Marina Garcés : une réflexion sur l’éducation
Marina Garcés, figure montante de la philosophie en Espagne, propose dans son nouvel essai, À l’école des apprenants, une invitation à repenser le sens de l’éducation. Elle s’impose progressivement comme l’une des voix les plus influentes de la pensée contemporaine, où elle vit et enseigne à Barcelone à l’Université ouverte de Catalogne.
Une réflexion essentielle sur l’éducation
Dans cet ouvrage, après son essai Nouvelles lumières radicales paru en 2020, Garcés s’attaque aux fondements de l’éducation. Plutôt que de proposer un énième traité éducatif, elle engage une réflexion sur la voie de l’émancipation collective, considérant l’éducation comme un socle essentiel pour devenir ce que nous sommes. Elle souligne un constat amer : nous n’apprenons pas réellement de nos expériences passées, illustrant cela par l’absence de leçons tirées des crises financières ou des périodes de confinement.
Les enjeux fondamentaux de l’éducation
Pour Marina Garcés, il est crucial de s’interroger sur l’essence même de l’éducation. Elle pose des questions pertinentes : « Que voulons-nous savoir ? Qui peut nous transmettre l’essentiel pour vivre mieux ? » Ces interrogations ne sont pas anodines. Elles touchent au cœur de notre existence collective. Ainsi, elle affirme que « éduquer, c’est apprendre à vivre ensemble », soulignant l’importance d’une éducation qui vise à favoriser la vie en communauté.
Le rôle de l’apprentissage
Garcés évoque aussi le travail pédagogique de Fernand Deligny, mettant l’accent sur le verbe « permettre ». Pour elle, permettre c’est offrir aux apprenants la possibilité d’être acteurs de leur apprentissage. Elle décrit l’éducation comme un geste minimal, mais profondément engagé, qui permet de redéfinir le temps et l’espace de l’expérience commune. C’est cette dynamique qui rend une vie possible et épanouissante.
Transformer l’expérience éducative
Avec une langue claire et accessible, Marina Garcés propose de modifier l’expérience de l’apprentissage. Loin des normes habituelles, elle souhaite que l’éducation devienne un art qui réunit des existences variées, sans chercher à les uniformiser. Cela passe par une conscience partagée des savoirs et des ignorances, qu’elle considère comme essentiel pour construire un véritable programme éducatif pour le futur.
Marina Garcés, À l’école des apprenants, traduit du catalan par Toni Ramoneda, Éditions de l’atelier, 220 p., 19 €.
Rencontre autour de l’éducation
Ne manquez pas la rencontre avec Marina Garcés à l’Académie du climat à Paris, le 26 septembre à 19 h, pour discuter de ce qu’il faut apprendre afin de penser le monde de demain.