# Washington se souvient de Tiananmen 1989 : Pékin en colère
## Réaction chinoise
La Chine a accusé aujourd’hui mercredi Washington de s’ingérer dans ses affaires après des déclarations du secrétaire d’État américain Antony Blinken qui s’est engagé à ne pas oublier les événements de la place Tiananmen en 1989.
La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, a déclaré : « L’initiative américaine représente une ingérence grave dans les affaires intérieures de la Chine. » Elle a ajouté : « La Chine est extrêmement mécontente de cela et le rejette fermement. »
Lors de son point de presse régulier, Mao Ning a exhorté les Américains à « cesser de provoquer des confrontations idéologiques et d’intervenir dans les affaires intérieures de la Chine sous prétexte des droits de l’homme ».
Elle a ajouté : « Nous exhortons les États-Unis à corriger immédiatement leurs erreurs et à respecter sérieusement la souveraineté et le développement de la Chine. »
## Position américaine
Le secrétaire d’État américain avait décrit les événements de Tiananmen comme un massacre.
Dans un communiqué, il a déclaré : « Alors que Pékin tente d’effacer la mémoire du 4 juin, les États-Unis restent solidaires de ceux qui continuent à lutter pour les droits de l’homme et les libertés individuelles. »
Brutalités policières lors des manifestations à Tiananmen (Getty)
## Le printemps de Pékin
La place Tiananmen, ce qui signifie « Porte de la Paix céleste », est l’une des entrées de la « Cité interdite », qui abrite les palais des dynasties ayant gouverné la Chine à travers l’histoire.
Elle incarne le pouvoir communiste et symbolise la répression des autorités depuis le « Printemps de Pékin » de 1989.
Le « Printemps de Pékin » fait référence à un mouvement né le 15 avril 1989 après la mort de Hu Yaobang, ancien secrétaire général du Parti communiste chinois, destitué deux ans auparavant pour avoir soutenu des réformes démocratiques revendiquées par les jeunes.
Des étudiants, des intellectuels et des ouvriers ont convergé sur la place pour protester contre la corruption et réclamer des réformes, les manifestants atteignant environ un million de personnes.
Dans la nuit du 3 au matin du 4 juin 1989, le gouvernement a mobilisé des tanks et des soldats pour évacuer la place Tiananmen, entraînant la mort d’environ 300 personnes selon les chiffres officiels. Cependant, Amnesty International estime le nombre de morts à au moins 1 300.
Des tanks de l’armée chinoise dans la place Tiananmen en 1989 (Getty)
L’Agence France-Presse a rapporté que « le nombre de victimes est estimé à des centaines, voire plus d’un millier de personnes. »
Trois décennies après les manifestations des étudiants à Tiananmen, le régime communiste empêche toujours tout débat sur cette question, qui est absente des manuels scolaires et des médias, et étroitement surveillée sur Internet.
La porte-parole Mao Ning a conclu que Pékin avait « tiré des conclusions claires sur les troubles politiques des années 1980 ».