Washington Post : Alléger les souffrances à Gaza et insuffler de l'espoir
La prestigieuse publication américaine Washington Post révèle que le Secrétaire d'État Anthony Blinken est arrivé en Israël cette semaine avec un message clair pour ses dirigeants : "Alléger la misère à Gaza et planifier son avenir". Le président Joe Biden, par son support tant rhétorique que matériel à Israël, aspire à influencer ses dirigeants afin qu'ils envisagent au-delà de leur courroux et de leur désir d'anéantir les "terroristes" à Gaza, et qu'ils se tournent vers l'octroi d'aides humanitaires essentielles.
Selon le journal, les démarches poursuivies par l'administration américaine incluent la réduction des pertes civiles, l'amélioration des conditions de vie des Palestiniens déplacés et la préparation d'un système post-conflit qui garantit la dignité tant pour les Israéliens que pour les Palestiniens, via l'établissement des bases d'un État palestinien non dominé par le mouvement islamiste Hamas.
Le Washington Post décrit en détail la dévastation dans laquelle se trouve la bande de Gaza, après que des dizaines de milliers de bombes, munitions et obus israéliens aient été largués, faisant plus de 23 000 morts parmi ses habitants, en déplaçant 85 % d'entre eux, détruisant environ 70 % de leurs maisons et la moitié de leurs infrastructures, incluant hôpitaux et écoles.
Cependant, l'efficacité de l'offensive militaire israélienne quant au démantèlement du Hamas reste incertaine, malgré les affirmations des responsables israéliens prétendant avoir neutralisé les capacités militaires de l'organisation dans le nord de la bande de Gaza.
Les officiels israéliens prétendent réduire les combats, alors que les opérations militaires se poursuivent avec férocité dans le centre et le sud de Gaza, où se sont réfugiés les Palestiniens. Dans le même temps, le Hamas détient plus d'une centaine d'Israéliens, et leur libération, conjointement à la fin du règne du Hamas sur Gaza, est une condition préalable à toute trêve véritable, rapporte le journal.
Les pressions américaines ont poussé Israël à permettre à l'aide humanitaire de franchir ses frontières avec Gaza, ainsi qu'à travers la frontière sud de Gaza avec l'Égypte.
Néanmoins, il reste urgent de prioriser l'entrée d'un plus grand nombre de camions d'aide et d'assurer la sécurité de ceux qui en sont chargés à l'intérieur de Gaza alors que des incidents de pillage de ces aides lors de leur transit à travers la bande ont été rapportés.
Ceci dit, tel que le voit le Washington Post, ces mesures sont à courte portée. À long terme, Gaza nécessite une reconstruction tant au niveau matériel que politique et social.
Israël doit dès lors comprendre que tout règlement cohérent et durable avec les Palestiniens implique nécessairement la création d'un État palestinien autonome, après l'échec de toutes les alternatives, telles que l'occupation directe, le blocus ou les diverses formes d'autonomie palestinienne limitée.
Le Washington Post conclut que le Président Biden, Israël, les pays arabes et toutes les autres parties prenantes doivent chercher à donner aux habitants de Gaza l'espoir de construire quelque chose de mieux que les ruines actuelles, car sans cet espoir, le désespoir ne manquera pas d'engendrer des conséquences laides.