est nécessaire d’augmenter cette part à 22 %.
Une Compétitivité en Détérioration
Selon l’ACEA, l’érosion de la compétitivité de l’industrie automobile européenne, confirmée par le rapport Draghi, complique davantage la situation actuelle. La transition vers des véhicules à zéro émission nécessite non seulement des efforts d’électrification mais également des infrastructures adéquates, telles que des stations de recharge et des sources d’approvisionnement en hydrogène fiables.
Les données récentes montrent que la part de marché des véhicules électriques a baissé de 13,9 % l’année précédente à 12,6 % cette année. L’ACEA souligne que sans un cadre favorable à la production et à l’adoption des véhicules électriques, l’objectif de décarbonation pourrait devenir inatteignable.
Urgence d’Action
L’ACEA appelle à une action immédiate pour contrer cette tendance. « Nous avons besoin d’une action urgente et significative pour inverser la tendance à la baisse et restaurer la compétitivité de l’industrie de l’UE », plaide l’association.
Bien que des discussions soient envisagées pour alléger temporairement les objectifs de CO₂, certains constructeurs, comme Stellantis, ne partagent pas cette position et insistent sur l’importance de respecter le calendrier établi, sur lequel ils ont déjà investi des milliards d’euros.
En réponse à cette crise, l’ACEA s’engage à poursuivre ses efforts pour soutenir l’accord de Paris et les objectifs de décarbonation des transports, tout en insistant sur le fait que les conditions nécessaires pour réussir cette transition doivent être mises en place rapidement.