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Washington confronté à une attaque meurtrière des Houthistes en Mer Rouge
La milice Houthis a mené plus de 60 attaques contre des navires israéliens ou se dirigeant vers Entité sioniste depuis le 19 novembre dernier en Mer Rouge, la dernière en date hier mercredi ayant entraîné la mort de 3 marins et blessé d’autres personnes. Il y a quelques jours, un premier navire a coulé, avec des prévisions d’une réponse américaine après des menaces de représailles.
Les attaques des Houthis ont perturbé la navigation internationale en Mer Rouge, l’un des passages maritimes les plus fréquentés au monde, reliant l’Asie à l’Europe et au-delà par le canal de Suez en Égypte, dans une tentative de soutien aux Palestiniens face à l’agression israélienne soutenue par les États-Unis dans la bande de Gaza, et une pression pour acheminer de l’aide et mettre fin au blocus.
Réponse traditionnelle
Malgré les menaces de représailles américaines, l’analyste militaire et expert en affaires stratégiques, Mahend Al-Azzawi, affirme que les récentes escalades en Mer Rouge ne mèneront pas à une réponse différente de celle généralement adoptée par les États-Unis, soulignant que cela restera dans le cadre de frappes traditionnelles ciblant les sites de lancement de missiles des Houthis au Yémen.
Depuis que les États-Unis et le Royaume-Uni ont commencé en janvier dernier à répondre aux attaques des Houthis contre les navires en Mer Rouge et à perturber la navigation maritime, leurs frappes se concentrent sur des sites dispersés des Houthis dans les provinces de Sanaa, Amran, Taëz et Hodeïda, visant des missiles prêts à être lancés. Cependant, ces frappes ont parfois entraîné la mort de civils.
Al-Azzawi indique qu’il est probable que Washington mène des opérations militaires plus ciblées contre les Houthis, passant de la défense à l’attaque, mais souligne que la réponse américaine sera coûteuse pour l’armée compte tenu du coût des missiles Houthis comparé aux armes américaines utilisées pour les détruire.
Contrôle du détroit de Bab el-Mandeb
Alors que les tensions persistent en Mer Rouge, il est probable que les Houthis se transforment en une force régionale obligeant les acteurs internationaux à les prendre en compte, selon Al-Azzawi.
À cet égard, l’universitaire et chercheur en affaires arabes, Hamid Al-Shujani, affirme que les alliances occidentales invoquent les attaques Houthis contre les navires commerciaux traversant le détroit de Bab el-Mandeb dans le but de s’en emparer.
Il ajoute que les États-Unis tentent de contrôler Bab el-Mandeb pour le gérer économiquement à l’avenir, justifiant ainsi les frappes américaines contre les cibles houthies dans le but de réaliser cet objectif à long terme.
Al-Shujani estime que l’escalade en Mer Rouge prendra fin si l’agression israélienne contre la bande de Gaza cesse, mais il note que cela pourrait ne pas se produire si Washington continue ses tentatives de contrôle du détroit de Bab el-Mandeb.
Il est possible que l’Occident, en général, justifie sa présence dans le détroit de Bab el-Mandeb en protégeant le commerce mondial contre l’augmentation des prix, selon Al-Shujani.